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Estébois
#65
[Prudence]
Sémirande Louise Motoko avait pris la sage décision d'être prudente. Oui, cela peut vous sembler aller de soi : il est sage d'être prudent, certes. Cependant, en l'occurrence, elle considérait que depuis leur départ précipité de Viala, La colline de tuiles qui leur était tombée dessus pouvait être séparée en deux tas :
  • Celles qui étaient manifestement accidentelles, comme l'attaque des pirates
  • Celles qui avaient été provoquées : le petit chimiste et la fausse blonde
Sémirande Louise Motoko était certaine que leurs poursuivants n'en resteraient pas là. Pourquoi ? Eh bien parce que des gens qui n'hésitaient pas à solliciter les deniers publics pour les faire appréhender, et à monter des opérations illégales et complexes pour les faire assassiner ; ces gens donc ne s'arrêteraient pas là. Sémirande Louise Motoko savait qu'ils étaient suivis, pas des gens de grand talent en Perception, pilotant un appareil rapide, ou plusieurs après tout. Ce n'était pas le couesteur qui payait...
Forte de cette certitude, elle choisit une pipe d'un opium local, qui vous envoyait au paradis artificiel en quelques bouffées. Le garçon vint la lui allumer et s'éclipsa. La cyborg, elle, avait activé un mécanisme perdu dans sa poche thoracique, et le petit - et coûteux - module qui lui permettait de ressentir les effets du tabac, du gwus et de toute autre herbe à Nicot s'était rétracté.
Elle fuma donc une pipe d'opium qui ne lui fit absolument rien. Et pourtant... elle s'alanguit sur son fauteuil, son regard devint trouble et un léger sourire béat apparut sur ses lèvres.

Cette nénette aurait du faire du théâtre.

Elle ne perdait rien de ce qui se passait.
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