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Re: Estébois - Gurvan - 2011-04-25

Monsieur Antillès demanda à son logimec pisteur de localiser la source du son qui avait fait fuir les loups de Koom, et d'activer ses programmes d'analyse pour en déterminer la nature. Il s'assura que la meute s'était bien éloignée avant de rengainer son couteau de ranger, puis alla jeter quelques branches dans le feu de camp pour le réactiver. Il se rassit, attrapa un gobelet de café dans le sac à provisions, le remplit d'eau filtrée et tira la languette qui déclenchait à la fois le mélange avec la poudre instantanée et la cellule auto-chauffante. Il en but quelques gorgées, toujours aux aguets, attendant qu'Aragorn lui réponde par un clignotement d'icône dans un coin de sa vision virtuelle.


Re: Estébois - MdJ - 2011-04-25

Aragorn analysa l’enregistrement qu’il avait fait du son étrange … Tout au plus put-il déterminer la direction approximative de son origine, plus haut en amont du fleuve, sur la rive gauche.

Il y avait peut-être moyen d’affiner ça, mais ça demandait une analyse des signaux poussée, hors des compétences du petit logimec.

La fin de la nuit se déroula sans plus d’incidents, les cris de la forêt, interrompus pendant le temps de quelques respirations par la plainte énigmatique, reprirent.

Le petit jour se leva, discret au sein du panache de brume qui noyait la vallée. En descendant de la plate forme ils purent se rendre compte que c’était une bonne idée d’avoir dormi loin du sol : sous la couche improvisée des pointes de racines dardaient, des tubes creux, des racines bifides, les « cornes de diable » comme on les appelait ici. Légèrement mobiles elles étaient attirées par la chaleur corporelle et profitaient de la nuit pour sucer le sang des dormeurs.

Monsieur Baser, après une rapide toilette, un raktagino instanné, un bout de ration de survie, fit passer sa flasque.

Et maintenant ?


Re: Estébois - Gurvan - 2011-04-25

Gurvan fit ses ablutions dans l'eau froide du fleuve, avala une nouvelle tasse de café tout en machonnant sans grand enthousiasme une barre nutritive au goût neutre. Il fit part des événements de la nuit à ses compagnons, puis suggéra de continuer leur progression vers l'amont, le long de la berge, tout en lançant Aragorn en éclaireur, à la recherche d'éventuelles traces du crash de la navette sur chaque versant de la vallée : d'abord sur la rive gauche en s'éloignant du groupe, puis la rive droite en revenant vers eux. Le commandant du Méphisto espérait ainsi faire d'une pierre deux coups, et éventuellement découvrir ce qui avait émis cette plainte étrange au cours de la nuit.


Re: Estébois - Manchu, le Fu - 2011-04-26

Bien qu'endolori par la pénible marche de la veille et la nuit tout sauf confortable, Manchu ne manqua pas de faire un commentaire sur les événements nocturnes dès son réveil :

"Pour mettre en déroute une meute entière de loups affamés, il faut que la chose qui a poussé cette étrange plainte soit vraiment effrayante. Je suis curieux de savoir ce que c'est mais je pense qu'il serait risqué d'aller voir par nous-même. Mieux vaut laisser faire le logimec pisteur."

Il imita ensuite ses compagnons : alla se rafraîchir avec un peu d'eau du fleuve et engloutit une ration de survie. Après quoi, hygiène oblige, il avala un de ces cachets bactéricides qui évitaient les caries et rafraîchissaient l'haleine. Finie l'époque où l'on devait se frotter les dents avec des racines ou des brosses en poils de sanglier !


Re: Estébois - MdJ - 2011-04-27

// Bon, continuons.

Ils progressèrent au sein de la vallée. Etait-ce un petit paradis ? Non, pas vraiment. C’était un lieu sauvage, inhospitalier, où le danger se cachait dans la faune, la flore mais aussi dans le terrain. De multiples petites cascades ruisselaient sur les flancs de la vallée, transformant celle-ci en cuvette, creusant des ravines abruptes et des grottes obscures.

Aragorn les guidait, les aidants à avancer à travers la nature traitresse … Le pompon ? Il se mit à pleuvoir.

Après trois heures un détail attira leur attention : Sur la paroi d’une falaise sur laquelle ruisselait un filet d’eau, la mousse avait été arrachée sur une large portion, la roche mise à nue et profondément entaillée. Des fragments de peintures mimétiques et d’alliage composite y étaient toujours enfichés.

Mais où diable était l’épave ? Plus loin ils trouvèrent plusieurs arbres arrachés et d’autres fragments métalloïdes, une trappe d’accès mécanique arrachée, des composantes électroniques brisés. Une trainée de débris divers qui les menèrent droit vers une crevasse. Cette dernière, large d’une dizaine de mètre, longue de plusieurs centaines, plongeait dans les profondeurs de la vallée en se rétrécissant. Sur la paroi, légèrement en contrebas l’on pouvait deviner les traces du choc d’une coque qui avait dégringolé dans les abysses, entrainant les racines, les arbustes et provoquant des éboulements.

Ca avait l’air salement profond et de là où ils étaient, nulle trace de la coque n’était visible.


Re: Estébois - Gurvan - 2011-04-27

Gurvan envoya Aragorn explorer le fond de la crevasse d'une commande mentale.

"Khaadaric, surveilles les alentours, s'il te plaît..."

Tout en s'asseyant sur un rocher, il passa l'interface de contrôle en mode immersion : les images captées par les senseurs du logimec se déployèrent dans son champ visuel, remplaçant celles fournies par ses yeux. Les parois de la crevasse se mirent à défiler devant lui. Il s'approcha de l'endroit où la navette avait apparemment percuté, suivant les traces laissées par l'engin dans sa dernière trajectoire vers son point de chute.


Re: Estébois - Djal Gorda - 2011-04-27

Djal haleta et s'épongea le front du revers de la main... oO(saleté de forêt et de marécage...) Il se pencha par dessus la crevasse... hua, tout en surveillant la descente d’Aragorn dans l'obscurité...

"Hip, ça calme ! Hein Mon Lieutenant ! ...Si la navette a dégringolée là dedans on fait quoi maintenant ? On balance la géo localisation du crash aux Argousins du Crab ou alors on descend pour voir ce qui se cache sous les tôles pliées ?"

Djal dégagea le cabochon de son bidon et avala une gorgée... il présenta la gourde à ses compagnons... Un haussement de sourcils marquait son visage oO(Je suis curieux ! pas vous ?)

"Soif ?"


Re: Estébois - MdJ - 2011-04-27

Monsieur Baser accepta l'offre de Djal alors qu'Aragorn en équilibre sur son champ de répulsion descendait en cerclant dans la crevasse.

Elle se fit de plus en plus étroite au fur et à mesure de son incursion dans les profondeurs de la terre … 10, 20, 30 … 60 mètres de parois moussue couverte de végétation, de lianes rampantes, de racines et d’arbustes défilèrent devant les capteurs passifs du logimec.

Au cours de cette plongée il croisa plusieurs endroits ou les arbustes et les massifs de champignons avaient été arrachés par la chute de l’épave, laissant des saignées de terre meuble dans lesquelles de rochers instables ne demandaient qu’à tomber.

Avec prudence il parvint au fond de la crevasse : celle-ci était couverte d’un amas de terre, de roche fraichement éboulé qui s’élevait en tas pyramidal de plusieurs mètres au dessus du sol.

Hummm … L’épave se trouvait-elle sous cet amas ? Difficile à dire … Hé ? C’était quoi ça ?

Via les capteurs holographiques se dessinait dans l’esprit de Gurvan un passage : celui-ci s’ouvrait au pied de la paroi verticale, presqu’à l’intersection avec la pente de l’amas de terre meuble et de roche. Une ouverture sombre d’une soixantaine de centimètres de haut et de trois mètres de large. Le petit logimec testa la stabilité du tas de terre. Celui-ci avait atteint une pente naturelle le stabilisant. Tant qu’il ne se remettait pas à pleuvoir cela irait …

Il se faufila avec prudence dans l’ouverture et se rendit compte qu’il s’agissait de l’entrée en pente d’une vaste grotte, presque bouchée maintenant par l’éboulement. Il y régnait une noirceur presque absolue … les dispositifs amplificateur de lumière de la coque permettaient de se servir de la moindre parcelle de lumière, du moindre photon égaré, pour reconstituer une image à 360°.

La grotte allait en s’élargissant, plongeant en suivant une pente d’une dizaine de degrés dans les profondeurs de la terre … les stalagmites avaient été brisées, renversée par la glissade de l’appareil, toujours invisible de la où se trouvait le logimec pisteur.

L’eau gouttait paisiblement des stalactites rescapées, créant des flaques d’eau luminescentes de ci et de là.

Prudement le petit logimec suivit la piste de destruction qui telle la queue d’une comète semblait mener à l’objet du désastre.

Soudain l’image tourbillonna follement alors que dans un cri de détresse électronique Aragorn se trouvait projeter en un clin d’œil vers le plafond de la grotte, où il s’enfonça profondément dans une masse de fibres gluantes et mousseuses, masquant ses capteurs, le rendant aveugle et l’immobilisant.

Encore sous le choc Gurvan se repassa les dernières images : là, presque invisible dans la quasi obscurité, un mince fil gluant, tendu, qui courrait du sol au plafond.

En se brisant au passage du logimec et en se collant à la coque de celui-ci il l’avait projeté dans la masse gluante … Un piège parfait. Artificiel ? Naturel ? Difficile à dire.

Le logimec continuait d’émettre plaintivement : il n’était pas endommagé, mais les fibres l’enserraient étroitement … Gurvan augmenta la poussée des antigravs … il bougea un peu, mais les fibres, par réaction, se durcirent et se resserrèrent plus étroitement. Il était maintenant totalement immobilisé.

Un voyant s’alluma sur la console virtuelle que Gurvan voyait danser devant ses yeux : Le milieu commençait à devenir acide … des sucs corrosifs se mirent à couler le long de la carapace externe du robot.


Re: Estébois - Gurvan - 2011-04-28

Gurvan activa les détecteurs spectrographiques d'Aragorn, demanda une analyse de la substance corrosive qui commençait à sourdre de la masse gluante où le logimec était piégé : cet acide était-il capable d'attaquer le revêtement de plastométal NT6 de son robot et d'endommager ses délicats circuits internes ?

Quel que soit le résultat, il commença à s'équiper : combinaison NT6, harnais de vol antigrav. Il vérifia la charge de son couteau de ranger, fit sortir le canon du blaster de son pseudo-bras.

"Aragorn est englué dans une sorte de piège qui produit des sucs acides. Ca doit être un prédateur local, j'imagine... Manchu, tu connais ça ? Bon, j'y vais. De toutes façons, la navette est probablement tombée là-dessous. Djal, tu as les codes d'accès à Aragorn. Je te passe le contrôle, dis-moi comment ça évolue pendant que je descends. Et puis à l'occasion, il faudra que toi et ton IA, vous essayiez de craquer les mouchards posés sur notre équipement, pour ré-initialiser les compteurs d'utilisation. Je n'ai pas envie d'avoir encore à me justifier auprès des autorités de Paraji..."

Il activa les répulseurs de son harnais, les senseurs IRUV et le détecteur de vie de ses prothèses visuelles, et sauta dans la crevasse.


Re: Estébois - Djal Gorda - 2011-04-28

Djal aligna son pouce avec la mire de vue de Gurvan...

« Ok, je check Aragorn… Pour le reste c’est le b.a. BA… »

Djal se connecta au logimec… Il ouvrit les répertoires de diagnostics et de contrôles… Il coupa les circuits inutiles et passa sur une Visio caméra monochrome-vert 2D… Avec l’énergie récupérée il boosta les antigrav…. Il prit soin toutefois de garder une diode allumée pour que Gurvan puisse repérer Aragorn…

Plonger dans le Simespace et secondé par Sixuit, Djal pensait à voix haute… comme d’habitude…

« Aller, p’tit… tu ne vas pas te laisser boulotter comme un vulgaire « Culex de Spalax »… Bombes le torse, p’tit, et lèves la tête… fais plaisir à tonton Djal… »

Les comptes rendus et les auto-bilans défilaient à vitesse « prioritaire »…
Dans le Simespace, Djal pouvait sentir les filaments gluants et corrosifs, qui retenaient prisonnier le petit logimec, coller sur sa peau…