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Redwone
#61
Gurvan Wrote:Monsieur Antillès avait quant à lui établit son planning de la manière suivante :
  • Flânerie dans le quartier commerçant aux alentours de l'astroport

Gurvan fit un petit tour dans les boutiques de l'astroport. Il y avait beaucoup de marchandises, la plupart importées, mais aussi quelques produits locaux dont ... des livres. Surprenant : des ouvrages aux feuilles monomoléculaire tendu sur champ électromagnétiques en en caressant la tranche les pages se tournaient.

Il fit une incursion dans les boutiques des vêtements ... pas mal de choix, mais il était évident qu'il trouverait plus de choix ou plus d'authenticité en ville.

Gurvan Wrote:
  • Visite de l'aéroclub le plus proche pour discuter avec des pilotes de planeur et se renseigner sur les conditions de vol

Il se renseigna et obtint sans difficulté l'adresse d'un club proche : les soldats de l'astrolabe, ils se réunissaient non loin dans un dock qui leur était réservé. Il se rendit au club et y fût accueillit par un groupe d'une trentaine de pilotes. Ils étaient jeune pour la plupart, passionnés et étaient en train de charger sur un camion bulle une vingtaine de planeurs repliés. Il y avait là quelques engins neufs, et pas mal d'engins appartenant au club, des zincs école pardonnant pas mal de bourdes et en ayant connu de rudes.

Il fut bien reçu : ils vivaient pour la même passion que Gurvan, ils rêvaient vol libre. Ils lui parlèrent des tempêtes, des thermiques, des conditions particulières liées à l'atmosphère raréfiée ... Ils étaient sur le point de partir pour le désert profond : deux heures de vol en bulle, jusqu'à la dune du diable.

Tu viens avec nous mon pote ?

... En fonction de la réponse Gurvan fit ou pas une visite au "havre".
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#62
// Réponse à Monsieur Edelman en privé ...

Ils commandèrent : des produits frais, cultivés sous dôme et de la viande de cuve. Les plats étaient légèrement épicés, mêlant parfois sucré et amer.

Sémirande Wrote:"Certes en ce qui me concerne, Monsieur Baser. Il va se produire quelque chose d'intéressant." C'était une affirmation.

Vraiment ? Auriez-vous quelque talent de prescience Madame ? Pendant le repas il lança quelques sujets, assez neutre pour la plupart ... Ils en étaient au dessert quand son communico sonna. Il les pria de l'excuser, se leva et fit quelques pas en direction du bout de la terrasse où il ne resta que quelques instants, glissant dans l'appareil de courtes phrases.

Il revint vers eux, s'assit et termina son dessert.

Nous disposons de deux heures avant mon rendez-vous suivant. Une petite visite à l'université. Avez-vous des suggestions pour passer le temps ?

Il commanda les cafés et autres infusions en attendant leurs réponses.
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#63
Oh et puis merde, j'y vais... songea Gurvan.

Il fit un geste de la main aux jeunes pilotes pour leur demander de patienter un peu et appela discrètement Sémirande via son plot vertébral pour savoir comment se déroulait leur journée. Rassuré de savoir qu'ils étaient en train de patienter dans les salons feutrés d'une banque et pas de patauger dans la fange des bas-fonds poursuivis par d'hypothétiques mafieux, il informa sa coguildienne qu'il allait faire le zouave dans le désert profond avec ses nouveaux copains pilotes.

"Bon les aminches, avant de partir pour votre dune maudite, on peut passer au parking aérien de l'astroport prendre mon Gerfaut ?"
"Par notre sainte patronne Rosalia, je jure d'assurer à travers toute la Galaxie la libre circulation des Etres, leur sécurité et leur confort et de les amener à bon astroport fût-ce au péril de mon vaisseau ou de ma vie."
Serment Navyborg
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#64
Gurvan Wrote:Il fit un geste de la main aux jeunes pilotes pour leur demander de patienter un peu et appela discrètement Sémirande via son plot vertébral pour savoir comment se déroulait leur journée.
[Très apaisée]
"Oh, c'est caaaaalme ! Vas-y l'esprit tranquille..."
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#65
MdJ Wrote:Nous disposons de deux heures avant mon rendez-vous suivant. Une petite visite à l'université. Avez-vous des suggestions pour passer le temps ?
"Allons jeter un coup d'œil sur ce désert ? L'idéal eût été au coucher du soleil, mais nous n'en aurons peut-être pas le loisir. Je viens de prendre la météo : elle est claire pour les quatre prochaines heures."
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#66
Sémirande Wrote:
MdJ Wrote:Nous disposons de deux heures avant mon rendez-vous suivant. Une petite visite à l'université. Avez-vous des suggestions pour passer le temps ?
"Allons jeter un coup d'œil sur ce désert ? L'idéal eût été au coucher du soleil, mais nous n'en aurons peut-être pas le loisir. Je viens de prendre la météo : elle est claire pour les quatre prochaines heures."

Je ne vois pas d'objection... ce désert est une attraction touristique connue sur cette planète... à la fois rude et plein de richesses. Mais je propose de ne pas s'aventurer trop loin.

Je consulte de suite ce que nous pouvons faire comme périple sans craindre d'être en retard à votre rendez-vous...
Tout à un prix, même les hommes ont le leur.
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#67
Gurvan Wrote:Oh et puis merde, j'y vais... songea Gurvan.

Il fit un geste de la main aux jeunes pilotes pour leur demander de patienter un peu et appela discrètement Sémirande via son plot vertébral pour savoir comment se déroulait leur journée. Rassuré de savoir qu'ils étaient en train de patienter dans les salons feutrés d'une banque et pas de patauger dans la fange des bas-fonds poursuivis par d'hypothétiques mafieux, il informa sa coguildienne qu'il allait faire le zouave dans le désert profond avec ses nouveaux copains pilotes.

"Bon les aminches, avant de partir pour votre dune maudite, on peut passer au parking aérien de l'astroport prendre mon Gerfaut ?"

Il embarqua dans le camion. Il y avait à l'avant une grande cabine climatisée, mais quelques uns des pilotes avaient préféré resté sur la plate forme arrière. Ils firent un court stop pour récupérer le planeur de Gurvan. Ce dernier entendit les commentaires plutôt flatteur : "sacré engin" ... "Whao, la bête de compet" ... a peine terni par un "n'importe qui avec du fric peut s'en payer un, c'est pas pour ça qu'on sait piloter" d'un jaloux.

Ils rembarquèrent, la bulle s'éleva doucement puis prit sa vitesse de croisière, un petit 180 km/h, en direction du sud ... le soleil rouge brillait loin au dessus d'eux, les dunes rouge orangées filaient en ondulation sous leur coque.

Ils continuaient à discuter simulant avec les mains des configuration de vol, expliquant à Gurvan et à ou deux novices quelques "trucs", des spécificités locales, discutant matériel aussi. Au bout de deux heures une des femmes les plus âgée désigna un point lointain. Gurvan suivit le doigt tendu.

Un minuscule point brillait sur le flanc d'une dune. Les détails devinrent évident quand ils s'approchèrent : un varlet, ou plutôt son épave. Un vieux chasseur mixte, abandonné après son dernier vol dans le désert, simple carcasse rongée par les sables, dont la peinture avait été décapée par le temps et le vent, dont les moteurs et tout ce qui avait de la valeur avait été depuis longtemps récupéré.

Il se posèrent non loin. Même à travers son champ de force gurvan pouvait deviner qu'il faisait une température d'enfer.

Pendant qu'une partie du groupe déchargeait les planeurs quelques personnes se dirigèrent vers l'épave. Ils se glissèrent à bord, ouvrirent une trappe technique et en sortirent une toile de tente, un petit détecteur, une table pliante, quelques chaises, qu'ils aménagèrent non loin, tendant un câble d'alimentation pour alimenter la glacière remplie de sodas, jus de fruits, qu'ils avaient emportés.

En s'approchant Gurvan put voir sur une des dérive du chasseur un emblème à demi effacé : un masque grimaçant d'un démon à la japonaise ...

Gurvan termina de s'occuper de son planeur, pendant que le président du club montait sur la carcasse et observait avec soin l'horizon.

C'est bon, vous pouvez y aller. Gurvan ? C'est ça ? Tu prends la quatrième position si tu es prêt ? Je reste au communico. Rolo ? Il s'adressait à un des pilotes. Tu le guides ?

Gurvan put enfin entrer dans son bel oiseau ... les trois premiers planeurs s'élevèrent doucement sur leur champ antigrav, puis ce fût au tour de gurvan.

// A toi de décrire ton vol Gurvan Wink
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#68
[Ainsi fut fait]
Madame Chalmak prit connaissance du plan de visite préparé par monsieur Khrys Edelman. C’était un bon itinéraire, comme on va en juger.

Ils quittèrent le restaurant et allèrent chercher leur bulle en sous-sol. Pendant ce temps, sans un mot, la navyborg demanda et obtint les autorisations nécessaires. En moins de dix minutes, ils étaient en l’air.

Bygred avait ceci en commun avec les mondes peu peuplés que dès que l’on s’éloignait d’une agglomération, on ne voyait que très peu d’artéfacts (au sens « artifact »). Construction, signes de civilisation ou simplement de présence d’Etres disparaissaient. C’était… le désert.

Mais ici, la signification de ce mot vous sautait à la figure. La ville nommée Rempart était construite dans un cratère météorique ancien, très érodé mais qui avait permis la classique opération de « chapeautage en couvercle » par un dôme assisté par un champ de force. En approchant des limites de ce « couvercle », afin d’en passer un des innombrables sas à vitesse réduite, ils dominaient déjà une plaine en contrebas, immense, balayée de vent et sillonnée d’innombrables tourbillons de poussière rouge : du sable arraché au sol et transporté sur des hectomètres avant que de se redéposer. Les vents de convection thermiques se voyaient à l’œil nu, sans l’aide de prothèses. C’était une vraie bouilloire. « Notre commandant va se régaler » dit-elle.

Leur bulle prit de la vitesse et de l’altitude. C’était une belle « six places » très confortable. Elle se pilotait au plot, la pilote avait donc escamoté toutes les commandes manuelles. Quand on y pensait, le spectacle de cet ovoïde transparent époustouflant de modernisme transportant des gens vêtus de façons si dissemblables avait un côté cocasse. Cela dit, tel était le quotidien des mondes galactiques ouverts à l’extérieur.

Le salon volant atteignit la première étape en moins de vingt minutes. Sur n’importe quel autre monde, on aurait nommé cela « les falaises du diable », « les murs du destin », « les voix des damnés » ou autre qualificatif dramatique ou pompeux, si ce n’était les deux. Les Bygryans les appelaient simplement : « les falaises ». C’était le seul endroit situé à moins de mille kilomètres de Rempart qui ne se visitait pas qu'au lever ou au coucher de Redwone, parce que le vent tombait à ces moments-là.

Madame Chalmak suivit scrupuleusement les instructions reçues et se posa dans un abri rocheux que l’on aurait dit naturel mais qui en fait avait été soigneusement pensé. « Mettez vos masques ». La verrière disparut et la chaleur leur tomba dessus comme… C’était indescriptible. Il faisait 70° Celsius et cela monterait encore dans l’après midi. L’atmosphère raréfiée, loin de modérer le phénomène, le rendait exquis. Mais ils étaient les citoyens d’un univers qui savait composer avec ces désagréments.

Ils descendirent de la bulle, monsieur Baser tendant élégamment la main à sa pilote, qui muselait sa raison afin que de ne point tomber de son petit nuage. Ils montèrent en marchant une sorte de sentier à peine tracé, et qui d’ailleurs s’effaça très vite. Un de ces petits tourbillons de vent sablonneux les entoura brièvement, fit voler les plis des vêtements et s’éloigna vers la plaine rouge. Il n’avait pas apporté la moindre fraicheur.

Ils étaient seuls.

Ils arrivèrent sur une éminence d’où les Falaises apparurent dans toute leur splendeur. Elles formaient un rempart crénelé, en dent de scie, que l’on aurait cru artificiel. Mais c’était bien la nature qui avait monté ces murs qui fermaient le désert. Les plus basses des falaises s’élevaient à quatre-cent mètre, les plus hautes à huit-cent cinquante. C’étaient des masses de granits recelant de riches veines d’ilménite, de tantalite et de marbonite, une pierre rose possédant la texture et la beauté du marbre. On aurait dit une forteresse interdisant à quiconque d’aller au-delà. C’est pourtant ce qu’ils feraient pour aller aux petites mares.

Ils regrettèrent que le soleil ne fut pas plus bas, afin que sa lumière n’écrasât pas les perspectives. D’ailleurs, les touristes faisaient généralement deux visites en ce lieu.

Les quatre Etres marchèrent jusqu’à un endroit discrètement balisé, où le phénomène ne manquerait pas de se produire ; et de fait ils n’eurent pas à attendre. Une sombre plainte s’éleva, glaçante. On aurait dit la voix unique mais multiple d’un million de damnés prenant conscience de leur terrible destin. C’était poignant.

../... (à suivre)
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#69
// J'aime beaucoup et j'attends avec impatience la suite ...

Monsieur Baser avait croisé les bras sur sa poitrine lorsque la plainte venue des tréfonds de la terre avait commencé. Les yeux à demi fermés, la tête légèrement penchée il ... écoutait, semblant essayer de déchiffrer ces voix.
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#70
Monsieur Antillès avait appris à piloter plusieurs années avant son entrée à l'Académie Navyborg, et la pose de son plot vertébral. Le Gerfaut 500 pouvait être commandé par neurodérivation ou manuellement. Tandis qu'il montait à bord, il fit un signe au jeune godeluriot qui avait lancé la remarque acerbe sur ses talents de pilote. Le type le vit passer la main derrière sa nuque, et en sortir une petite pastille brillante : le microcom de son plot, qu'il glissa dans la poche de poitrine de sa chemise. Avant de réactiver la verrière énergétique et de régler la polarisation au maximum, il leva le pouce en direction du jaloux, avec un clin d'oeil, puis se concentra sur ses commandes.

Gurvan était à moitié allongé dans son siège profilé, dont l'extrémité inférieure s'escamota pour libérer le palonnier. Le petit manche à balai directionnel était à sa main droite, et le régulateur de puissance des répulseurs à sa main gauche. Dès que l'appareil de son "leader" se fut élevé de quelques mètres, le commandant du Méphisto donna une légère poussée verticale aux antigravs. Son engin s'envola à son tour, souplement, tandis que Gurvan manoeuvrait délicatement le manche pour rester dans le sillage de Rolo et maintenir une formation parfaite.

Les planeurs commençèrent à s'élever au-dessus de la plaine rouge et à prendre de la vitesse. Gurvan sentit une vibration profonde résonner dans la carlingue de trifibranne comme les premiers courants ascendants prenaient son appareil dans leurs flux d'air surchauffé. Il diminua progressivement la puissance des répulseurs tout en augmentant la surface alaire. La distance qui le séparait du planeur de Rolo diminuait à vue d'oeil. Lorsque les ailes du Gerfaut furent totalement déployées, il reçut littéralement un coup de pied au cul, bien pire que celui qu'il avait ressentit au-dessus d'Amarzèle lors de son tout premier vol. Il avait anticipé, et entamé une série de brefs virages en S pour rester à la hauteur de son guide.

Au bout de quelques minutes, il dût se résoudre à sortir les aérofreins à moitié : le Gerfaut était vraiment plus performant que les planeurs un peu plus anciens de ses coéquipiers.

"Bouge pas, Rolo. Tu regardes, fiston ?" lança-t-il à l'intention du jeune jaloux.

Et le navyborg exécuta un demi-tonneau parfait. Son engin volait maintenant sur le dos, à quelques mètres au-dessus de celui de son guide. Il dépolarisa sa verrière pendant quelques secondes, leva la tête et fit un clin d'oeil à l'autre pilote, qui lui rendit et lui fit signe qu'il pouvait "mettre les gaz". Gurvan repolarisa, rentra les aérofreins, termina son tonneau et prit un nouveau courant de convection. Sa vitesse ascensionnelle doubla, et bientôt les autres planeurs s'amenuisèrent sous lui.

Au bout d'un quart d'heure, Monsieur Antillès se retrouva entre une surface d'ocre rouge qui s'étendait à perte de vue et commençait à présenter une légère rotondité, et une voûte obscure où les premières étoiles apparaissaient, tandis que tout autour de lui les cieux avaient pris une teinte indigo. Le Gerfaut arrêta de grimper, et il fallut de très longues minutes d'attente au commandant du Méphisto pour voir les autres planeurs le rejoindre en vol suborbital.

Et puis il fallut redescendre, hélàs. Après deux heures de vol, le planeur de compétition revint se poser en douceur à proximité de la Dune du Diable. Faut-il préciser qu'en s'extrayant de son habitacle, Gurvan avait le visage barré d'un sourire un peu niais ?
"Par notre sainte patronne Rosalia, je jure d'assurer à travers toute la Galaxie la libre circulation des Etres, leur sécurité et leur confort et de les amener à bon astroport fût-ce au péril de mon vaisseau ou de ma vie."
Serment Navyborg
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