2012-03-14, 11:23 PM
[Tout arrive]
Sémirande revint sur ses pas, saisit monsieur Gorda par le bras et le tira vers la sortie en lui disant : "Laisse, il a déjà perdu, mais il ne le sait pas encore. Ne te mets pas en tort : il n'attend que cela."
La blondinette vint aider Sémirande, et les deux filles remorquèrent le navyborg vers la sortie. Tous quatre descendirent au garage, et se dirigèrent vers une très très jolie bulle six places, dont les portes s'ouvrirent comme une carapace d'insecte. Cela dit, vu l'engin, ce ne devait être que de l'esthétique ! 95% de l'appareil était immatériel. "Laisse-le moi" demanda la Navyborg, presque suppliante. La rouquine sourit et laissa Sémi faire le décollage.
Ils étaient assis en cercle dans une sorte de boudoir volant. Pas une commande, pas un témoin lumineux et évidemment pas de manche. Ils décollèrent et filèrent Nord vers l'astroport de Tonka, qu'ils atteignirent en dix minutes, le temps d'une petite causette. Ils entrèrent directement dans un silo où attendait le fameux Tracevide. Sémirande, qui n'avait pas encore vu le Gerfaut, eut un sourire béat : "Lilith, le Gerfaut : j'ai l'impression de vivre un rêve..."
Tous les quatre montèrent et s'assirent dans les fauteuils individuels. "L'est pas grand..." dit la blonde, qui semblait adorer les euphémismes.
Gerfaut sentait encore bon le neuf, et ne présentait aucune des traces d'usure qui finit par être le lot de toute machine, même autoréparante. Sémirande s'allongea sur le siège pilote, plissa les yeux : elle contactait la tour.
Tous sursautèrent quand elle se releva d'un coup et dit, criant presque : "Regardez : un Kiff. On doit le laisser passer en plus..."Deux soleils artificiels venaient de s'allumer, entre lesquels une forme sombre se glissait. "Ragnakète Acouyètte" dit la rouquine. "Le Noble Esclavageur. Ils nous narguent encore."
L'immonde chose noire toute hérissée de pics et de crocs monta vers le ciel, se perdant dans le noir.
Ils durent attendre encore dix minutes, puis enfin : "A nous..." Sémirande se rallongea, et il filèrent vers le ciel, frôlant un des astres mécaniques qui commençait à s'éteindre.
A quoi tiennent les choses ? Sémirande allait passer en Triche-lumière quand elle prit conscience que quelque chose clochait autour de Vonda. Quoi ? Eh bien le vaisseau Kiffish, au lieu d'être parti, avait infléchi sa trajectoire. Il était maintenant en orbite propulsée et se dirigeait...
Sémirande commit une folie. Un instant d'éternité, le temps de mémoriser les positions de chacun, une pensée transmise via son plot vertébral, et...
Monsieur Cuperno en était à sa millième contemplation morose du ciel. Il embrassait d'abord la surface gelée de Vonda, qui luisait d'un étrange éclat dans la nuit : ni bleu ni orange. Il jetait un coup d'oeil au terminateur, surveillant la progression de l'aube, puis recomptait les constellations.
Il se dit d'abord que sa vue lui jouait un tour. Un amas d'étoiles bleues avait disparu. Mais il réalisa très vite que cette tâche sombre qui prenait de plus en plus de place était... Un navire ! Eheheheheh ! Il s'approchait de lui, sans le moindre doute. Il crut même bien le voir manoeuvrer dans sa direction...
OUI ! On l'appelait. :rofl:
Et là : douche froide ! La silhouette qui se matérialisa avait une sale tronche. Et sa voix weat:
"Bonjour humain. Le capitaine Sssalalmakk vous offre l'hospitalité."
Devant lui se dressait maintenant une muraille, sur laquelle apparut un rai de lumière d'une couleur peu engageante. Cette ouverture s'agrandit, laissant apparaitre un hangar, où de petites formes encapuchonnées l'attendaient déjà.
100m. 75m. 50m.
C'est alors que tout disparut : le croiseur cochon, Vonda, le ciel... noyés dans une lueur aveuglante. La couleur des points de vérité.
Monsieur Cuperno, aveugle, ne vit pas le Tracevide escamoter une paroi de sa cale, avancer en crabe et avaler sa doudoune. La gravité revint. Il sentit le choc de son engin qui tapait un sol dur, et sut qu'il n'était pas sourd en entendant un "boing" caractéristique.
Puis ce fut le Triche-Lumière.
Sonné, il se vit entouré d'un kaléidoscope de plumes multicolores. Des millions, des milliards, des dizaines de milliards de plumes qui l'entouraient, virevoltantes, lumineuses, accompagné d'un bruit de cascade tantôt grave et profond, tantôt aigu. Cela sentait les épices rares qui venaient en quantités infimes des mondes extérieurs, et sa langue était pleine du goût légèrement acidulé des bonbons rares venus eux aussi d'un ailleurs lointain.
Et c'est là, mi-allongé, mi-flottant dans ce délira charmant, qu'il apprit qu'il était mort. Une petite fenêtre en forme de coeur s'ouvrit dans le tournoiement de plumes. Le joli visage d'un ange roux apparut, souriant, le regardant, l'évaluant.
Un bonheur.
Puis la créature céleste prit la parole, lui disant "Vous venez avec nous ? On va en boîte ..."
Sémirande revint sur ses pas, saisit monsieur Gorda par le bras et le tira vers la sortie en lui disant : "Laisse, il a déjà perdu, mais il ne le sait pas encore. Ne te mets pas en tort : il n'attend que cela."
La blondinette vint aider Sémirande, et les deux filles remorquèrent le navyborg vers la sortie. Tous quatre descendirent au garage, et se dirigèrent vers une très très jolie bulle six places, dont les portes s'ouvrirent comme une carapace d'insecte. Cela dit, vu l'engin, ce ne devait être que de l'esthétique ! 95% de l'appareil était immatériel. "Laisse-le moi" demanda la Navyborg, presque suppliante. La rouquine sourit et laissa Sémi faire le décollage.
Ils étaient assis en cercle dans une sorte de boudoir volant. Pas une commande, pas un témoin lumineux et évidemment pas de manche. Ils décollèrent et filèrent Nord vers l'astroport de Tonka, qu'ils atteignirent en dix minutes, le temps d'une petite causette. Ils entrèrent directement dans un silo où attendait le fameux Tracevide. Sémirande, qui n'avait pas encore vu le Gerfaut, eut un sourire béat : "Lilith, le Gerfaut : j'ai l'impression de vivre un rêve..."
Tous les quatre montèrent et s'assirent dans les fauteuils individuels. "L'est pas grand..." dit la blonde, qui semblait adorer les euphémismes.
Gerfaut sentait encore bon le neuf, et ne présentait aucune des traces d'usure qui finit par être le lot de toute machine, même autoréparante. Sémirande s'allongea sur le siège pilote, plissa les yeux : elle contactait la tour.
Tous sursautèrent quand elle se releva d'un coup et dit, criant presque : "Regardez : un Kiff. On doit le laisser passer en plus..."Deux soleils artificiels venaient de s'allumer, entre lesquels une forme sombre se glissait. "Ragnakète Acouyètte" dit la rouquine. "Le Noble Esclavageur. Ils nous narguent encore."
L'immonde chose noire toute hérissée de pics et de crocs monta vers le ciel, se perdant dans le noir.
Ils durent attendre encore dix minutes, puis enfin : "A nous..." Sémirande se rallongea, et il filèrent vers le ciel, frôlant un des astres mécaniques qui commençait à s'éteindre.
A quoi tiennent les choses ? Sémirande allait passer en Triche-lumière quand elle prit conscience que quelque chose clochait autour de Vonda. Quoi ? Eh bien le vaisseau Kiffish, au lieu d'être parti, avait infléchi sa trajectoire. Il était maintenant en orbite propulsée et se dirigeait...
- "Nom des dieux ! Il va gober une doudoune !"
- "Gné ?" fit la blonde
- "Gâ ?" surenchérit la rousse
Sémirande commit une folie. Un instant d'éternité, le temps de mémoriser les positions de chacun, une pensée transmise via son plot vertébral, et...
Monsieur Cuperno en était à sa millième contemplation morose du ciel. Il embrassait d'abord la surface gelée de Vonda, qui luisait d'un étrange éclat dans la nuit : ni bleu ni orange. Il jetait un coup d'oeil au terminateur, surveillant la progression de l'aube, puis recomptait les constellations.
Il se dit d'abord que sa vue lui jouait un tour. Un amas d'étoiles bleues avait disparu. Mais il réalisa très vite que cette tâche sombre qui prenait de plus en plus de place était... Un navire ! Eheheheheh ! Il s'approchait de lui, sans le moindre doute. Il crut même bien le voir manoeuvrer dans sa direction...
OUI ! On l'appelait. :rofl:
Et là : douche froide ! La silhouette qui se matérialisa avait une sale tronche. Et sa voix weat:
"Bonjour humain. Le capitaine Sssalalmakk vous offre l'hospitalité."
Devant lui se dressait maintenant une muraille, sur laquelle apparut un rai de lumière d'une couleur peu engageante. Cette ouverture s'agrandit, laissant apparaitre un hangar, où de petites formes encapuchonnées l'attendaient déjà.
100m. 75m. 50m.
C'est alors que tout disparut : le croiseur cochon, Vonda, le ciel... noyés dans une lueur aveuglante. La couleur des points de vérité.
Monsieur Cuperno, aveugle, ne vit pas le Tracevide escamoter une paroi de sa cale, avancer en crabe et avaler sa doudoune. La gravité revint. Il sentit le choc de son engin qui tapait un sol dur, et sut qu'il n'était pas sourd en entendant un "boing" caractéristique.
Puis ce fut le Triche-Lumière.
Sonné, il se vit entouré d'un kaléidoscope de plumes multicolores. Des millions, des milliards, des dizaines de milliards de plumes qui l'entouraient, virevoltantes, lumineuses, accompagné d'un bruit de cascade tantôt grave et profond, tantôt aigu. Cela sentait les épices rares qui venaient en quantités infimes des mondes extérieurs, et sa langue était pleine du goût légèrement acidulé des bonbons rares venus eux aussi d'un ailleurs lointain.
Et c'est là, mi-allongé, mi-flottant dans ce délira charmant, qu'il apprit qu'il était mort. Une petite fenêtre en forme de coeur s'ouvrit dans le tournoiement de plumes. Le joli visage d'un ange roux apparut, souriant, le regardant, l'évaluant.
Un bonheur.
Puis la créature céleste prit la parole, lui disant "Vous venez avec nous ? On va en boîte ..."