2007-02-20, 08:48 PM
En fait, je crois que nous faisons fausse route.
Nous (car si je participe peu aux travaux, j'en approuve la méthode, et suis donc autant à blâmer) ; nous, donc, appliquons les règles de nos connaissances actuelles à des technologies dont on sait pas si elles sont réalisables, ou pire, dont on sait qu'elles ne le sont pas.
Premier exemple : le Mange-Poussières. Peut-être existera-t-il, mais pas pour nous mener à des vitesses telles que le facteur Tau soit significatif. Ceci pour des raisons de quantité de carburant nécessaire (plus on accélère, plus le besoin de carburant croit non pas selon une progression linéaire mais exponentielle). Les grands optimistes parlaient il y a trente ans des 2/3 de la vitesse de la lumière. J'écris "parlaient" car maintenant, on en parle plus du tout.
Second exemple. La MHD. Je suis retombée sur un S&V "Edition Spéciale" datant de 1997, et remarquablement écrit. C'était un numéro réalisé avec Canal+ et consacré aux OVNI'z. Après avoir expliqué le fonctionnement de la MHD et pourquoi c'était vachement bien, je ne résiste pas au plaisir de vous livrer la conclusion de M. Bertrand Lebrun, Ingénieur en mécanique et spécialiste de la MHD. Sortez les mouchoirs.
La puissance d'une centrale nucléaire dans quelques mètres cubes.
Les matériaux et les équipements nécessaires n'existent pas encore.
Cette objection, on la retrouve - hélas ! - à maintes reprises. Car on est loin d'assembler le premier prototype de soucoupe MHD ! Pour hisser dans l'air plusieurs tonnes de métal, ils faut produire des champs électriques et magnétiques de fin du monde. L'air doit être rendu aussi facilement conducteur qu'un câble d'acier ou de cuivre. Les aimants industriels les plus forts dégagent 1,5 à 2 teslas ; or une propulsion MHD exigerait plusieurs dizaines de teslas ! Sans oublier que des champs électromagnétiques d'une telle ampleur ont des effets secondaires inévitables : ils risquent notamment de rendre instable l'air ionisé et, par-là même de lui faire perdre ses qualités de conduction chèrement acquises.
De toutes façons, la science serait bien en peine de fournir les dispositifs capables de créer ces champs électriques et magnétiques. Impossible d'utiliser à cette fin des matériaux ordinaires : ils fondraient aussitôt, car même les plus conducteurs d'entre eux opposent une résistance au passage du courant, lequel se dissipe alors partiellement en chaleur. En conséquence, des matériaux supraconducteurs s'imposent : ils n'offrent aucune résistance au passage du courant, et ne s'échauffent donc pas. Le hic, c'est que, même en laboratoire, aucun effet de supraconduction n'est obtenu en dessous de -52°C, au mieux. Or, il n'est guère possible d'installer à bord un système de refroidissement à azote liquide extrêmement lourd.
Autre handicap : pour produire l'électricité nécessaire au fonctionnement de l'ensemble, il faudrait embarquer l'équivalent d'une centrale nucléaire ! Enfin, la maîtrise de l'écoulement de l'air autour de l'appareil est, nous l'avons vu, particulièrement délicate, et exige des systèmes de contrôle associés à des moyens informatique extrêmement rapides et sophistiqués. Problème : les champs magnétiques et les ondes HF rendraient instantanément inutilisables tous les systèmes informatiques actuels basés sur l'électronique. Les calculateurs de bord devraient fonctionner selon le principe des lasers et des fibres optiques. Or, cette technique commence à peine à être développée. Rappel : cela a été écrit en 96/97 Et ne parlons pas de la paroi extérieure, qui sera soumise à des accélérations très importantes et à des températures très élevées - quels matériaux supporteront cela ? - tout en étant bardés de capteurs de contrôle, d'électrodes, de générateurs de HF et autres instruments sophistiqués donc vulnérables ... La question des télécommunications mérite également d'être soulevée. Puisque aucun signal radio ne peut traverser la couche d'air ionisé, comment communiquer avec l'extérieur ?
Paris - New York en une demi-heure, ce n'est donc pas encore pour demain. Du moins, mas grâce à la magnétohydrodynamique. Pour saluer la statue de la Liberté, mesdames et messieurs les passagers sont encore invités à emprunter leur vieil airbus.
Et ceci pour tout nos sujets de réflexions. Donc : soyons cohérents, mais ne coupons pas trop les cheveux en quatre.
Finalement, mon petit MP qui tient dans un Classe V, je lui trouve plein de qualités, moi ... :wink:
Nous (car si je participe peu aux travaux, j'en approuve la méthode, et suis donc autant à blâmer) ; nous, donc, appliquons les règles de nos connaissances actuelles à des technologies dont on sait pas si elles sont réalisables, ou pire, dont on sait qu'elles ne le sont pas.
Premier exemple : le Mange-Poussières. Peut-être existera-t-il, mais pas pour nous mener à des vitesses telles que le facteur Tau soit significatif. Ceci pour des raisons de quantité de carburant nécessaire (plus on accélère, plus le besoin de carburant croit non pas selon une progression linéaire mais exponentielle). Les grands optimistes parlaient il y a trente ans des 2/3 de la vitesse de la lumière. J'écris "parlaient" car maintenant, on en parle plus du tout.
Second exemple. La MHD. Je suis retombée sur un S&V "Edition Spéciale" datant de 1997, et remarquablement écrit. C'était un numéro réalisé avec Canal+ et consacré aux OVNI'z. Après avoir expliqué le fonctionnement de la MHD et pourquoi c'était vachement bien, je ne résiste pas au plaisir de vous livrer la conclusion de M. Bertrand Lebrun, Ingénieur en mécanique et spécialiste de la MHD. Sortez les mouchoirs.
La puissance d'une centrale nucléaire dans quelques mètres cubes.
Les matériaux et les équipements nécessaires n'existent pas encore.
Cette objection, on la retrouve - hélas ! - à maintes reprises. Car on est loin d'assembler le premier prototype de soucoupe MHD ! Pour hisser dans l'air plusieurs tonnes de métal, ils faut produire des champs électriques et magnétiques de fin du monde. L'air doit être rendu aussi facilement conducteur qu'un câble d'acier ou de cuivre. Les aimants industriels les plus forts dégagent 1,5 à 2 teslas ; or une propulsion MHD exigerait plusieurs dizaines de teslas ! Sans oublier que des champs électromagnétiques d'une telle ampleur ont des effets secondaires inévitables : ils risquent notamment de rendre instable l'air ionisé et, par-là même de lui faire perdre ses qualités de conduction chèrement acquises.
De toutes façons, la science serait bien en peine de fournir les dispositifs capables de créer ces champs électriques et magnétiques. Impossible d'utiliser à cette fin des matériaux ordinaires : ils fondraient aussitôt, car même les plus conducteurs d'entre eux opposent une résistance au passage du courant, lequel se dissipe alors partiellement en chaleur. En conséquence, des matériaux supraconducteurs s'imposent : ils n'offrent aucune résistance au passage du courant, et ne s'échauffent donc pas. Le hic, c'est que, même en laboratoire, aucun effet de supraconduction n'est obtenu en dessous de -52°C, au mieux. Or, il n'est guère possible d'installer à bord un système de refroidissement à azote liquide extrêmement lourd.
Autre handicap : pour produire l'électricité nécessaire au fonctionnement de l'ensemble, il faudrait embarquer l'équivalent d'une centrale nucléaire ! Enfin, la maîtrise de l'écoulement de l'air autour de l'appareil est, nous l'avons vu, particulièrement délicate, et exige des systèmes de contrôle associés à des moyens informatique extrêmement rapides et sophistiqués. Problème : les champs magnétiques et les ondes HF rendraient instantanément inutilisables tous les systèmes informatiques actuels basés sur l'électronique. Les calculateurs de bord devraient fonctionner selon le principe des lasers et des fibres optiques. Or, cette technique commence à peine à être développée. Rappel : cela a été écrit en 96/97 Et ne parlons pas de la paroi extérieure, qui sera soumise à des accélérations très importantes et à des températures très élevées - quels matériaux supporteront cela ? - tout en étant bardés de capteurs de contrôle, d'électrodes, de générateurs de HF et autres instruments sophistiqués donc vulnérables ... La question des télécommunications mérite également d'être soulevée. Puisque aucun signal radio ne peut traverser la couche d'air ionisé, comment communiquer avec l'extérieur ?
Paris - New York en une demi-heure, ce n'est donc pas encore pour demain. Du moins, mas grâce à la magnétohydrodynamique. Pour saluer la statue de la Liberté, mesdames et messieurs les passagers sont encore invités à emprunter leur vieil airbus.
Et ceci pour tout nos sujets de réflexions. Donc : soyons cohérents, mais ne coupons pas trop les cheveux en quatre.
Finalement, mon petit MP qui tient dans un Classe V, je lui trouve plein de qualités, moi ... :wink:
Par notre sainte patronne Rosalia Goutte de pluie, je jure d'assurer la libre circulation des Etres, leur sécurité et leur confort et de les amener à bon astroport fût-ce au péril de mon vaisseau ou de ma vie.