2010-09-14, 10:04 PM
Monsieur Antillès avait appris à piloter plusieurs années avant son entrée à l'Académie Navyborg, et la pose de son plot vertébral. Le Gerfaut 500 pouvait être commandé par neurodérivation ou manuellement. Tandis qu'il montait à bord, il fit un signe au jeune godeluriot qui avait lancé la remarque acerbe sur ses talents de pilote. Le type le vit passer la main derrière sa nuque, et en sortir une petite pastille brillante : le microcom de son plot, qu'il glissa dans la poche de poitrine de sa chemise. Avant de réactiver la verrière énergétique et de régler la polarisation au maximum, il leva le pouce en direction du jaloux, avec un clin d'oeil, puis se concentra sur ses commandes.
Gurvan était à moitié allongé dans son siège profilé, dont l'extrémité inférieure s'escamota pour libérer le palonnier. Le petit manche à balai directionnel était à sa main droite, et le régulateur de puissance des répulseurs à sa main gauche. Dès que l'appareil de son "leader" se fut élevé de quelques mètres, le commandant du Méphisto donna une légère poussée verticale aux antigravs. Son engin s'envola à son tour, souplement, tandis que Gurvan manoeuvrait délicatement le manche pour rester dans le sillage de Rolo et maintenir une formation parfaite.
Les planeurs commençèrent à s'élever au-dessus de la plaine rouge et à prendre de la vitesse. Gurvan sentit une vibration profonde résonner dans la carlingue de trifibranne comme les premiers courants ascendants prenaient son appareil dans leurs flux d'air surchauffé. Il diminua progressivement la puissance des répulseurs tout en augmentant la surface alaire. La distance qui le séparait du planeur de Rolo diminuait à vue d'oeil. Lorsque les ailes du Gerfaut furent totalement déployées, il reçut littéralement un coup de pied au cul, bien pire que celui qu'il avait ressentit au-dessus d'Amarzèle lors de son tout premier vol. Il avait anticipé, et entamé une série de brefs virages en S pour rester à la hauteur de son guide.
Au bout de quelques minutes, il dût se résoudre à sortir les aérofreins à moitié : le Gerfaut était vraiment plus performant que les planeurs un peu plus anciens de ses coéquipiers.
"Bouge pas, Rolo. Tu regardes, fiston ?" lança-t-il à l'intention du jeune jaloux.
Et le navyborg exécuta un demi-tonneau parfait. Son engin volait maintenant sur le dos, à quelques mètres au-dessus de celui de son guide. Il dépolarisa sa verrière pendant quelques secondes, leva la tête et fit un clin d'oeil à l'autre pilote, qui lui rendit et lui fit signe qu'il pouvait "mettre les gaz". Gurvan repolarisa, rentra les aérofreins, termina son tonneau et prit un nouveau courant de convection. Sa vitesse ascensionnelle doubla, et bientôt les autres planeurs s'amenuisèrent sous lui.
Au bout d'un quart d'heure, Monsieur Antillès se retrouva entre une surface d'ocre rouge qui s'étendait à perte de vue et commençait à présenter une légère rotondité, et une voûte obscure où les premières étoiles apparaissaient, tandis que tout autour de lui les cieux avaient pris une teinte indigo. Le Gerfaut arrêta de grimper, et il fallut de très longues minutes d'attente au commandant du Méphisto pour voir les autres planeurs le rejoindre en vol suborbital.
Et puis il fallut redescendre, hélàs. Après deux heures de vol, le planeur de compétition revint se poser en douceur à proximité de la Dune du Diable. Faut-il préciser qu'en s'extrayant de son habitacle, Gurvan avait le visage barré d'un sourire un peu niais ?
Gurvan était à moitié allongé dans son siège profilé, dont l'extrémité inférieure s'escamota pour libérer le palonnier. Le petit manche à balai directionnel était à sa main droite, et le régulateur de puissance des répulseurs à sa main gauche. Dès que l'appareil de son "leader" se fut élevé de quelques mètres, le commandant du Méphisto donna une légère poussée verticale aux antigravs. Son engin s'envola à son tour, souplement, tandis que Gurvan manoeuvrait délicatement le manche pour rester dans le sillage de Rolo et maintenir une formation parfaite.
Les planeurs commençèrent à s'élever au-dessus de la plaine rouge et à prendre de la vitesse. Gurvan sentit une vibration profonde résonner dans la carlingue de trifibranne comme les premiers courants ascendants prenaient son appareil dans leurs flux d'air surchauffé. Il diminua progressivement la puissance des répulseurs tout en augmentant la surface alaire. La distance qui le séparait du planeur de Rolo diminuait à vue d'oeil. Lorsque les ailes du Gerfaut furent totalement déployées, il reçut littéralement un coup de pied au cul, bien pire que celui qu'il avait ressentit au-dessus d'Amarzèle lors de son tout premier vol. Il avait anticipé, et entamé une série de brefs virages en S pour rester à la hauteur de son guide.
Au bout de quelques minutes, il dût se résoudre à sortir les aérofreins à moitié : le Gerfaut était vraiment plus performant que les planeurs un peu plus anciens de ses coéquipiers.
"Bouge pas, Rolo. Tu regardes, fiston ?" lança-t-il à l'intention du jeune jaloux.
Et le navyborg exécuta un demi-tonneau parfait. Son engin volait maintenant sur le dos, à quelques mètres au-dessus de celui de son guide. Il dépolarisa sa verrière pendant quelques secondes, leva la tête et fit un clin d'oeil à l'autre pilote, qui lui rendit et lui fit signe qu'il pouvait "mettre les gaz". Gurvan repolarisa, rentra les aérofreins, termina son tonneau et prit un nouveau courant de convection. Sa vitesse ascensionnelle doubla, et bientôt les autres planeurs s'amenuisèrent sous lui.
Au bout d'un quart d'heure, Monsieur Antillès se retrouva entre une surface d'ocre rouge qui s'étendait à perte de vue et commençait à présenter une légère rotondité, et une voûte obscure où les premières étoiles apparaissaient, tandis que tout autour de lui les cieux avaient pris une teinte indigo. Le Gerfaut arrêta de grimper, et il fallut de très longues minutes d'attente au commandant du Méphisto pour voir les autres planeurs le rejoindre en vol suborbital.
Et puis il fallut redescendre, hélàs. Après deux heures de vol, le planeur de compétition revint se poser en douceur à proximité de la Dune du Diable. Faut-il préciser qu'en s'extrayant de son habitacle, Gurvan avait le visage barré d'un sourire un peu niais ?
"Par notre sainte patronne Rosalia, je jure d'assurer à travers toute la Galaxie la libre circulation des Etres, leur sécurité et leur confort et de les amener à bon astroport fût-ce au péril de mon vaisseau ou de ma vie."
Serment Navyborg
Serment Navyborg