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Estébois
Khaadaric s’habilla donc, par discrétion l'hologramme de Gurvan se retourna vers le « hublot ».

La petite cabine ne bénéficiait pas d’une ouverture sur l’extérieur, mais un habile système de senseur tri-di déporté sur la coque retransmettait sur l’écran mural de la cabine une image en temps réel.

La nuit étendait toujours son linceul de noirceur sur le petit astroport. Ca et là les projecteurs créaient sur les murailles des taches de lumière, éclairaient la coque de leur navire.

Il se faisait l’étrange impression d’être une mouche sur un plafond, la tête en bas en direction de la piste.

Un orage éclata … le ciel s’illumina brièvement, créant dans un flash monochrome un instantané de la scène, immobilisant le technicien qui passait non loin, figeant l’oiseau qui se découpa dans son anfractuosité du mur d’enceinte.

Khaadaric avait terminé de se vêtir. L'image de Gurvan s'effaça et il quitta la pièce alors que dehors les vannes du ciel s’ouvraient.

Une goutte tomba, dessinant une large tache sombre sur le dallage, suivie d’une autre. Bientôt la coque vieil or de leur vieux navire fut martelée par la pluie, pluie qui ruissela en un rideau liquide sur le pourtour de la coque passager, cascade éphémère.

Il n’y avait pas loin à aller jusqu’à l’infirmerie.

La porte de celle-ci glissa à son approche, révélant Sémirande en plein interrogatoire avec « son » prisonnier. Celle-ci releva la tête en sa direction, ouvrit la bouche pour s’adresser à lui lorsque cela se produisit.

Un éclair tomba sur la tour de l’astroport, déchirant la nuit, avec le fracas d’un coup de canon.

La lumière à bord du Méphisto vacilla, des alarmes retentirent, des circuits secondaires prirent le relais alors que brutalement tous ceux qui portaient des artéfacts électroniques dans leur chair les voyaient se couper pour faire face à un pic électromagnétique soudain.

Plongé dans l’obscurité, optiques et connexion brièvement perdus, l’esprit de Gurvan tournait à plein régime … Un éclair ne pouvait pas faire ça. Impossible ! Le Méphisto était conçu pour faire face à bien pire, il était isolé par plusieurs systèmes redondants et n’était pas en contact avec le sol. Il ne pouvait pas … Soudain une idée le frappa en plein front, comme une balle, une balle de diamant.

Les entraves mises en place par le personnel de l’astroport !

Celles-ci influaient sur le fonctionnement des moteurs A.M. par impulsion électromagnétique, les neutralisants en les déphasant en continu. Il se souvint maintenant avoir vu en passant un peu plus tôt la norme de ces clamps : EB-778 .

Toujours plongé dans l’obscurité il se revit lors de ses cours à l’académie traitant des normes de résistance des matériaux. Il pouvait presque visualiser la page holographique remplie de normes barbares.

EB-778 : à n’utiliser qu’au sein d’installation intérieures. Ces saloperies n’étaient pas isolées pour des conditions atmosphériques extérieures. Quel abruti avait put doter l’astroport de ce matériel inadapté ?

L’obscurité ne dura pas : le shutdown préventif cessa dés que le pic fut terminé. Il retrouva la vue, juste à temps pour voir Sémirande basculer comme une masse en arrière, s’effondrant au sol avec fracas, statue de marbre que l’on avait fait tomber de son piédestal.

Khaadaric vit la scène et garda les yeux fixés sur le corps de Sémirande, indifférent aux alarmes qui sonnaient dans l’infirmerie indiquant que la plupart des systèmes étaient passés sur circuit secondaires.
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