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Le pays Maellou
Epstar releva un sourcil quand Khaadaric fit une démonstration digne d’un yakuza de l’antiquité. Mais pas plus.

Mouais … fit il en regardant le moignon qui pissait le sang. C’est certain, ça, ça nous fait avancer.

Tu permets ? Recule de quelques pas, je voudrais vérifier quelque chose … et après je pourrais t’en dire un peu plus.

Il se dirigea tout en ne quittant pas des yeux le soldat vers la position qu’il occupait quelques secondes avant et se pencha au sol, ramassant l’étui à cigare et les cigares écrasés. Il tendit le tout à Gurvan.

Gurvan ? Il n’y a rien de technologique là dedans par hasard ? Genre un émetteur ? Autre chose ?

Pendant que Gurvan examinait l’objet.

Tu te plains que l’on t’ait fait des cachotteries. Certes. Tu as raison. Mais à ce stade tu en sais autant que chacun.

Si tu as des questions tu peux aussi les poser.

Si j’ai un plan ? Non pas vraiment. Là je navigue à vu et j’essaye d’improviser. Trop d’inconnu, trop de doute sur les factions nous faisant face pour faire un plan valable ci ce n’est … faire des tours du campement.

Je vais te raconter une histoire.

Il y a bien longtemps dans une tribu nomade de Regel un meurtre horrible eut lieu une nuit dans le campement. Une jeune fille avait été assassinée, égorgée, son sang avait été bu par les sables rouges.

Sa famille accusait son amoureux, qui n’était pas son fiancé officiel, la famille de l’amoureux accusait celle du fiancé … Bref une grande confusion régnait au sein du petit clan qui menaçait de se déchirer. Il fallait que justice soit faite. On alla mander un soufi, un sage, un éclairé qui vivait dans une tribu non loin et dont la sagesse était légendaire. On le fit venir et on lui demanda d’enquêter, de trouver le coupable et de le livrer à la justice populaire et expéditive de son clan.

Il accepta et se rendit dans le campement.

Il passa le premier jour à examiner les preuves. Mais celles-ci ne lui apprirent rien. Tout le monde possédait un couteau au campement, il ne fallait guère de force pour trancher une si fine gorge et les traces avaient depuis longtemps été piétinées.

Il passa la première nuit à discuter avec les familles et tous les membres du campement, buvant tasse de karo, sur tasse de karo, écoutant suspicions, doutes, accusations, ragot. Chacun avait sa petite idée, mais personne n’avait rien vu. Et au moins l’un d’entre eux mentait.

Au petit matin, contrairement aux usages il refusa de rendre à la famille le corps de la jeune fille pour que l’on la mette en terre. Il annonça au contraire que c’était cette jeune fille qui allait lui désigner son assassin.

Il fit harnacher son burkan, alla récupérer des cordes et à l’aide ce celles-ci mi en selle le corps sans vie de la jeune fille qu’il cala et immobilisa à l’aide des cordes. A ce stade les membres du clan commençaient à murmurer sur le manque de respect dont il faisait preuve.

Ces murmures se firent cris d’indignation quand, tenant les brides à la main, il commença à faire décrire à son brukan lesté de sa sinistre cargaison, un tour du petit campement sous le soleil levant.

Tous les habitants étaient sortis de leurs tentes, saisi d’effroi, de dégout et d’incompréhension au sinistre spectacle. Tout le monde croyait que le vieillard avait perdu la tête et il fallut toute l’autorité du chef du village pour éviter que les familles ne fassent un mauvais sort au saint homme.

Il boucla son tour sous les imprécations et les malédictions de la famille de la jeune fille, sous celles de son amoureux et celle de son fiancé.

Alors que tout le monde s’attendait à ce qu’il s’arrête là il enchaina un second tour, puis un troisième alors que le soleil montait de plus en plus haut dans le ciel, écrasant de sa chaleur le petit campement. Petit à petit alors qu’il continuait sa funèbre ronde les nomades reprirent leurs habitudes, leur routine, ne jetant qu’un œil dégouté au passage de celui-ci ; la vie était rude sur Regel et la survie une préoccupation de tous les instants.

Les familles des principaux intéressés furent parmi les dernières à rentrer s’abriter aux plus chaudes heures. Tous finirent par se détourner du spectacle, par pudeur, par amour, par rage.

A la fin il n’en resta qu’un.

Un qui regardait fixement ce spectacle, pas par amour, pas par rage, mais par peur ...

La morte avait désigné son bourreau.


Alors Gurvan ? Cet étuit, ces cigares ?
Où je serai appelé, je n'entrerai que pour le bien des êtres. Je m'interdirai d'être une cause de blessure ou d'atteinte aux personnes, ainsi que tout entreprise contraire à l'éthique à l'égard des hommes, femmes et tout être doué de raison.


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