2012-02-05, 06:40 AM
Nous venons de là.
[Décollage]
Jarood, Gurvan et Manchu prirent quelques verres au bar du salon privé de la TransGal, puis se dirigèrent à leur tour vers les portiques de sécurité et les trottoirs roulants menant aux portes d'embarquement. Gurvan et Manchu eurent droit à une haecar, joviale comme de bien entendu, tandis que Jarood eut l'occasion d'adresser l'un de ces sourires charmeurs à une hôtesse humaine non moins charmante.
Le "chapeau de champignon" du Classe V comportait huit ponts. Les trois hommes se séparèrent pour gagner leurs cabines, Gurvan et son ami se donnant rendez-vous dans l'un des salons d'observation à l'heure du décollage.
A l'heure dite, la myriade de câbles, manchons et autres tuyaux d'alimentation qui reliaient le Nyarlapompète aux équipement techniques de l'astroport furent déconnectés. Les antigravs démarrèrent, montèrent progressivement en puissance. L'énorme masse en forme de champignon s'arracha du sol et commença à grimper verticalement vers l'azur, avec une vitesse ascensionnelle très réduite. Le trafic aérospatial au-dessus et autour d'Amarzèle-Port fut perceptiblement ralenti pendant quelques minutes, jusqu'à ce que le sommet bombé du vaisseau commence à déchirer les nuages qui paressaient à trois mille mètres au-dessus de la capitale de Viala.
Les moteurs Varlet prirent le relais des répulseurs antigrav, le vaisseau accéléra son rythme de montée et atteignit rapidement la stratosphère. Ce fut à ce moment que le Nyarlapompète ouvrit ses ailes. Quatre structures jusque-là repliées le long de son "pied" se déployèrent pour former d'immenses dérives effilées disposées en croix autour du corps principal, évoquant irrésistiblement ce que les revenants gris d'un antique mange-poussières auraient pris pour des panneaux photovoltaïques, ou peut-être des voiles solaires. Au sommet du "chapeau" discoïdal, une autre structure dont la forme elliptique n'était pas sans rappeler la soucoupe principale du Méphisto pivota à 90°, se redressa au bout de son pylône de soutènement. Le module habitable dédié à l'équipage venait de passer en configuration de vol spatial.
Le vaisseau continua à grimper vers la nuit piquetée d'étoiles et sa coque s'illumina comme un arbre de Noël. Ce fut le signal. La vélocité monta instantanément jusqu'à la vitesse espace maximale, la surgyration commença. Quelques minutes plus tard, le Nyarlapompète créa son point de Vérité, le vortex d'énergie bleutée l'avala, et il se translata dans le Triche-Lumière avec un ultime flash de lumière octarine.
[Escales]
Le Nyarlapompète devait faire une halte par jour, afin de faire découvrir aux touristes les merveilles du Grand Univers.
Cela commença très fort dès la première journée, avec les volutes colorées et les polyphonies cristallines d'une Aurore Irisée dont les fragrances vanillées accompagnèrent le navire pendant près d'une heure. La première retranslation en espace newtonien se fit aux confins extrêmes d'un système binaire. Il était impossible de s'en approcher à moins d'un jour-lumière : il s'agissait d'une naine blanche orbitant à très grande vitesse autour d'une géante rouge. Les deux astres étaient si proches l'un de l'autre qu'une colonne de matière embrasée reliait leurs chromosphères. Ils n'étaient visibles à l'oeil nu que comme une étoile plus lumineuse que les autres, mais tous les imageurs à longue portée du Nyarlapompète étaient braqués sur eux, et le spectacle de leur ronde éternelle était retransmis sur tous les holos du bord.
Le deuxième jour, le paquebot interstellaire quitta le Triche-Lumière au coeur d'un système moins dangereux : une sous-géante blanche accompagnée d'un cortège de joviennes. Les commissaires de bord organisèrent des excursions pour les passagers qui souhaitaient plonger dans les nuages aux couleurs chaudes de la principale géante gazeuse et survoler la surface désolée de ses lunes. En plus de ses cinq chasseurs de défense rapprochée, des Bastons qui effectuaient des patrouilles régulières par paires, le navire emportait en effet dans ses hangars trois Candels destinés aux petites croisières interplanétaires.
La retranslation suivante se fit en Espace Profond. Le navire avait franchi la frontière de l'espace allié depuis quelques heures et se trouvait dans la zone neutre entre les Douze Soleils et l'Empire. Après un quart d'heure de navigation, son objectif apparut par les hublots et baie d'observation comme un minuscule objet brillant d'un faible éclat argenté. Ledit objet grossit quasiment à vue d'oeil, jusqu'à devenir un colossal artefact indubitablement fabriqué par des Êtres pensants. Le Nyarlapompète réduisit sa vitesse à l'approche de la station intersystème. C'était un octaèdre régulier de vingt kilomètres d'arête. Un immense hangar destiné à accueillir les vaisseaux de faible tonnage s'ouvrait à chacun de ses sommets tronqués, prolongés de mâts d'amarrage pour les plus gros astronefs. Sur chaque face triangulaire se dressait un dôme géodésique à champ de force. Pour autant que les occupants du paquebot puissent en juger au cours de l'approche, quatre d'entre eux abritaient des cités tandis que le vert tendre de grands jardins hydroponiques moutonnait sous les quatre autres. Le vaisseau termina sa manoeuvre d'accostage, et la voix du commissaire en chef souhaita à tous la bienvenue sur la station Elikale.
// A vous, si ça vous inspire...
[Décollage]
Jarood, Gurvan et Manchu prirent quelques verres au bar du salon privé de la TransGal, puis se dirigèrent à leur tour vers les portiques de sécurité et les trottoirs roulants menant aux portes d'embarquement. Gurvan et Manchu eurent droit à une haecar, joviale comme de bien entendu, tandis que Jarood eut l'occasion d'adresser l'un de ces sourires charmeurs à une hôtesse humaine non moins charmante.
Le "chapeau de champignon" du Classe V comportait huit ponts. Les trois hommes se séparèrent pour gagner leurs cabines, Gurvan et son ami se donnant rendez-vous dans l'un des salons d'observation à l'heure du décollage.
A l'heure dite, la myriade de câbles, manchons et autres tuyaux d'alimentation qui reliaient le Nyarlapompète aux équipement techniques de l'astroport furent déconnectés. Les antigravs démarrèrent, montèrent progressivement en puissance. L'énorme masse en forme de champignon s'arracha du sol et commença à grimper verticalement vers l'azur, avec une vitesse ascensionnelle très réduite. Le trafic aérospatial au-dessus et autour d'Amarzèle-Port fut perceptiblement ralenti pendant quelques minutes, jusqu'à ce que le sommet bombé du vaisseau commence à déchirer les nuages qui paressaient à trois mille mètres au-dessus de la capitale de Viala.
Les moteurs Varlet prirent le relais des répulseurs antigrav, le vaisseau accéléra son rythme de montée et atteignit rapidement la stratosphère. Ce fut à ce moment que le Nyarlapompète ouvrit ses ailes. Quatre structures jusque-là repliées le long de son "pied" se déployèrent pour former d'immenses dérives effilées disposées en croix autour du corps principal, évoquant irrésistiblement ce que les revenants gris d'un antique mange-poussières auraient pris pour des panneaux photovoltaïques, ou peut-être des voiles solaires. Au sommet du "chapeau" discoïdal, une autre structure dont la forme elliptique n'était pas sans rappeler la soucoupe principale du Méphisto pivota à 90°, se redressa au bout de son pylône de soutènement. Le module habitable dédié à l'équipage venait de passer en configuration de vol spatial.
Le vaisseau continua à grimper vers la nuit piquetée d'étoiles et sa coque s'illumina comme un arbre de Noël. Ce fut le signal. La vélocité monta instantanément jusqu'à la vitesse espace maximale, la surgyration commença. Quelques minutes plus tard, le Nyarlapompète créa son point de Vérité, le vortex d'énergie bleutée l'avala, et il se translata dans le Triche-Lumière avec un ultime flash de lumière octarine.
[Escales]
Le Nyarlapompète devait faire une halte par jour, afin de faire découvrir aux touristes les merveilles du Grand Univers.
Cela commença très fort dès la première journée, avec les volutes colorées et les polyphonies cristallines d'une Aurore Irisée dont les fragrances vanillées accompagnèrent le navire pendant près d'une heure. La première retranslation en espace newtonien se fit aux confins extrêmes d'un système binaire. Il était impossible de s'en approcher à moins d'un jour-lumière : il s'agissait d'une naine blanche orbitant à très grande vitesse autour d'une géante rouge. Les deux astres étaient si proches l'un de l'autre qu'une colonne de matière embrasée reliait leurs chromosphères. Ils n'étaient visibles à l'oeil nu que comme une étoile plus lumineuse que les autres, mais tous les imageurs à longue portée du Nyarlapompète étaient braqués sur eux, et le spectacle de leur ronde éternelle était retransmis sur tous les holos du bord.
Le deuxième jour, le paquebot interstellaire quitta le Triche-Lumière au coeur d'un système moins dangereux : une sous-géante blanche accompagnée d'un cortège de joviennes. Les commissaires de bord organisèrent des excursions pour les passagers qui souhaitaient plonger dans les nuages aux couleurs chaudes de la principale géante gazeuse et survoler la surface désolée de ses lunes. En plus de ses cinq chasseurs de défense rapprochée, des Bastons qui effectuaient des patrouilles régulières par paires, le navire emportait en effet dans ses hangars trois Candels destinés aux petites croisières interplanétaires.
La retranslation suivante se fit en Espace Profond. Le navire avait franchi la frontière de l'espace allié depuis quelques heures et se trouvait dans la zone neutre entre les Douze Soleils et l'Empire. Après un quart d'heure de navigation, son objectif apparut par les hublots et baie d'observation comme un minuscule objet brillant d'un faible éclat argenté. Ledit objet grossit quasiment à vue d'oeil, jusqu'à devenir un colossal artefact indubitablement fabriqué par des Êtres pensants. Le Nyarlapompète réduisit sa vitesse à l'approche de la station intersystème. C'était un octaèdre régulier de vingt kilomètres d'arête. Un immense hangar destiné à accueillir les vaisseaux de faible tonnage s'ouvrait à chacun de ses sommets tronqués, prolongés de mâts d'amarrage pour les plus gros astronefs. Sur chaque face triangulaire se dressait un dôme géodésique à champ de force. Pour autant que les occupants du paquebot puissent en juger au cours de l'approche, quatre d'entre eux abritaient des cités tandis que le vert tendre de grands jardins hydroponiques moutonnait sous les quatre autres. Le vaisseau termina sa manoeuvre d'accostage, et la voix du commissaire en chef souhaita à tous la bienvenue sur la station Elikale.
// A vous, si ça vous inspire...
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)