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Marina de Lothar (Tour Aigue Marine) - 11 Kepler 1505 TUP
#1
Quote:Buvez longuement à la coupe de la vie,
Abreuvez votre âme de son vin ténébreux qu’il soit doux ou amer,
Car cette coupe ne fait le tour de la table qu’une seule fois.


Marcia Tolbert de l’Eglise Luthérienne Catholique Unifiée
#2
La nouvelle leur parvint là où ils se trouvaient, occupé à leur quotidien, les arrachant à leur train train journalier, les interrompant dans leur effort pour vivre ou survivre.

Jimmy Jones était mort.

La nouvelle avait fait sonner leur communico, leur avait été apporté en main propre par des messagers, transmise par leur superviseur, ou les avait attendu sur une feuille de plastpaper dans leur casier, à leur hôtel minable quand ils étaient rentrés.

Jimmy Jones était mort.

Ca faisait longtemps qu’ils n’avaient plus entendu parler de lui.

A l’évocation de son nom son visage buriné par mille soleils, son collier de barbe noire, ses yeux charbon dans lesquels les braises n’étaient jamais loin, le son de sa voix chaude et rocailleuse leur revint en mémoire.

Jimmy Jones était mort.

Comment pourquoi ? Rien n’était livré dans la missive ; un document administratif revêche les informant que maitre Folas, fidèle légiste, les conviait à se présenter dans dix jours TUP à son bureau situé dans la tour Aigue Marine, marina de Lothar dans le système de Mandrake.

Il était l’exécuteur testamentaire de feu Jimmy Jones et les appelait comme héritier de celui-ci, afin d’entendre ses dernières volontés.

Un peu abasourdi, chacun selon sa manière, chacun selon son espèce et ses coutumes, ils continuèrent de lire.

Pour ceux qui étaient situé à quelque distance de la planète un billet de seconde classe sur un varlet rapide était à leur disposition à l’astroport le plus proche et les emmènerait en temps et en heure au morbide rendez-vous.

Maitre Folas en quelques ligne les avait informé que leurs frais de transport, s’ils refusaient après la lecture du testament leur héritage, leurs seraient remboursés afin qu’ils puissent retourner de là où ils venaient. Mais que dans tous les cas il attendait une réponse indiquant s’ils viendraient ou pas. Une ligne de crédit prépayé était jointe, leur permettant de répondre en quelques dizaines de mots à la demande.

Certains refusèrent l’invitation, car s’était trop loin. Trop loin géographiquement et trop loin de leur vie actuelle. Pour d’autres cette missive arriva trop tard : la mort les avait saisis depuis longtemps. D’aucuns ne répondirent pas, sans raison, laissant l’oublie se refermer sur Jimmy Jones. De tous ceux-là notre histoire ne dira rien.

D’autres répondirent présent et abandonnèrent leur atelier, leur boulot de mercenaire, leur chambre cercueil louée à la journée, leur boulot, leurs patients et leurs habitudes pour se rendre à cet ultime rendez-vous avec Jimmy Jones. Ils lui devaient bien ça.

Ils ne se connaissaient pas, ne s’étaient jamais rencontrés, mais tous convergèrent vers la planète rose et bleu pour cette première rencontre et cet ultime adieu.

Ceux qui arrivèrent de l’extérieur durent subir une inspection draconienne à bord de l’un des quatre centres sanitaires de la loge situé en orbite. Leurs affaires furent examinées, retournées, leur corps scannés, leurs logimecs étudiés sous toutes les coutures. Les medtech s’assuraient qu’ils ne transportaient pas de créature appartenant au règne animal conformément aux volontés des antiques habitants de la planète*.

Lorsqu’ils entamèrent leur descente orbitale à bord de navettes ils purent avoir une vision grandiose de l’aube se levant sur Lothar, déchirant les nuages roses chargés de spore, révélant les eaux bleues des lagons où les algues chasseuses fuyaient les premières lueurs. Alors que leur navette basculait, freinait, les premiers rayons du double soleil firent miroiter le dôme d’or et d’orichalque mêlés de la résidence Impériale. L’Empereur n’était jamais venu et ne viendrait sans doute jamais dans cette capitale régionale, mais c’était la résidence officielle de son représentant le Baron Anthon de la Fiertayade.



Durant les dix jours qui s’étaient écoulés certains avaient tenté d’en savoir un peu plus sur la mort de celui qui avait tant compté pour eux. Ils avaient recherché dans la newsphère, tiré quelques sonnettes, demandé à leur contact quelques informations.

Ils n’avaient put en apprendre que très peu : un mince entrefilet dans un journal local parlant d’une attaque de pirate sur un transistel corsaire, une déclaration de navire dérivant en espace newtonien entre Masters et Omnia auprès de la guilde Navyborg, une information sur une enquête de la division Nova pour homicide dont rien n’avait filtré.

Jimmy Jones était mort.

C’était leur seule certitude.



Ils se retrouvèrent tous à l’heure dite, non loin de midi, à la tour Aigue Marine. Un bâtiment trapu appartenant à la hanse, située en bord de mer auquel on pouvait accéder de bien des manières. Par la mer, les airs et le réseau sous marin publique qui courait au fond du lagon au sein de tube de forces, reliant de ses lignes les principaux bâtiments de la presque-ile.

Encore une fois, chacun selon sa bourse, son envie, ses moyens avait choisi un moyen de transport adapté. Véhicule de location pour les plus riches, bulle taxi pour d’autres, transport par tube collectif ou encore marche à pieds.

Pourquoi pas venir à pied au fond ? Le temps était toujours clément à cette heure de la journée à Lothar, les orages ne viendraient cette nuit juste avant le matin, offrant aux noctambules un magnifique spectacle de son et lumière. Spectacle presque naturel qui obéissait aux satellites météo en orbite basse, garantissant une hydrométrie parfaite aux cultures et un ensoleillement optimal aux vacanciers.

A leur arrivée ils furent guidé au sein de la tour par un logimec holographique mis à disposition par la conciergerie automatisé. Il les guida individuellement au sein du dédale de couloirs de simili-marbre et de tubes de monté cristallin jusqu’au 28 ième étage.

Là leur logimec les abandonna, les laissant pénétrer seuls dans une vaste salle d’attente.

Un des murs était largement ouvert par un champ de force doublé d’une plaque de plastacier transparent sur la baie. En contrebas ceux qui n’avaient pas le vertige purent voir les voiles blanches triangulaires se détacher sur l’azur des flots alors que l’horizon se couvrait de brumes de chaleur.

La pièce était confortable, aux normes galactiques, offrant dans certaines zones délimitées par un traçage lumineux au sol des possibilités pour ceux qui le souhaitaient d’adapter l’environnement à leur espèce afin d’attendre en toute quiétude.

Des sièges morpho-adaptable et des tables basses complétaient le mobilier.

Ils furent, chacun à leur tour, accueillit par un petit logimec serveur se déplaçant sur un monocycle à effet magnétique.

Il les informa, au fur et à mesure de leur arrivée, dans leur langue maternelle respective, que maitre Folas les recevrait bientôt et qu’il se disposait en attendant ce temps qu’il espérait proche, à leur servir un rafraichissement de leur choix parmi les 6 millions de cocktail de la galaxie connue qu’il disposait en mémoire.

L’attente commença, ponctuée par l’arrivée des uns et des autres

[hrp]A vous, décrivez votre venue, faite un flash back si vous voulez, rebondissez sur mon texte si l’envie vous prend, n’hésitez pas à échanger de perso à perso, amusez-vous. Essayez cependant de vous décrire physiquement à minima et ce que vous faite, attitude, paroles quand vous entrez dans la pièce. On est réputé être arrivé dans la pièce dans l’ordre des posts (le premier qui répond est le premier arrivé).[/hrp]

* voir l’histoire de Mandrake ici
#3
En cette fin de matinée ensoleillée, Théodore Mavric Calderon se tenait debout devant l'unique baie vitrée de sa chambre d'hôtel-capsule, observant le ballet des vaisseaux Varlet en approche au-dessus de l'astroport de Lothar.

oO( Bon, c'est l'heure... ) songea-t-il en admirant la maestria du pilote de ce Classe V (un Rosa, sans doute) qui venait de décélérer d'un coup à l'aplomb de son silo d'atterrissage.

Il apparia son plot vertébral au domomec de l'hôtel, dut attendre plusieurs secondes que le système surchargé lui attribue un canal de connexion, demanda à la machine de chercher l'adresse de son rendez-vous et de commander un taxi. Puis il chaussa ses bottes de vol, passa son blouson de cuir sans manches et sortit sur la terrasse.

Quelques minutes plus tard, une bulle biplace dont la coque immatérielle à champ de forces et le chassis brillaient d'une teinte jaune soutenue -- une tradition antédiluvienne, disait-on -- vint s'immobiliser en vol stationnaire le long de la balustrade dans le bourdonnement sourd de ses plaques de répulsion antigrav, fines comme du papier. Théo monta à bord, confirma la destination affichée sur la console TriD de l'autonav, et laissa l'appareil s'insérer dans le flot de la circulation.

Après plusieurs minutes de vol, l'appareil s'éloigna de la forêt d'immeubles du centre-ville et prit la direction de la marina. Il réduisit son altitude à une centaine de mètres, survolant le port de plaisance et ses luxueux yachts hydroglisseurs. Le départ d'une régate allait être donné au pied de la Tour Aigue-Marine et Théo put apercevoir la flotte de monocoques blancs et leurs turbovoiles colorées avant que sa bulle ne plonge dans les eaux limpides de la marina juste devant l'imposant bâtiment.

La bulle-taxi franchit une baie à champ de force qui s'ouvrait dans la façade immergée de la tour, passa sans transition du milieu sous-marin à un parking souterrain évoquant une vaste caverne d'ultrabéton et de métal. Elle se posa comme une plume et son champ-enveloppe se dématérialisa. Théo mit son doigt dans l'auricaisse pour payer la course, descendit de l'appareil, essaya de repérer les tubes antigrav desservant les étages supérieurs de l'édifice. Il avisa un minilogimec guide qui flottait non loin, lui donna les coordonnées du cabinet du Fidèle Légiste dont il avait reçu le message dix jours TU auparavant et suivit sagement son cicérone robotique.

Il n'y avait encore personne dans la salle d'attente lorsqu'il y fit son entrée à 1145. Il commanda un thérouge aux épices au barman-robot et se posta devant la baie vitrée. Ceux qui arriveraient après lui verraient un gaillard solidement bâti, avec des cheveux sombres coupés courts, un visage au menton volontaire éclairé par des yeux gris-bleus, qui portait un pantalon de treillis à multiples poches, des bottes de vol navyborg, un tee-shirt à manches longues. L'insigne de la branche Tactique de la Guilde était visible sur la poitrine de sa veste de cuir sans manches.
"Veille qui veut vivre" (devise des officiers artilleurs de la Guilde Navyborg)
#4
La chambre dans laquelle logeait Dom Irazacky n'avait pas été nettoyée depuis longtemps, il s'effondra néanmoins sur le lit. Il en avait vécu des expéditions mal préparées, des organisations incapables et en avait supporté la pléthore de petits chefs mégalos qui infestait littéralement les organisations humanitaires de ce quadrant.

Mais la dernière avait été la pire : tout avait bien commencé, les objectifs étaient clairs et raisonnable, la logistique semblait suivre. Ils avaient pour ambition d'ouvrir une petite clinique sur un monde NT2 à quelques centaines d'années-lumières et à former quelques praticiens indigènes.
A peine arrivé dans le système, la plupart d'entre nous se sont aperçu d'avoir été mené en bateau, le patron n'avait pas d'autorisation officielle d'intervention. Le budget, donc le matériel promis et soit-disant acheté avait été réduit à sa plus simple expression. La mission fut néanmoins maintenue à bout de bras, par Dom notamment, pour lutter contre une peste redoutable sur le monde en question.
Après quelques mois à jouer avec des bouts de ficelles, la situation semblait s'améliorer, jusqu'à ce que "l'expert" qui dirigeait l'équipe fasse la monumentale gaffe de refuser de participer à des rituels indigènes. Pourchassée, le totalité de l'équipe s'enfuit de justesse en regagnant le vaisseau et en décollant en catastrophe, laissant plusieurs millions de crédits de matériel sur place.
Ils regagnèrent le monde d'où ils étaient partis, l'argent, le vaisseau et les biens restants devant être séparés entre toute l'équipe à titre de dédommagement, le chef qui devait s'en charger restant au vaisseau tandis que les autres logeait dans des chambres d'hôtel en ville. Ils se séparèrent tous, la plupart étant à leur 45ème heure d'éveil.

Dom redressa la tête après un court sommeil dont il ne s’aperçut pas.

oO Je rêve ? Il m'a filé une chambre SANS antigrav ! Cette fois il va prendre cher cet abruti !

Il composa le numéro de son ex-employeur.

Le correspondant demandé n'est plus disponible sur cette planète

Il appela ensuite l'astroport pour s'entendre dire que l'astronef était reparti il y a peu. Dom était furieux et lassé de s'être fait avoir une fois de plus, il contacta une adminicule pour remplir une plainte. Après avoir expédié les derniers détails administratifs, un jeune porteur attira son attention avec une lettre.
Après avoir l'avoir lue il demanda au porteur de transmettre sa réponse.

Oui, dis leur que je serai au rendez-vous, je lui dois bien ça à ce vieux renard. Et puis j'ai vraiment besoin d'un break.

Pendant qu'il rejoignait son hôtel, il s'aperçut qu'il devait partir immédiatement pour arriver à temps. Ce qu'il fit après avoir laissé ses coordonnées à ses anciens collègues et les avoir informés de la situation.

Il arriva après 9 jours d'un trajet sans histoire en hibernateur sur Mandrake. Il profita des services offerts par l'astroport pour se rendre présentable et se procurer des vêtements convenables, il y laissa également le gigantesque sac contenant ses dernières affaires.

Décidant d'emprunter les transports publics il fut enchanté par les vues qu'offraient les tubes sous-marins rapides. Mais hélas les tubes portaient bien leur nom et il arriva rapidement à la tour Aigue Marine. Accueilli à la réception il suivit un mini Logimec pour arriver à la salle de réunion.

Il franchit la porte, lorsqu’il vit Théo, il se dirigea vers lui après une hésitation.

Bonjour, je suppose que vous êtes également pour l’ouverture du testament. Vous êtes de la famille de Jimmy ?

L’homme qui tendait une main vers Théo était de très haute taille, il avait un faciès peu engageant avec quelques traits asiatiques. Son crâne était parfaitement rasé à l’exception d’une courte queue à l’arrière.
Je dirigerai les soins des malades dans leur intérêt et m'abstiendrai de tout mal - Médicalserment de Bo Sheng
#5
Théo réfléchit pendant une fraction de seconde :

oO( Il n'a pas dit "aussi", il n'est donc pas de la famille non plus... )

Il posa sa tasse de thérouge vide sur une table basse, fit un pas en direction du nouveau venu et serra la main tendue :

"Bonjour. Non, Jimmy était un ami et nous avons fait un bout de route ensemble il y a quelques années, mais je ne suis pas de sa famille non plus. Je m'appelle Théo Calderon. Monsieur ? ..."

Il laissa sa phrase en suspens, attendant que son interlocuteur se présente.
"Veille qui veut vivre" (devise des officiers artilleurs de la Guilde Navyborg)
#6
Dom eut un sourire triste.

Je m'appelle Dominic Irazacky, j'ai aussi fait un bout de chemin avec Jimmy quand j'étais plus jeune.

Dom se dirigea vers le logimec barman et demanda un cocktail avec des fruits locaux et un doigt d'antique vodka. Il se dirigea vers la baie vitrée s'appuya dessus puis se retourna vers Théo, il tendit son verre vers lui.

A Jimmy Jones !

Il avala son verre d'un seul trait avec une grimace puis se perdit dans la contemplation des voiles antiques ou plus modernes qui allaient et venaient sur la mer azur.
Je dirigerai les soins des malades dans leur intérêt et m'abstiendrai de tout mal - Médicalserment de Bo Sheng
#7
Théo accompagna Dom Irazacky auprès du barman-robot et commanda un cocktail composé d'un fond de rhum ambré local allongé de nuka-cola et surmonté d'une couche de glace pilée. Il tenait à rester lucide mais ne voulait pas paraître malpoli en laissant son interlocuteur porter tout seul un toast à leur vieil ami commun :

"A Jimmy !" déclara-t-il en tendant son verre.

Il laissa Dom s'abimer dans ses pensées et alla s'installer dans un fauteuil pour siroter son cocktail en attendant d'être reçu par le Fidèle Légiste.
"Veille qui veut vivre" (devise des officiers artilleurs de la Guilde Navyborg)
#8
au fin fond de son atelier jonché d'un fouillis de pièces de moteur et autres technologies, bruhuk attentivement penché sur l'étude d'un vieux moteur de chevy 58 (une pièce rare), enfin il allait assouvir sa soif de connaissance sur ces vieux moteur à explosion, évidemment il dut refaire de nombreuses pièces et il pourrait ainsi honorer la commande d'un collectionneur excentrique mais un peu dingue.
il est tellement concentré dans ses pensées qu'il n'entendit pas le logimec de communication lui signaler la venue d'un appel.
puis sortant de son atelier enfin il vit le voyant clignotant d'un appel en absence avec message joint. s'essuyant les mains avec un vieux chiffon il alluma enfin le logimec.
là la clé neumatique qu'il tenait dans sa main tomba lourdement sur le sol, il venait d'apprendre la terrible nouvelle et c'était comme si le monde lui tombait dessus jimmy jones est mort son sauveur celui qui l'a sauvé de ces sales esclavagistes.....
d'un pas décidé il fit ses affaires donnant des instructions pour son atelier à Séphora son hôtesse d'accueil et se dirigea vers le premiers relais de transport afin de se rendre aux fameux rendez vous....
ainsi tout penaud c'est un ballik habillé de bleu une mallette à la main qui entra dans ce fameux bureau.
le sage a dit le pardon est divin, mais ne paie pas une pizza plein tarif si elle a trois minutes de retard
#9
Zelda froissa le communiqué qu’elle avait récupéré sur une borne "printimail". Elle le laissa tomber à ses pieds. Le souffle court, elle fut envahie par l'émotion. Les larmes lui vinrent. Ses jambes faiblirent et ne la portèrent plus. Un bref instant, elle crut s'entendre crier d'une sourde douleur. Assise sur son lit de fortune, dans un vieil entrepôt abandonné, elle se rappela son existence heureuse auprès du capitaine Jones.

C'était il y a 17 ans... Elle fuyait cette bande de pirate à la solde de Koutine… Et se rappela cette nuit de cauchemar, le meurtre de Kappa et l'expression sadique sur le visage de l'immonde pourriture qu'elle tuerait le jour venu. Elle avait fui et avait échappé à sa bande de tueurs. Elle ne sait par quel miracle elle s'était retrouvée à bord du « Songe d’Aran », mais toujours est-il que le vieux Jimmy Jones l’avait protégé et offert une place à son bord.

Zelda le considérait comme un oncle, plus que comme un père. Elle avait tout appris de lui, enfin presque… Les années qu'elle avait passées à son bord l’avaient réconciliées avec une vie honnête et droite. Jimmy Jones lui avait non seulement sauvé la vie, il avait sauvé son âme.

Aujourd'hui il n'était plus…

Elle rassembla ses affaires... Trois fois rien… Elle avait l’habitude de bouger, de ne rien laisser derrière elle qui puisse trahir son passage. Elle marcha en direction du terminal situé à une vingtaine de kilomètres, traversant les zones de stockages de la Hanse, des ateliers Naviborgs et autres unités de production Teknos…

Avant d’embarquer pour le système Mandrake, elle répondit laconiquement à Maître Folas par un « Je serai là ». Son trajet avait été payé à bord d’un Varlet de ligne sans confort… Elle s’en fiché bien, d’ailleurs…

En arrivant sur Marina de Lothar, elle décida de marcher à travers la ville. Inconsciemment elle souhaiter retarder l’entrevue. C’était sa façon à elle de conserver intact les souvenirs d’un Jimmy Jones toujours en vie… Oui, encore quelques heures…

Elle emprunta tout d’abord les trottoirs antigravs des quartiers d’affaires bordant la zone astroportuaire, puis les bandes roulantes piétonnières des zones résidentielles… Pour finir, elle pris le réseau publique sous marin et traversa le lagon qui la séparait de la tour Aigue Marine. Un hologimec la guida jusqu’au 28ième étage.

La pièce était spacieuse. Une baie vitrée s’ouvrait vers le large et le chatoiement de la mer. Deux hommes étaient tournés vers elle. Des inconnues. Le premier était grand, le crâne rasé et une courte queue de cheval, les traits anguleux et francs. Le second était un homme bien charpenté, les cheveux courts. Un Naviborg sans aucun doute…

Zelda resta une seconde entre deux portes… Devant elle, à quelques mètres, un Ballik en bleu de travail se tenait coi et de dos. Elle avança et fit un pas de coté. Posa son sac. S’avança dans la lumière.

Elle était grande, mince, athlétique. Les lignes de son corps sculptaient sa combi noire nt5. Son visage, bordé de longs cheveux châtain clair, arborait un air juvénile… Mais quiconque croisait son regard était stupéfait par sa dureté… A la base de ses poignées, une personne attentive pouvait apercevoir l'éclat cuivré de ses douilles naviborg… Elle était maquillée d’un loup couleur carmin…

« Je suis Zelda Zonk… Qui êtes vous ? », Lâcha t’elle.
"Va où tu veux, meurs où tu peux..."
#10
Quelques minutes s'étaient écoulées dans le calme et le silence tandis que Théo sirotait son verre.

Et puis soudain, un nouveau venu fit son entrée dans la salle d'attente. Courte taille, trapu, avec des poings comme des massues et des épaules qui ressemblaient naturellement aux protections revêtues par les joueurs de rugball. Un ballik.

Aussitôt, Théo se leva, fit le salut traditionnel que s'échangeaient depuis des millénaires les Êtres anthropomorphes à travers tout l'Empire, quelle que soit leur espèce : le bras droit plié à angle droit, la main levée, paume en avant. Il essaya de baragouiner d'une voix rocailleuse les formules de salutations qu'il connaissait dans la langue de l'ExoTique, avant de repasser à l'univerlang :

"Salutations. Je m'appelle Théo, Théo Calderon."

Il y eut quelques secondes de flottement, et une autre personne fit son entrée. Ne sachant si la jeune femme l'avait entendu, il s'inclina, lui adressa un léger sourire et répéta :

"Enchanté, dame Zonk. Théo Calderon. Je suis... j'étais un vieil ami de Jimmy."
"Veille qui veut vivre" (devise des officiers artilleurs de la Guilde Navyborg)


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