... d'étoiles lointaines

[Axl Brison]

Ah d'accord bon bin j'oublie les bases de données, je note ça dans le rapport "hors de portée"

[Khrys]

Djal prenez mon ordinateur NT6 si cela peut apporter à votre analyse, je n'en ai pas besoin pour l'instant. Et Sémirande ne pourra pas dire que je ne "partage" pas

Khrys consultait toujours ses écrans holos. Pour des yeux avertis, cela ressemblait plutôt à des algorithmes qu'à des données financière. Mais il ne disait rien de ses projets. En fait il tâtonnait, ou plutôt essayait de mettre ses idées en place...

[Virik Kiikti]

Ah d'accord bon bin j'oublie les bases de données, je note ça dans le rapport "hors de portée"

Virik releva le nez de l'analyseur quantique à phase gazeuse ... Peut être pouvez-vous utiliser l'antenne de la bibliothèque de la connaissance totale du bord ?

[Axl Brison]

c'est vrai ? vous en avez une ? ça serait pas mal oui mais pour ce qui est de la discrétion ?

[Voix désincarnée quoiqu'ensommeillée]
"Oubliez les bases Galactiques, mademoiselle. Parce que nous sommes hors de portée. Parce que nous désirons être discrets (c'est pour cela que Djal a verrouillé les comms d'ailleurs)."

[Djal Gorda]

Djal précisa :

"Miss Brison, nous sommes certes très loin de tous relais et celà ne nous permettra pas de nous connecter à la Toile Impériale... mais le réseau de la Connaissance Total est un réseau de partage à deux étages... Il mets à jours nos propres données pour constituer une base CT portable... Nous pouvons donc utiliser certaines données en mode local..."

A Khrys : "Toute l'aide possible est la bienvenue... merci"

[Gurv Hemmedeji]

Les minutes qui suivirent fut donc fort studieuses. Grâce aux efforts de certains et au soutien moral des autres, le déchiffrage des enregistrements de vol de la nacelle progressa plus rapidement que prévu.

Ser Virik et Mademoiselle Brison suivirent à la lettre les protocoles des différents instruments d'analyse du laboratoire, corrélèrent les résultats avec les informations disponibles dans la bibliothèque de la Connaissance Totale, transmirent les résultats par l'infocosme de bord, directement vers le SimulEspace initialisé par Djal pour le traitement des archéo-données.

A l'intérieur de l'espace virtuel de simulation, une curieuse entité trine étendait des pseudopodes dans toutes les directions. Djal-Zx01, assisté de la puissance de calcul brute de Sixuit, séquençait les brins d'ADN endommagés des mémoires moléculaires, et passait les bandes reconstituées à la Sombre Souveraine dont les capacités d'intégration cognitive lui permettait de recalculer les sommes de parité en fonction des hypothèses émises par les algorithmes prédictifs, recommençant par itérations successives lorsque des résultats incohérents ou absurdes étaient obtenus. Tenseurs chaotiques et matrices vectorielles virevoltaient autour de l'avatar de Sémirande, qui utilisait autant sa froide logique que son intuition pour résoudre ces calculs effroyablement complexes.

Au bout de douze minutes de travail intensif, les colonnes de données incohérentes qui tombaient en pluie sur les moniteurs holovids se figèrent, et soudain un bref morceau de texte apparut.

"Eurêka. Vous y êtes...", dit simplement Gurvan dans l'intercom.

Les traditions des longs-coureurs gris faisaient toujours partie de l'enseignement en première année à la Guilde, et il n'avait fallut qu'un instant au commandant Antillès pour identifier le texte. C'était un bref extrait du rôle d'équipage, sans doute faisant partie des notes personnelles du commandant Méranvil, car chaque officier y était désigné selon le surnom familier généralement utilisé à bord des mange-poussières, et non selon une désignation officielle.

Bolts : Lt.Cmdr. Keve Jamas
Chips : Lt. Colin Brobak
First : Capt. Rachel Méranvil
Life : Lt.Cmdr. Olias Konicek
Props : Capt. Athlan Soleni
Stars : Lt. Chloé Méranvil

Soit, dans l'ordre, ingénierie des structures, ordinateurs & communications, second, systèmes médicaux & survie, propulsion et énergie, et pour finir orbite & navigation.

Le décryptage du reste ne fut plus qu'une question de temps de calcul, et les programmes élaborés par Djal et Sémirande tournèrent dans la mémoire de bord du Lilith pendant encore trente sept minutes avant que le plan de vol de la nacelle perdue du Cortez d'Algol ne s'affiche sur les écrans holographiques de la passerelle.

Ainsi que certains à bord en avait déjà l'intuition, elle était partie d'une étoile située encore plus au-dessus de l'écliptique galactique, aux coordonnées [75321,33598,6402]. Cette étoile était à 902 AL de leur position actuelle. Mais le milieu spatial entre ici et là-bas était extrêmement pauvre en hydrogène interstellaire et autres poussières mono-atomiques, si bien que son collecteur n'avait pas fonctionné à son rendement optimal, loin de là. La nacelle n'avait pû atteindre que 0,29c et avait mis trois millénaires à parcourir la distance -- 3059 années, 10 mois et 21 jours exactement. Et à l'arrivée dans le système de Constantine, pas plus de poussières pour le freinage. Elle avait donc utilisé le puits de gravité de l'étoile pour ralentir et se placer sur l'orbite très excentrique sur laquelle le Lilith l'avait retrouvée.

Elle était équipée d'un antique émetteur à hyperondes, qui étaient déjà connues depuis quatre siècles à l'époque du départ du Cortez d'Algol, ainsi que d'un rack de cinq unités autonomes pouvant servir de bouées-relais, dont deux avaient été larguées sur son chemin. Elle avait donc demandé des instructions supplémentaires en envoyant un message hypercom vers le système d'où elle était venue. Ce message était apparemment resté sans réponse. L'engin avait utilisé ses dernières réserves de carburant pour changer d'orientation plusieurs fois au cours de son orbite, et avait émis des signaux à la fois sur les gammes hyperondes et hertziennes pour signaler sa présence. C'était l'un de ces puissants faisceaux directionnels qui avait été capté par la balise gigacom. Ce signal s'était interrompu lorsque les systèmes automatiques de la nacelle avaient rendus l'âme, après plusieurs années passées dans le vent solaire et les flux de particules radioactives à proximité de Constantine.

[Sémirande]

... à la Sombre Souveraine ...

//Et allez !!!
[Retour]
"Vous ne pouvez pas y aller maintenant certes. A moins que vous ne puissiez ravitailler quelque part ?"

[Virik Kiikti]

"Vous ne pouvez pas y aller maintenant certes. A moins que vous ne puissiez ravitailler quelque part ?"

°o0(vous restez ici ?) Il plissa les moustaches avant de s’admonester d’une telle pensée. Le comportement de madame Sémirande correspondait à une souffrance profonde, un rejet de ce qu’elle avait adoré et qui l’avait déçu. Un immense gâchis …

Virik observa les résultats. Il releva les oreilles, les coucha et posant un doigt sur la surface semi-holographique de la paillasse du laboratoire. Il sortit une griffe hésitante. Il ne comprenait pas.

Ca lui échappait … pourquoi diable le Cortez avait-il envoyé cette sonde sans la charger d’un message un peu plus conséquent qu’un rôle d’équipage ? Certes ils avaient l’espoir de rétablir la communication avec leur base, mais par les sept enfers Mäan, cela empêchait-il de mettre une copie de leur journal ? De laisser quelques indications ?

Bizarre ...

Tout ce qu’ils avaient s’était la position initiale de la navette et le fait qu’au bout de 3060 ans le Cortez, ou la base qui l’avait lancée ne répondait plus.

Il se redressa … Monsieur Djal, madame Sémirande ? Pouvez-vous déterminer, compte tenu du fait que la navette a semée derrière elle des balises hyperondes, quand le contact a été rompu ? Etait-elle « télécommandée » ou obéissait-elle dés le départ à un programme totalement autonome ?

[Gurv Hemmedeji]

Ca lui échappait … pourquoi diable le Cortez avait-il envoyé cette sonde sans la charger d’un message un peu plus conséquent qu’un rôle d’équipage ? Certes ils avaient l’espoir de rétablir la communication avec leur base, mais par les sept enfers Mäan, cela empêchait-il de mettre une copie de leur journal ? De laisser quelques indications ?

Les premières données décryptées se trouvaient être ce bout de rôle d'équipage. Djal et Sémirande s'étaient ensuite concentrés sur les données de vol proprement dites. Mais leurs programmes de séquençage et de décryptage allaient encore tourner pendant plusieurs heures pour déchiffrer autant que possible le contenu des mémoires récupérées...

[Axl Brison]

voilà voilà, je pense que ça nous sera indiqué à la fin des calculs si le contenu d'informations a été suffisamment reconstitué. Ça a été bien abimé quand même.
Dans le cas d'un téléguidage, quelle en est la portée maximum à l'époque selon vous Mr Virik ?
Et dans le cas d'une programmation définie, j'espère qu'on aura le point de chute car je ne pense pas que ce soit ici quand même.
J'ai encore une question, si l'essentiel des infos se trouve dans ce qu'on a prélevé dans l'épave, pourrai t il y avoir un autre endroit dans le tas de ferraille pouvant contenir une cachette ou quoi que ce soit d'intéressant ?