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En route vers Vonda
#1
Nous venons de là.

[Décollage]

Jarood, Gurvan et Manchu prirent quelques verres au bar du salon privé de la TransGal, puis se dirigèrent à leur tour vers les portiques de sécurité et les trottoirs roulants menant aux portes d'embarquement. Gurvan et Manchu eurent droit à une haecar, joviale comme de bien entendu, tandis que Jarood eut l'occasion d'adresser l'un de ces sourires charmeurs à une hôtesse humaine non moins charmante.

Le "chapeau de champignon" du Classe V comportait huit ponts. Les trois hommes se séparèrent pour gagner leurs cabines, Gurvan et son ami se donnant rendez-vous dans l'un des salons d'observation à l'heure du décollage.

A l'heure dite, la myriade de câbles, manchons et autres tuyaux d'alimentation qui reliaient le Nyarlapompète aux équipement techniques de l'astroport furent déconnectés. Les antigravs démarrèrent, montèrent progressivement en puissance. L'énorme masse en forme de champignon s'arracha du sol et commença à grimper verticalement vers l'azur, avec une vitesse ascensionnelle très réduite. Le trafic aérospatial au-dessus et autour d'Amarzèle-Port fut perceptiblement ralenti pendant quelques minutes, jusqu'à ce que le sommet bombé du vaisseau commence à déchirer les nuages qui paressaient à trois mille mètres au-dessus de la capitale de Viala.

Les moteurs Varlet prirent le relais des répulseurs antigrav, le vaisseau accéléra son rythme de montée et atteignit rapidement la stratosphère. Ce fut à ce moment que le Nyarlapompète ouvrit ses ailes. Quatre structures jusque-là repliées le long de son "pied" se déployèrent pour former d'immenses dérives effilées disposées en croix autour du corps principal, évoquant irrésistiblement ce que les revenants gris d'un antique mange-poussières auraient pris pour des panneaux photovoltaïques, ou peut-être des voiles solaires. Au sommet du "chapeau" discoïdal, une autre structure dont la forme elliptique n'était pas sans rappeler la soucoupe principale du Méphisto pivota à 90°, se redressa au bout de son pylône de soutènement. Le module habitable dédié à l'équipage venait de passer en configuration de vol spatial.

Le vaisseau continua à grimper vers la nuit piquetée d'étoiles et sa coque s'illumina comme un arbre de Noël. Ce fut le signal. La vélocité monta instantanément jusqu'à la vitesse espace maximale, la surgyration commença. Quelques minutes plus tard, le Nyarlapompète créa son point de Vérité, le vortex d'énergie bleutée l'avala, et il se translata dans le Triche-Lumière avec un ultime flash de lumière octarine.

[Escales]

Le Nyarlapompète devait faire une halte par jour, afin de faire découvrir aux touristes les merveilles du Grand Univers.

Cela commença très fort dès la première journée, avec les volutes colorées et les polyphonies cristallines d'une Aurore Irisée dont les fragrances vanillées accompagnèrent le navire pendant près d'une heure. La première retranslation en espace newtonien se fit aux confins extrêmes d'un système binaire. Il était impossible de s'en approcher à moins d'un jour-lumière : il s'agissait d'une naine blanche orbitant à très grande vitesse autour d'une géante rouge. Les deux astres étaient si proches l'un de l'autre qu'une colonne de matière embrasée reliait leurs chromosphères. Ils n'étaient visibles à l'oeil nu que comme une étoile plus lumineuse que les autres, mais tous les imageurs à longue portée du Nyarlapompète étaient braqués sur eux, et le spectacle de leur ronde éternelle était retransmis sur tous les holos du bord.

Le deuxième jour, le paquebot interstellaire quitta le Triche-Lumière au coeur d'un système moins dangereux : une sous-géante blanche accompagnée d'un cortège de joviennes. Les commissaires de bord organisèrent des excursions pour les passagers qui souhaitaient plonger dans les nuages aux couleurs chaudes de la principale géante gazeuse et survoler la surface désolée de ses lunes. En plus de ses cinq chasseurs de défense rapprochée, des Bastons qui effectuaient des patrouilles régulières par paires, le navire emportait en effet dans ses hangars trois Candels destinés aux petites croisières interplanétaires.

La retranslation suivante se fit en Espace Profond. Le navire avait franchi la frontière de l'espace allié depuis quelques heures et se trouvait dans la zone neutre entre les Douze Soleils et l'Empire. Après un quart d'heure de navigation, son objectif apparut par les hublots et baie d'observation comme un minuscule objet brillant d'un faible éclat argenté. Ledit objet grossit quasiment à vue d'oeil, jusqu'à devenir un colossal artefact indubitablement fabriqué par des Êtres pensants. Le Nyarlapompète réduisit sa vitesse à l'approche de la station intersystème. C'était un octaèdre régulier de vingt kilomètres d'arête. Un immense hangar destiné à accueillir les vaisseaux de faible tonnage s'ouvrait à chacun de ses sommets tronqués, prolongés de mâts d'amarrage pour les plus gros astronefs. Sur chaque face triangulaire se dressait un dôme géodésique à champ de force. Pour autant que les occupants du paquebot puissent en juger au cours de l'approche, quatre d'entre eux abritaient des cités tandis que le vert tendre de grands jardins hydroponiques moutonnait sous les quatre autres. Le vaisseau termina sa manoeuvre d'accostage, et la voix du commissaire en chef souhaita à tous la bienvenue sur la station Elikale.

// A vous, si ça vous inspire... Wink
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#2
Viriik avait fait un long tour du navire, se familiarisant avec ses coins et recoins jusqu’à être capable en cas de besoin de d’orienter sans erreur et sans l’aide du logimec.

Il avait dédaigné les loisirs proposés à bord, ne mettant pas une patte dans la boite de nuit le « Z-rOGue » et sa piste apesanteur. Il avait préféré se peigner et brosser lui-même que d’utiliser les services du centre d’esthétique du bord.

Il était néanmoins allé faire un tour au casino du bord, sans jouer pour autant, buvant une tisane froide de feuilles d’aloca … Il avait observé les joueurs, à la recherche d’éventuels tricheurs qui parfois fréquentaient ce lieu à la recherche de joueurs qu’ils pourraient arnaquer lors de parties privées. Non. Personne de recherché et pas de comportement suspect.

Il avait passé le reste de son temps à lire. Il avait ses propres listes de lectures : droit, digest judiciaires, listes de personnes recherchées, usages légaux locaux … la liste était longue. Il se força cependant à lire quelques revues choisies aléatoirement dans la bibliothèque du bord et un livre. Il n’était pas certain que « l’histoire de la dentelle à travers les âges » lui soit d’une utilité quelconque, mais ses professeurs lui avaient recommandé d’élargir son champ de connaissances.

La seule incartade qu’il s’était accordé était le concert qu’avait donné la diva Plavalaguna lors de l’escale à proximité de la naine blanche orbitant autour de la géante rouge. Un spectacle magnifique dans une salle dont les panneaux laqués blanc et noir évoquaient irrésistiblement les touches d’un piano géant. La scène s’ouvrait largement en arrière plan sur l’espace et le pont chromosphérique retransmis avait éclairé la prestation de la Diva.

Cette dernière ne se produisait généralement que dans les plus prestigieuses salles de concert de l’Empire … elle retournait chez elle, dans un monde non loin de prima où elle avait rang de déesse vivante, après une tournée de quatre longues années qui l’avait menée jusqu’à l’Alliance … elle avait accepté de donner trois représentations pendant la traversée mais avait exigé que ceux-ci aient lieu en espace newtonnien : les manifestations du triche lumière nuisaient à la concentration des spectateurs.

Pour l’occasion chacun avait fait preuve d’élégance : robes longues froufroutantes, uniformes de parade, salopette de compet avaient rivalisés. Après avoir longuement hésité à céder à cet usage, il avait choisi de revêtir sa cape de cérémonie, celle qu’il utilisait pour rendre la justice. Un manteau de soie simplement ourlé de rouge, couleur du sang des victimes et des coupables.

Il s’était installé dans son siège, attentif à la foule qui bruissait de conversation étouffés, de rires et de bruissements d’étoffes … La lumière avait décrue, laissant place à des raclements de gorges et des toussotements alors que sur scène les rideaux lamellés de blanc et de noir s’écartaient pour laisser place au pont de lumière entre les étoiles. En ombre chinoise la diva était apparue, approchant doucement du puits de lumière qui lui était réservé, accompagnée par une note unique obsédante qui montait … Puis elle chanta.

… La stricte discipline perpétuellement attentive des hatanis avait été oubliée, balayée, pendant l’heure trente qui s’était suivie.

La diva ne chantait pas. Elle enchantait.

Elle chantait pour chacun, sur plusieurs gammes, allant de l’infra son, à l’ultrason. Elle parlait à l’âme, elle libérait des chaines de la raison les cœurs palpitant dans les torses, les pompes osmotiques sous les carapaces de chitine. Elle jouait du publique comme d’autres jouent d’une harpe, faisant vibrer chacun à l’unisson de l’autre quelque soit sont espèce. Elle reprenait le Mozart, les chants de guerre karia et bien d’autres qui lui était inconnus dans un chant unifié dans lequel les mots n’était pas le plus important.

Lorsque le rideau se baissa il se retrouva sans savoir comment debout avec le reste de la foule, hululant à la manière de son peuple en tournant sur lui-même en piétinant le sol en marque d’appréciation et d’enthousiasme.

… De retour à sa cabine il acheta l’enregistrement tri-D de son concert. Cela écornait sérieusement son budget « plaisir » extrêmement réduit et n’était qu’un pale reflet de la prestation de la Diva … mais il se la repassa quand même quatre fois de suites.



Il passa le reste du temps à méditer, à lire et à dormir, se rendant une fois par jour en salle de sport pour pratiquer ses katas et s’entrainer au maniement d’armes virtuelles. Il demanda à chaque fois un espace privé, coupé par un voile opaque du reste des passagers.



Lorsqu’ils arrivèrent à la station Elikale il s’inscrivit sur la liste des passagers descendant du bord … Il était temps de se dégourdir les pattes. Il consulta son digest légal … Elikale, station en espace neutre … Reconnaissait-elle son autorité ? Avait-il le droit de porter ses armes dans le cadre de sa fonction à bord ?

// Hémedéji ?
#3
[Conspiratrice]
Bon, disons-le tout de go, visiter Elikale : Sémirande s'en fichait un peu. Elle la connaissait cette station. Par coeur. Elle s'y était amusée quelquefois, faite ch..r souvent, quand elle était guildienne. Cependant, cette structure avait un gros avantage : elle était indépendante, et de ce fait il y avait des lieux bien pratiques pour effectuer des opérations discrètes. Passer certains messages longue distance par exemple.
Ce qu'elle s'apprêtait à faire n'était pas illégal à proprement parler, mais si les Impériaux ou les Alliés prenaient connaissance de la teneur des messages qu'elle comptait envoyer, nul doute qu'ils lui poseraient quelques questions. C'est pour cela que cette escale ici-même tombait vraiment à pic...
Elle sortit avec un groupe de touristes, qu'elle abandonna après avoir bien fait valoir à l'hôtesse un poil inquiète qu'elle connaissait les lieux, qu'elle ne se perdrait pas, qu'elle n'oublierait pas l'heure du départ et qu'elle n'irait pas dans le quartier des docks "indépendants", réputés mal famés.
Ce en quoi Sémirande Chalmak était une sale menteuse.
Menteuse mais pas complètement cornichonne.
Elle savait précisément où elle se rendait, et qu'il était illusoire d'espérer ne pas s'y faire emm...nnuyer. La première chose qu'elle fit donc fut de passer à le Sécurité Citoyenne, nom sibyllin d'une entreprise de gros bras locale. C'est accompagnée de deux angelots Karias à la carapace renforcée et armés jusqu'aux dents, de façon non létale soi disant, qu''elle descendit aux enfers.
C'était à peu près comme dans ses souvenirs. Des allées à la propreté aléatoire étaient bordées des sempiternels bars à matelots, officines diverses et variées telles qu'agents de change, prêteurs sur gage, fumeries, bordels and so on.
Quelques matafs avinés ou défoncés - à moins que ce ne fut les deux, regardèrent Sémi la Voletante passer, lançant moult quolibets graveleux ou geste obscène. Cela dit, ils ne s'approchèrent pas (on se demande bien pourquoi).
Elikale Hermès était au fond d'une impasse, solide façade de plastacier à la couleur passée, que ne trouaient qu'une porte blindée faiblement éclairée par une enseigne palote. Un des gardes s'identifia. Ils entrèrent, patientèrent dans un sas le temps d'être scannés. Tout allant bien, la seconde porte s'ouvrit et ils entrèrent dans un bureau d'un autre age. Bon, c'était propre, pour ça oui.... Mais pour le reste :?:
Les gardes de Sémirande allèrent se mettre contre une cloison, à côté de deux autres d'une société concurrente avec lesquelles ils entamèrent une conversation. Sémi se tourna vers le centre de la pièce.
Sur sa gauche s'alignait une rangée de quatre cabines de confidentialité. Sur a droite un comptoir, derrière lequel deux hommes d'age indéterminé étaient assis. Une vitre transparente de 15 cm d'épaisseur, visiblement doublée d'un champ de force, séparait les deux être en gilet et casquette à visière du public. Le premier parlait à un Etre de forme indistincte caché qu'il était par un cône de confidentialité. Le second était libre, et la jeune femme se dirigea vers lui. Il n'était guère loquace et cela tombait bien : elle ne tenait pas non plus à faire la causette. Pour deux fois 18000 crédits elle acheta deux capsules messagères. Elle se rendit à une cabine, ferma le champ de confidentialité et rédigea le premier message comme suit :
  • Entité IA Rob
    Hephaïsto's, quartier de Jumba
    Port des Ombres
    Tortuga
    Monsieur ROB
    Suite à notre entrevue d'il y a quelques mois, j'ai le plaisir de vous commander :
  • 5 Tantos du même modèle que ceux que j'ai acquis chez vous, et selon les nuanciers ci-joints pour la somme de 5 fois 7000 crédits.
  • Un Katana et un Wakizachi en Shikomizue selon le brevet Hephaïsto's pour la somme de 320000 crédits.
    [Image: Blind-Fury.jpg]
    Merci de garder par devers vous ces armes que je passerai prendre en personne.
    Ci-joint un bon de paiement de 355000 crédits.
    Pour toute correspondance, vous adresser...
Elle donna ses coordonnées au Cercle de l'Olive.

Puis elle rédigea son deuxième message. Curieusement, le destinataire était le même Rob d'Héphaïsto's. Mais celui-là était autrement secret.
Ses deux messages confiés à Elikale Hermès, elle prit le chemin du retour, suivie de ses deux anges gardiens. La forme ombreuse était toujours au comptoir comme la porte du sas se referma.
Ses gardes la laissèrent en zone civilisée, et elle regarda où en était sa "visite". Aux serres... Elle s'y rendit aussi vite qu'elle put et rejoignit son groupe sans incident, visiblement au grand soulagement de l'accompagnatrice.
#4
Virik Kiikti Wrote:Lorsqu’ils arrivèrent à la station Elikale il s’inscrivit sur la liste des passagers descendant du bord … Il était temps de se dégourdir les pattes. Il consulta son digest légal … Elikale, station en espace neutre … Reconnaissait-elle son autorité ? Avait-il le droit de porter ses armes dans le cadre de sa fonction à bord ?

// Hémedéji ?
Le programme de construction d'Elikale était issue du Triconsortium, un partenariat entre la Viggen-Henji, une mégacorporation des Agrippines, la Colexo, une multimondiale basée sur Macbett et Diomède, et l'Eudox, une filiale du groupe Doïchev de Vonda. Depuis l'ouverture de l'arcologie, l'un des partenaires, nommément la Viggen-Henji, avait fait banqueroute et ses parts avaient été reprises par les deux autres entreprises associées. Le Triconsortium, s'il ne méritait plus vraiment son nom, contrôlait toujours Elikale, mais par son entremise, c'étaient la Hanse et la Commission du Commerce Alliée, donc les deux principales puissances politiques du secteur, qui supervisaient d'un oeil lointain (et distrait ?) ses activités.

En plus des diverses agences de sécurité précitées, l'ordre était maintenu par la traditionnelle Sûreté Civile dont les prévôts étaient d'anciens membres de la Gendarmerie Galactique ou de la Sécurité Intérieure de l'Alliance. Il ne faisait donc aucun doute que son mandat serait reconnu, à partir du moment où il se serait signalé auprès des autorités locales et que ses permis de port d'armes auraient été dûment vérifiés.

Sémirande Wrote:Ses gardes la laissèrent en zone civilisée, et elle regarda où en était sa "visite". Aux serres... Elle s'y rendit aussi vite qu'elle put et rejoignit son groupe sans incident, visiblement au grand soulagement de l'accompagnatrice.
Sémirande suivit (sagement ?) le reste de la visite. Les serres des dômes Jade Trine et Quarte étaient destinées à la production agricole et permettaient à la spatiocénose d'être auto-suffisante. Les dômes Jade Prime et Second, les villes vertes, étaient les secteurs résidentiels. Le dôme Saphir, réservé au négoce, abritait les marchés et les centres commerciaux. Sous le dôme Sépia, les unités de production industrielle de la ville brune s'enfonçaient dans les entrailles de l'arcologie. Dans la ville blanche, les services administratifs dressaient leurs immeubles et spires immaculés presque jusqu'à toucher la paroi inférieure du dôme Céruse. Quant aux hôtels, restaurants, boîtes de nuit et autres lieux de détente et de loisir (qui a dit débauche ?), ils s'empilaient dans la ville rose, sous le dôme Fuschia.


// Un petit coucou à Djal pour son Cometix que j'ai largement pompé Wink
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#5
Hemmedéji Wrote:Sémirande suivit (sagement ?) le reste de la visite.
Oh alors là : très ! Un modèle d'attention, un ange de politesse, la touriste modèle.
#6
Viriik collecta les informations et pris contact avec le responsable de la sécurité du bord et ceux de la sureté civile de la station. Il demanda à récupérer ses armes et à ce qu’un officier de la station veuille bien valider ses permis afin d’éviter tout malentendu.

Les accords lui parvinrent en quelques minutes. Un des membres de la sécurité du bord l’attendrait dans un quart d’heure au sas numéro VIII et il était invité à se présenter au poste de police touristique de la passerelle de débarquement afin de recevoir un permis provisoire.

Ayant revêtu son manteau de travail il se dirigea vers le sas ou l’attendait déjà un officier de la compagnie avec son caisson sécurisé. Ce dernier rentra son code de sécurité, puis tendit le caisson à Viriik qui fit de même. Après avoir remercié l’officier, Viriik se changea.

Il n’avait jamais mis les pattes sur cette station, mais les rapports de sécurité lui laissaient à penser qu’il y avait sur celle-ci des personnes recherchées.

Il enfila l’abesto fait pour les races à fourrure, suivit par l’armure énergétique qu’avait préparée pour lui l’armurier de l’ordre. C’était une armure de force NT6 de type militaire avec toutes options qui avait été intégrée dans une armure traditionnelle de l’ordre : une pectorale de fer ouvragée, un court kilt de lamelles de fer retenues entre elles par des cordons de soie, une dorsale de fer, des jambières de la même matière. L’ensemble original était lourd, utilisé seulement sur les champs de bataille, mais la technologie et l’exosquelette intégré le rendait plus léger qu’une plume.

Il fit suivre par les karatapoignes ouvragés … mains, coudes, pieds, genoux et tête.

Enfin les armes … les blanches tout d’abord: la courte épée de l’ordre à lame triangulaire, une lame damasquinée redoutable en combat rapproché, une dague courbe tranchante comme un rasoir et une dague vibrolame qu’il installa sur ses reins.

Les armes énergétiques ensuite : un blaster de poing, un archanopistol qui se placèrent sur les avant bras de l’armure et un darc qu’il plaça sur à la ceinture. Enfin il compléta par quelques capsules de gaz neutralisant, un identificateur, la commande de la ceinture de vol et quelques liens entravant.

Il remit son manteau et le ferma. Celui-ci était assez grand pour dissimuler l’essentiel de cet équipement.

Il quitta ensuite le bord, passa comme prévu par la station de police pour recevoir ses permis. Ceux-ci en poche il se dirigea en direction des bas-fonds de la station … Il songea à la plaisanterie qui circulait dans l’école du guet impérial qu’il avait fréquenté pendant son stage : Comment on appelle un type qui rode la nuit et qui cherche les ennuis ? Un policier.
#7
C’était l’heure d’affluence dans le grand hall sphérique du Draco, un luxueux hôtel-restaurant-cabaret d’Elikale, dans la ville rose. 0n y voyait des Etres de toutes races, et le spectacle en valait la peine.

Djal baguenaudait depuis un bon moment, prêtant l’oreille aux propos…

Il reconnus, à la volé, les inflexions épaisses et gutturales de trois industriels originaires la planète Borlis et identifia incontestablement les quolibets cristallins d’un groupe de touristes tout droit venus de Rollef III…

Djal s’efforça de distinguer les autres accents mais ne put jurer de leur provenance…

Djal s’assit finalement à une table et commanda un « Redmouth », cette boisson à la mode très désaltérante sous un faible volume de lait.

Djal était en train de la siroter quand une main lui frôla légèrement l’épaule. En se retournant il aperçu une séduisante jeune femme à la peau de nacre bleutée, et fantastiquement attirante. Elle sourit… oO(oh, pinaise !)

- Pardonnez moi, je ne voulait pas vous déranger…
- Tout le plaisir est pour moi… eh,… mais… je…vous êtes… la danseuse-acrobate de la troupe Ladyra… j’ai assisté à votre spectacle sur le Niarlapompète…
- Alors, vous avez aimé mon numéro ?
- J’ai été émerveillé…
- Merci… quelques seconde s’écoulèrent…
Elle ajouta : vous aimez le grand hall ?
- Oui. C’est un endroit bien curieux. Je m’y plais.
- Moi aussi. J’y viens toujours lors de cette escale...


Djal la dévora des yeux. Ce qui le séduisait le plus, c’était l’intelligence qui se lisait dans son regard émeraude, vif et perçant.

- Et bien ! prenez place…
- Volontiers… je m’appel Myrna


Djal bavarda ainsi sur un ton de plus en plus amical. Les minutes s’écoulèrent sans que Djal ni Myrna ne s’en aperçu.
"J’adorerais changer le monde, mais il ne veut pas me fournir son code source..."
#8
[Virik]

Le juge hatani s'enfonça donc dans les bas-fonds d'Elikale. Il commença par faire le tour des quartiers périphériques de Fuschia, la cité des loisirs. Dans les faubourgs de la ville rose, les plus éloignés du luminaire artificiel suspendu au sommet du dôme, les ruelles étaient plongées dans la pénombre, et les holo-néons aux couleurs criardes et au goût douteux des établissements les moins recommandables de la station essayaient d'appâter le chaland en goguette : touristes venus s'encanailler, négociants en affaires louches venant sceller un accord suspect, adminteks de la ville blanche cherchant à se défouler après leurs journées de travail.

La première boîte de nuit où il pénétra était occupée exclusivement par des humains. Il fendit la foule qui s'agitait sur la piste de danse pour s'approcher du comptoir, avisa les regards et les froncements de sourcils tout autour de lui. Le barman auquel il s'adressa marmonna sur un ton peu commercial :

"Kesskiveu, le greffier ?"

Tout en sirotant son habituel jus de prune, Virik Kiikti tendit alternativement une oreille puis l'autre, saisissant des bribes de conversations aux alentours, qui pouvaient par la plupart se résumer par :

"Putain d'exo... Qu'est-ce que c'est qu'il fout là ?"

Il jugea plus prudent de rapidement terminer sa consommation et de s'éclipser. Le deuxième night-club où il s'arrêta avait une clientèle plus cosmopolite, mais lorsqu'il parvint enfin au bar après avoir une nouvelle fois louvoyé sur le dance-floor, c'est sur une paire de barmaids-robot qu'il tomba. Cette fois-ci, il commanda une eau minérale.

Il n'eut guère plus de succès dans le troisième établissement où il pénétra. Il se retrouva dans une salle voûtée un niveau au-dessous de l'entrée, au milieu d'un public silencieux écoutant un Exo d'une repoussante laideur déclamer un texte qui, l'hatani devrait l'apprendre plus tard en consultant les banques de données du bord, était en fait un poème d'origine vogonne, approximativement traduit en Univerlan :

"O blas bougriot glabouilleux,
Tes micturations me touchent
Comme des flatouillis slictueux
Sur une blotte mouche.
Grubeux, je t'implore,
Car mes fontins s'empalindroment...
Et surrénalement me sporent
De croinçantes épiquarômes.
Ou sinon... nous t'échierons dans les gobinapes
Du fond de notre patafion.
Tu verras si j'en suis pas cap !"


En ayant assez entendu, Virik Kiikti décida de tourner les talons avant que ses oreilles ne se mettent à saigner.

Il pensa être enfin parvenu à ses fins dans le quatrième établissement.

Il y avait peu de clients, le tenancier du bar avec lequel il engagea la conversation lui confia à demi-mots que les individus qui souhaitaient échapper aux foudres de la loi allaient généralement se perdre dans les soubassements de la ville brune, la moins peuplée de toute la station. L'essentiel des complexes industriels étaient des usines robots entièrement automatisées, et les niveaux inférieurs étaient dépourvus de gravité artificielle, l'apesanteur étant requise pour leur production. Virik Kiikti continua à interroger l'individu qui se tenait derrière le bar, faisant des gestes vagues à l'intention des Êtres, tous des femelles (apparemment ?), qui tentaient de lier connaissance avec lui. L'une après l'autre, trois humaines, une malachite, une haecar et même une xipehuz, toutes peu vêtues, vinrent s'asseoir à côté de lui et demandèrent à se faire offrir une consommation. Au bout de dix minutes de ce petit manège, le propriétaire des lieux se pencha au-dessus du comptoir et dit à l'hatani sur un ton agacé :

"Bon, Félix, j'vais pas t'faire la causette pendant des heures. T'en choisis une et vous montez, maintenant."

La compréhension soudaine de la nature réelle de l'établissement fut comme une explosion de lumière sous le crâne de Virik. Il bredouilla quelques mots et prit congé.

Il continua sa "tournée" des établissements de la ville rose avec le même insuccès, et finit par renoncer à mettre la main sur un individu recherché lors de cette escale.
"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie."
(Troisième Loi de l'Architecte Clarke)
#9
Virik était sorti du claque les oreilles couchées et la crinière hérissée … Signe de stress et de confusion. Dieux et démon, ces créatures avaient toutes les perversions : s’accoupler hors saison et de manière tarifée.

La chimie moderne avait permis aux hanis de modifier leurs cycles, mais seule une infime partie de son peuple avait adopté ces usages. Cette minorité était considérée par la plupart des gens comme des déviants, même si petit à petit … l’idée faisait son chemin.

Dans le bar suivant il y pensait encore, tapotant de la griffe sur la plaque de bronze doré qui servait de comptoir.

Déconcentré.

Il se força à respirer et à reprendre son calme. Il s’admonesta : il était hatani, arbitre et juge. Il ne devait pas considérer ses propres critères moraux comme référence. °oO(Accepte la différence vairon … ne juge que si on te le demande … tu n’as pas la vérité en héritage).

Il considéra la foule qui se pressait et consulta son chrono. L’escale touchait à sa fin et il doutait de pouvoir maintenant procéder à une arrestation. Il remonta à bord, remettant ses armes et armures dans le caisson sécurisé et confiant celui-ci à la sécurité du bord.

Il se rendit ensuite dans sa cabine.

Il s’allongea sur sa couchette, laissant la chaleur l’envahir, respirant l’air sec avec délectation. Il se reposa un instant avant de plonger dans une introspection profonde, se repassant les évènements récents … dérivant dans une forme de méditation qui le conduirait naturellement au sommeil.
#10
[Djal]

Les minutes se suivirent et devinrent une heure, puis deux, puis trois, sans que Monsieur Gorda et son interlocutrice ne s'en rendent compte. Ils avaient l'impression d'avoir à peine engagé la conversation, et déjà l'intensité des lumières d'ambiance dans le hall du Draco baissait pour suivre le cycle nycthéméral de la station. Il n'y avait plus que quelques noctambules ou insomniaques pour vadrouiller dans le lounge de l'hôtel.

La jeune et jolie Myrna fixa Djal de ses yeux verts en amande, un grand sourire complice sur son ravissant visage.

Que fait notre infonaute ?
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