2012-06-04, 04:37 PM
[...]
Tout était dit, pour cette première partie de voyage du moins. "Messieurs..." fit poliment l'ex-commandante en quittant la passerelle, avec ses valises.
Elle avait hésité, se demandant ce qui serait le plus digne. Précédée ou suivie ? Précédée aurait évoqué une mère poule veillant sur ses petits. Suivie aurait fait nabab de pacotille suivie d'une cour ridicule. Elle avait donc opté pour une troisième voie : ses sept bagages l'accompagnaient soit devant soit sur les côtés soit derrière, comme une escorte de guerriers. Puéril ? Certes. Mais les Etres attachaient de l'importance à ces choses si futiles ! Et elle avait été suffisamment humiliée, avait suffisemment perdu la face comme cela pour la journée.
Le fait que le félin n'ait pas obtempéré à sa demande - polie - de ne pas entrer dans sa cabine était extrêmement lourde de sens. On ne franchit pas impunément ce genre de limite. Le fait qu'il ait osé faire cela signifiait bien que jamais, jamais, il ne l'aurait respecté. Il avait commencé comme cela ; et il aurait fini par contester ses ordres, jusqu'à ce qu'elle soit obligée de ne parler qu'avec son assentiment.
[In petto]
Même pas dans ses rêves..."
[Boutique ? Boutique !]
Elle passa chez un shipchandler afin d'acquérir deux combinaisons de vol noires, deux casquettes assorties et les sandales qui allaient avec ; ainsi qu'un gros bagage bien rustique. Cela dit, il possédait également une belle petite unité antigrav, des sécurités correctes et il était très solide.
[Robotel]
Ce n'était vraiment pas un établissement bien clinquant ; mais pour ce qu'elle avait à y faire, cela irait bien. Son attirail tenait à peine dans sa chambrette, et quand le petit conteneur qu'elle avait commandé arriva, il resta dans la coursive. Cela alla très vite. Elle ne garda par devers elle qu'une petite trousse à outils et un sac de consommables tous deux destinés à son corps robotique, ainsi que son discret bijou de cheville indiquant ses tendances. Oh, elle eut bien une hésitation quand à son étourach, mais il était définitivement trop beau. Mais oui : trop beau. Elle le démilitarisa et le flanqua dans un sac après l'avoir déclaré aux services compétents.
Elle regarda le conteneur partir avec ses affaires personnelles. Il attendrait quelques temps dans la consigne du robotel, entre cinq et vingt minutes, puis partirait en convoi avec d'autres bagages vers l'astroport, où il se collerait au prisme hexagonal droit qui contenait son hélimob. Le tout repartirait vers Vonda, à moins que...
Mais elle ne désirait pas anticiper. Elle s'allongea sur le lit, se connecta et commença un long voyage éveillé de par les chemins que monsieur Gorda maîtrisait si bien. Elle cherchait...
Et surtout elle attendait.
Tout était dit, pour cette première partie de voyage du moins. "Messieurs..." fit poliment l'ex-commandante en quittant la passerelle, avec ses valises.
Elle avait hésité, se demandant ce qui serait le plus digne. Précédée ou suivie ? Précédée aurait évoqué une mère poule veillant sur ses petits. Suivie aurait fait nabab de pacotille suivie d'une cour ridicule. Elle avait donc opté pour une troisième voie : ses sept bagages l'accompagnaient soit devant soit sur les côtés soit derrière, comme une escorte de guerriers. Puéril ? Certes. Mais les Etres attachaient de l'importance à ces choses si futiles ! Et elle avait été suffisamment humiliée, avait suffisemment perdu la face comme cela pour la journée.
Le fait que le félin n'ait pas obtempéré à sa demande - polie - de ne pas entrer dans sa cabine était extrêmement lourde de sens. On ne franchit pas impunément ce genre de limite. Le fait qu'il ait osé faire cela signifiait bien que jamais, jamais, il ne l'aurait respecté. Il avait commencé comme cela ; et il aurait fini par contester ses ordres, jusqu'à ce qu'elle soit obligée de ne parler qu'avec son assentiment.
[In petto]
Même pas dans ses rêves..."
[Boutique ? Boutique !]
Elle passa chez un shipchandler afin d'acquérir deux combinaisons de vol noires, deux casquettes assorties et les sandales qui allaient avec ; ainsi qu'un gros bagage bien rustique. Cela dit, il possédait également une belle petite unité antigrav, des sécurités correctes et il était très solide.
[Robotel]
Ce n'était vraiment pas un établissement bien clinquant ; mais pour ce qu'elle avait à y faire, cela irait bien. Son attirail tenait à peine dans sa chambrette, et quand le petit conteneur qu'elle avait commandé arriva, il resta dans la coursive. Cela alla très vite. Elle ne garda par devers elle qu'une petite trousse à outils et un sac de consommables tous deux destinés à son corps robotique, ainsi que son discret bijou de cheville indiquant ses tendances. Oh, elle eut bien une hésitation quand à son étourach, mais il était définitivement trop beau. Mais oui : trop beau. Elle le démilitarisa et le flanqua dans un sac après l'avoir déclaré aux services compétents.
Elle regarda le conteneur partir avec ses affaires personnelles. Il attendrait quelques temps dans la consigne du robotel, entre cinq et vingt minutes, puis partirait en convoi avec d'autres bagages vers l'astroport, où il se collerait au prisme hexagonal droit qui contenait son hélimob. Le tout repartirait vers Vonda, à moins que...
Mais elle ne désirait pas anticiper. Elle s'allongea sur le lit, se connecta et commença un long voyage éveillé de par les chemins que monsieur Gorda maîtrisait si bien. Elle cherchait...
Et surtout elle attendait.