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Le roncier
L’homme était plutôt petit, mince et ne payait pas particulièrement de mine. Ses yeux marron étaient constamment en mouvement et leur couleur faisaient écho à ses cheveux châtains coupés règlementairement courts.

Il récupéra ses vêtements et entreprit de les réparer comme il pouvait … il persifla : ça va faire carnaval.

Pendant ce temps Sémirande consultait le pad de son malheureux prédécesseur.

Elle l’alluma, l’interface holographique se déploya devant ses yeux artificiels. Il y avait plusieurs parties : une facilement accessible, publique.

Elle y trouva quelques informations : sa fiche d’identité, ses accréditations publiques de prévôt, des holo-photographies personnelles aussi. Une femme brune au sourire radieux assise sur un rocher au bord d’un torrent, avec deux enfants, un garçon et une fille sur les genoux ; en arrière plan on pouvait voir des montagnes boisées auxquelles s’accrochaient des nuages rosées. Un autre cliché avec cette même femme, cette fois-ci en robe de soirée holographique composée de fragments trapézoïdaux colorés en perpétuels mouvement. Un autre cliché avec des personnes âgées dont l’air de parenté était évident … Il y avait encore d’autres clichés et de petits extraits vidéos.

Elle se concentra ensuite sur la partie sécurisée. Elle dut rentrer son propre code et put accéder aux informations qui y étaient dissimulés : des heures de rapports d’enquêtes, de notes, de dossiers téléchargés … Il lui faudrait du temps pour tout lire, ou alors il lui fallait être spécifique quant à sa recherche.

Elle releva la tête en entendant la réponse arrivée du central : Prévot Chalmak ? Nous vous envoyons deux personnes d’ici quinze minutes.

Son prisonnier avait fini de s’habiller. Il se redressa en lissant son rafistolage. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce n’était pas discret.

Il se dirigea un peu plus loin, passa devant le sas et, dévissa avec beaucoup d’attention une plaque murale … il maintint la plaque d’une main et glissa l’autre dessous, tâtonnant doucement, avec une concentration intense. Il finit visiblement par trouver ce qu’il cherchait. Voilà. Il retira la plaque et la posa à coté.

Il répondit à sa question : mon CV ? J’ai un CV officiel : celui que vous trouverez dans ses dossiers, il désigna le pad qu’elle tenait encore. Celui d’un tech de base. Mon vrai CV ? Il faudra que vous me fassiez confiance. On en discutera quand on sera à votre bord.

Un espace technique s’ouvrait derrière : une série de relais et un ordinateur secondaire, mais aussi plusieurs choses qui n’avaient rien à y faire : une radio TL cryptée et modifiée qui continuait d’émettre visiblement, un petit container réfrigéré transparent renfermant plusieurs dizaines de petites ampoules auto-injectables de couleur verte et … cinq détonateurs de missile AM.

De véritables petites bombes dont l’une d’entre elle était munie d’un mécanisme de déclanchement.

« Rollo Tomasi » continuait de monologuer :
L’imbécile ? Un armurier … que j’avais soudoyé avec quelques doses de Klarx. Ce crétin n’a rien trouvé de mieux que de faire une overdose mortelle avec : Comme on nous avait vu ensemble le prévôt a commencé à s’intéresser à moi.
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