2012-02-27, 12:43 PM
[Potage potage]
La déconstruction de Sémirande dura sept heures. Les nanites grignotèrent ses membres, sa poitrine, sa tête en commençant par le visage. L'abdomen et la colonne furent gardés pour la fin, et ce malgré ou à cause des problèmes de microvibrations dont souffrait la cyborg. Les industrieuses micromachines se concentrèrent près de ces zones sensibles, puis un faisceau électromagnétique les activa. Ce fut comme une curée. On frola la réussite : seule une petite fraction des terminaisons nerveuses de Sémirande fut lésée au cours de l'opération.
Le plot vertébral était récupérable. Il fut soigneusement nettoyé, et sa minuscule connectique matérielle (car il y en avait une) remise à neuf.
En début de matinée, Timmerlain et Indoora avaient sous les yeux un cerveau, une moelle épinière et des réseaux de nerfs flottant dans un bain qui allait en s'éclaircissant. Sur un ordre mental de la jeune adulte, deux fils couleur argent mat sortirent d'une des parois et allèrent se connecter au plot vertébral de Sémirande. Timmerlain vérifia les communications et le monitoring selon des procédures longues et redondantes. Cela dura jusqu'au midi. Alors, alors seulement, il demanda à ce qu'on réveille leur co-épouse.
Ce ne fut pas, comme certains esprits malsains se seraient plus à l'imaginer, l'horrible éveil d'une malheureuse enfermée en elle-même, aveugle, sourde, privée du toucher, du gout et de l'odorat. Il y avait des siècles et des siècles que l'on avait fait de sacrés progrès dans ces domaines. Non, à l'instar de ce qui s'était produit à bord de feu le Méphisto, une Sémirande 3D se matérialisa près de la petite l'équipe assemblée là. C'était une très bonne projection, opaque, à peine un peu lumineuse (mais encore fallait-il avoir le nez dessus pour le remarquer).
Sémirande prit congé, sa silhouette fantomatique se rendant à l'école où Sorbier demandait à cors et à cris pourquoi sa maman était déjà repartie.
Le groupe de teknos de haut niveau resta encore une demi-heure, afin de lancer les opérations demandées par leur co-épouse. Puis ils allèrent manger, parce que l'heure tournait et qu'un estomac vide... eh bien ce n'est pas bon pour travailler, ah mais !
Dans la cuve, d'autres nanites colorèrent le bain nutritif. Elles étaient dans les tons verts et bleux, parfois jaunes. Elles commencèrent leur danse autour des la curieuse forme humanoïde qui flottait en ondulant doucement. A peine vingt minutes plus tard le cerveau était déjà recouvert et on ne voyait plus une terminaison nerveuse dépasser.
La déconstruction de Sémirande dura sept heures. Les nanites grignotèrent ses membres, sa poitrine, sa tête en commençant par le visage. L'abdomen et la colonne furent gardés pour la fin, et ce malgré ou à cause des problèmes de microvibrations dont souffrait la cyborg. Les industrieuses micromachines se concentrèrent près de ces zones sensibles, puis un faisceau électromagnétique les activa. Ce fut comme une curée. On frola la réussite : seule une petite fraction des terminaisons nerveuses de Sémirande fut lésée au cours de l'opération.
Le plot vertébral était récupérable. Il fut soigneusement nettoyé, et sa minuscule connectique matérielle (car il y en avait une) remise à neuf.
En début de matinée, Timmerlain et Indoora avaient sous les yeux un cerveau, une moelle épinière et des réseaux de nerfs flottant dans un bain qui allait en s'éclaircissant. Sur un ordre mental de la jeune adulte, deux fils couleur argent mat sortirent d'une des parois et allèrent se connecter au plot vertébral de Sémirande. Timmerlain vérifia les communications et le monitoring selon des procédures longues et redondantes. Cela dura jusqu'au midi. Alors, alors seulement, il demanda à ce qu'on réveille leur co-épouse.
Ce ne fut pas, comme certains esprits malsains se seraient plus à l'imaginer, l'horrible éveil d'une malheureuse enfermée en elle-même, aveugle, sourde, privée du toucher, du gout et de l'odorat. Il y avait des siècles et des siècles que l'on avait fait de sacrés progrès dans ces domaines. Non, à l'instar de ce qui s'était produit à bord de feu le Méphisto, une Sémirande 3D se matérialisa près de la petite l'équipe assemblée là. C'était une très bonne projection, opaque, à peine un peu lumineuse (mais encore fallait-il avoir le nez dessus pour le remarquer).
- "Tu vas bien ?" demanda Indoora.
- "Déjà, je ne souffre plus. Vous me direz que c'est normal avec ce que vous avez flanqué dans cette mixture. Mais vous ne pouvez pas imaginer comme cela fait du bien d'arrêter d'avoir mal..."
- "Sémirande..." commença doucement Timmerlain "...on avait pas prévu de changer ton corps. On a du travail pour le cahier des charges et..."
- "Pas la peine, j'y avais réfléchi, au cas où. Peut-être qu'inconsciemment, je me doutais que ce serait nécessaire."
- "Vous serez plus légère Sémirande. Vous retrouverez en fait votre masse d'avant votre cybernétisation, et je pense que c'est plus sain. De plus, je n'ai jamais aimé cette accumulation de batteries en vous. Cela aurait pu mal finir. Avec l'espace que nous allons gagner, tout sera plus facile. Et pour les petites améliorations... on sait toujours faire, n'est-ce pas ?"
- "Bien sur que l'on sait faire" répondit-il en se grattant malicieusement l'arrière du cou avec les orteils du pied droit.
Sémirande prit congé, sa silhouette fantomatique se rendant à l'école où Sorbier demandait à cors et à cris pourquoi sa maman était déjà repartie.
Le groupe de teknos de haut niveau resta encore une demi-heure, afin de lancer les opérations demandées par leur co-épouse. Puis ils allèrent manger, parce que l'heure tournait et qu'un estomac vide... eh bien ce n'est pas bon pour travailler, ah mais !
Dans la cuve, d'autres nanites colorèrent le bain nutritif. Elles étaient dans les tons verts et bleux, parfois jaunes. Elles commencèrent leur danse autour des la curieuse forme humanoïde qui flottait en ondulant doucement. A peine vingt minutes plus tard le cerveau était déjà recouvert et on ne voyait plus une terminaison nerveuse dépasser.