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En route vers Vonda
#2
Viriik avait fait un long tour du navire, se familiarisant avec ses coins et recoins jusqu’à être capable en cas de besoin de d’orienter sans erreur et sans l’aide du logimec.

Il avait dédaigné les loisirs proposés à bord, ne mettant pas une patte dans la boite de nuit le « Z-rOGue » et sa piste apesanteur. Il avait préféré se peigner et brosser lui-même que d’utiliser les services du centre d’esthétique du bord.

Il était néanmoins allé faire un tour au casino du bord, sans jouer pour autant, buvant une tisane froide de feuilles d’aloca … Il avait observé les joueurs, à la recherche d’éventuels tricheurs qui parfois fréquentaient ce lieu à la recherche de joueurs qu’ils pourraient arnaquer lors de parties privées. Non. Personne de recherché et pas de comportement suspect.

Il avait passé le reste de son temps à lire. Il avait ses propres listes de lectures : droit, digest judiciaires, listes de personnes recherchées, usages légaux locaux … la liste était longue. Il se força cependant à lire quelques revues choisies aléatoirement dans la bibliothèque du bord et un livre. Il n’était pas certain que « l’histoire de la dentelle à travers les âges » lui soit d’une utilité quelconque, mais ses professeurs lui avaient recommandé d’élargir son champ de connaissances.

La seule incartade qu’il s’était accordé était le concert qu’avait donné la diva Plavalaguna lors de l’escale à proximité de la naine blanche orbitant autour de la géante rouge. Un spectacle magnifique dans une salle dont les panneaux laqués blanc et noir évoquaient irrésistiblement les touches d’un piano géant. La scène s’ouvrait largement en arrière plan sur l’espace et le pont chromosphérique retransmis avait éclairé la prestation de la Diva.

Cette dernière ne se produisait généralement que dans les plus prestigieuses salles de concert de l’Empire … elle retournait chez elle, dans un monde non loin de prima où elle avait rang de déesse vivante, après une tournée de quatre longues années qui l’avait menée jusqu’à l’Alliance … elle avait accepté de donner trois représentations pendant la traversée mais avait exigé que ceux-ci aient lieu en espace newtonnien : les manifestations du triche lumière nuisaient à la concentration des spectateurs.

Pour l’occasion chacun avait fait preuve d’élégance : robes longues froufroutantes, uniformes de parade, salopette de compet avaient rivalisés. Après avoir longuement hésité à céder à cet usage, il avait choisi de revêtir sa cape de cérémonie, celle qu’il utilisait pour rendre la justice. Un manteau de soie simplement ourlé de rouge, couleur du sang des victimes et des coupables.

Il s’était installé dans son siège, attentif à la foule qui bruissait de conversation étouffés, de rires et de bruissements d’étoffes … La lumière avait décrue, laissant place à des raclements de gorges et des toussotements alors que sur scène les rideaux lamellés de blanc et de noir s’écartaient pour laisser place au pont de lumière entre les étoiles. En ombre chinoise la diva était apparue, approchant doucement du puits de lumière qui lui était réservé, accompagnée par une note unique obsédante qui montait … Puis elle chanta.

… La stricte discipline perpétuellement attentive des hatanis avait été oubliée, balayée, pendant l’heure trente qui s’était suivie.

La diva ne chantait pas. Elle enchantait.

Elle chantait pour chacun, sur plusieurs gammes, allant de l’infra son, à l’ultrason. Elle parlait à l’âme, elle libérait des chaines de la raison les cœurs palpitant dans les torses, les pompes osmotiques sous les carapaces de chitine. Elle jouait du publique comme d’autres jouent d’une harpe, faisant vibrer chacun à l’unisson de l’autre quelque soit sont espèce. Elle reprenait le Mozart, les chants de guerre karia et bien d’autres qui lui était inconnus dans un chant unifié dans lequel les mots n’était pas le plus important.

Lorsque le rideau se baissa il se retrouva sans savoir comment debout avec le reste de la foule, hululant à la manière de son peuple en tournant sur lui-même en piétinant le sol en marque d’appréciation et d’enthousiasme.

… De retour à sa cabine il acheta l’enregistrement tri-D de son concert. Cela écornait sérieusement son budget « plaisir » extrêmement réduit et n’était qu’un pale reflet de la prestation de la Diva … mais il se la repassa quand même quatre fois de suites.



Il passa le reste du temps à méditer, à lire et à dormir, se rendant une fois par jour en salle de sport pour pratiquer ses katas et s’entrainer au maniement d’armes virtuelles. Il demanda à chaque fois un espace privé, coupé par un voile opaque du reste des passagers.



Lorsqu’ils arrivèrent à la station Elikale il s’inscrivit sur la liste des passagers descendant du bord … Il était temps de se dégourdir les pattes. Il consulta son digest légal … Elikale, station en espace neutre … Reconnaissait-elle son autorité ? Avait-il le droit de porter ses armes dans le cadre de sa fonction à bord ?

// Hémedéji ?


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