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Re: Estébois - MdJ - 2011-04-02

Le pilote se renfrogna lorsque Gurvan lui désigna la nouvelle direction. Visiblement plus loin il resterait des militaires plus il serait content ... Mais il avait été grassement payé, certain diraient "soudoyé". Il poussa sur la barre, orientant la 'longue queue' de manière à ce que sa barque fasse demi-tour.

Monsieur Baser était toujours à l'avant, absorbé dans le paysage qui défilait. Il se retourna en voyant que l'on faisait demi-tour. Il fronça les sourcils et croisant le regard de Gurvan lui désigna d'un doigt discret le prisonnier manchot qui sommeillait au fond de la barcasse. Il releva un sourcil interrogateur.

Pendant ce temps Djal s'occupait d'Otilus. Il avait de graves lésions internes, son foie avait explosé, il avait les tympans perforés, les poumons dans un sale état. Étonnant qu'il ait survécu jusque là.

Il lui administra de la synergine, un médicament générique antichoc, un fluide oxygénant le sang, une fiole de nano reconstructeurs qui ciblaient les hémorragie. Otilus fit un arrêt cardiaque, mais il le récupéra. C'était une course contre la montre une fois de plus.

Otilus était mourant, il n'avait fait que gagner un peu de temps ne disposant pas des moyens adéquates ...


Re: Estébois - Gurvan - 2011-04-03

MdJ Wrote:Monsieur Baser était toujours à l'avant, absorbé dans le paysage qui défilait. Il se retourna en voyant que l'on faisait demi-tour. Il fronça les sourcils et croisant le regard de Gurvan lui désigna d'un doigt discret le prisonnier manchot qui sommeillait au fond de la barcasse. Il releva un sourcil interrogateur.
// Bin non... J'ai indiqué dans ce post que je laissais Carkaron sur la berge :hai:


Re: Estébois - MdJ - 2011-04-03

// grumph, je suis fatigué moi : j'avais raté ce passage. Désolé !


Re: Estébois - MdJ - 2011-04-03

Laissant derrière eux Carkaron qui était en train de se réveiller, ils se dirigèrent vers la Sanblopa. La canonnière avait mouillé au centre du fleuve, les panneaux blindés étaient encore en place et l’alerte semblait maintenue.

Le mat sémaphorique leur adressa un message que le pilote déchiffra pour eux : On leur intimait l’ordre de ne pas approcher, le navire était en opération. Après une courte discussion avec Gurvan et les autres le pilote récupéra sous son banc des fanions colorés et commença à répondre, agitant les bras dans une chorégraphie bien rodée

Ils eurent enfin l’autorisation d’approcher, étroitement escorté par une vedette de la marine, sous l’œil cyclopéen suspicieux des mitrailleuses de la canonnière.

Alors qu’ils étaient à une centaine de mètres ils virent apparaître sur le pont leur vieil ami l’enquêteur spécial Lorimo. Ce dernier, toujours vêtu de son déguisement était accompagné par un officier de la marine en uniforme de service gris vert, sans doute le commandant au vu de son âge et des barrettes de fer verni qui ornait ses épaules.

L’enquêteur porta à son œil une paire de jumelles, les observa. Il laissa retomber ses jumelles et parla avec animation au capitaine, désignant leur navire taxi.

On ne leur fit pas plus de difficulté : une équipe médicale se tenait prête lorsqu’ils abordèrent à l’échelle de coupée, suivie de prés par des commandos de marine … On les sépara d’Otilus : le médecin siffla entre ses dents et secoua négativement la tête. A l’infirmerie, tout de suite.

Les commandos de marine, au nombre de six, étaient nerveux. Ils considéraient d’un sale œil les armes de haute technologie qu’ils se trimbalaient, se demandant bien comment ils allaient faire pour les désarmer. Leur nervosité retomba un peu : avant que l’un d’entre eux arrache des mains de Khaadaric le fusil laser qu’il avait récupéré, un des hommes de Lorimo arriva et les rassura. Ces gens étaient des alliés, pas des prisonniers, l’on devait les escorter avec toute la courtoisie nécessaire jusqu’au salon du commandant. Tous ? Oui, tous, même le malheureux pilote de taxi qui après avoir vainement protesté fut conduit avec eux au château arrière.

Après avoir parcouru plusieurs coursives, croisés des marins qui s’aplatirent le long des passages étroits afin de les laisser passer, ils arrivèrent au salon qui occupait toute la largeur du navire, épousant la forme arrondie de la poupe. Le sergent des commandos de marine toqua poliment à la porte et après en avoir obtenu l’autorisation entra.

Khrys était déjà là, assis à la grande table, en train de déguster une tasse d’infusion qu’un steward lui avait servie. Le commandant du navire et Lorimo étaient également présents.

Ce dernier demanda avec respect à l’officier de les excuser. Ce dernier acquiesça, jeta un coup d’œil vif à leur équipe et quitta la pièce, entrainant le steward à sa suite. Ils étaient seuls avec Lorimo. Les commandos de marine étaient resté dehors, à portée de voix à toute fin utile.

L’enquêteur spécial désigna le broc de tisane fumante et les tasses de porcelaine que le serveur avait laissée à leur disposition avant de s’éclipser.

Une tasse pour vous remettre de vos émotions ? Et après … Il respira à fond : Peut-être que vous ferez la faveur de m’expliquer pourquoi la moitié de ma ville a explosée ? Pourquoi j’ai un tas de cadavres sur les bras ? Pourquoi vous n’avez pas respecté notre accord ?


Re: Estébois - Gurvan - 2011-04-03

Monsieur Antillès retira son manteau et le posa sur le dossier d'une chaise. Il répondit d'une voix neutre, debout, le regard fixé sur le visage de son interlocuteur, les mains croisées dans le dos :

"Non merci, pas pour moi, je ne suis pas amateur d'infusion. Votre ville a explosé et vous avez des tas de cadavres sur les bras parce que les terroristes de Liota avaient un artificier nommé Dokcar avec eux et qu'ils ont fait le nécessaire pour faire disparaître les traces et les preuves derrière eux, monsieur Lorimo. Nous n'y sommes absolument pour rien et nous avons quelques térabytes d'enregistrements TriD pour le prouver. Ils pensaient pouvoir s'échapper, mais nous avons fait le nécessaire pour que ce ne soit pas le cas. Nous avons pris l'initiative de mener notre propre enquête parce qu'avant de mourir dans notre infirmerie, l'un des terroristes, un dénommé Carkaron, a pu nous révéler que leur équipe avait de l'équipement de haute technologie de contrebande... " (il montra le laser d'épaule d'Otilus que Khaadaric avait récupéré) "... et qu'ils avaient tous été entraînés sur Tortuga. Nous avons donc estimé que toutes efficaces qu'elles puissent être face à des menaces locales, vos forces de sécurité ne seraient pas de taille à les contrer. Otilus est mortellement blessé, je crains que vos moyens médicaux soient insuffisants pour le soigner. Envoyez une de vos équipes au Poulenet Fougueux récupérer notre civière antigrav et la ramener ici, ainsi vous pourrez conserver le chef des terroristes en vie, poursuivre votre enquête et remonter la piste jusqu'à ses commanditaires."

Une pause, un soupir de lassitude, puis toujours le même ton neutre :

"Nous avons rempli notre part du marché. J'estime même que nous sommes allés au-delà de nos obligations vis-à-vis de Paraji en collectant une masse d'informations précieuse pour la suite de votre enquête. Vous devez à présent remplir les vôtres, et les cuves à antimatière de notre navire par la même occasion. Croyez bien que nous n'avons tous qu'une seule envie, c'est quitter ce monde où l'un de nos membres d'équipage est décédée en raison de l'incompétence des équipes astroportuaires."


Re: Estébois - MdJ - 2011-04-03

// OK. Les autres ? Que font vos personnages ? Des réflexions, des actions ?


Re: Estébois - Manchu, le Fu - 2011-04-04

Pendant ce temps ...

Sa conversation avec Khrys Edelman ayant été interceptée, Manchu le Fu était très inquiet d'être arrêté et questionné sur sa présence illégale sur Estébois. Il avait donc quitté sa planque miteuse en toute hâte et rejoint le plus rapidement possible le complexe aéroportuaire dans l'attente d'un nouveau message de son potentiel nouvel employeur. La meilleure façon de se cacher, selon lui, était désormais de se fondre dans la foule cosmopolite de l'astroport. Les voyageurs de toutes origines (quoique, sur Estébois, c'était relativement limité) y étaient tolérés plus que partout ailleurs dans Paraji (ou même sur le reste de la planète). Sa tension nerveuse était d'autant plus grande que, sur le chemin qui le conduisait à l'astroport, il lui avait semblé entendre des explosions inhabituelles dans le lointain, du côté de la mangrove. Cela ne lui disait rien qui vaille ...


Re: Estébois - khaadaric - 2011-04-04

MdJ Wrote:Une tasse pour vous remettre de vos émotions ? Et après … Il respira à fond : Peut-être que vous ferez la faveur de m’expliquer pourquoi la moitié de ma ville a explosée ? Pourquoi j’ai un tas de cadavres sur les bras ? Pourquoi vous n’avez pas respecté notre accord ?
Pour les explosions, je peux vous fournir une explication.
Khaadaric s'approche de Gurvan puis s'assoie en face de l'enqueteur spécial
Enfin, l'équipe d'Ottilus aurait pu le faire mais ils se sont fait sauter la tronche avec l'arme que je vous ai donné.
Je m'explique, nous avions identifié leur point de repli, j'ai pris les devant et une fois sur place, j'ai constaté qu'un barrage était blindé d'explosif. Pensant que la population locale était en danger et ne pouvant emettre un message sous peine d'etre démasqué, j'ai pris l'initiative de les neutraliser avant qu'il fasse tout sauter.
En fouinant dans l'un des baraquement, j'ai récupéré un sac d'explosif mais un tireur embusqué sur un phare en face de ma position à tenter de m'allumer. Vous savez, je sais reconnaitre un tir de laser surtout lorsqu'il passe tout prêt de la tête.
Il a du prévenir ses collègues en même temps. j'ai laissé tomber le sac et je me suis éclipsé vers le phare pour neutraliser le tireur.
Arrivé sur place rapidement, dans son dos, je l'ai neutralisé avec une arme paralysante alors qu'il était en joue, l'arme pointé vers la direction ou j'étais juste avant puis j'ai entendu une explosion et ressenti un souffle incroyable.
Je n'ai étais protégé que par le corps du tireur embusqué, uniquement parce que je suis arrivé dans son dos.
Vous pouvez vérifier sur place. Le corps n'a pas bougé.
J'ai émis l’hypothèse qu'un contrebandier à du prendre le sac et que le tireur, dans un moment de panique à du le shooter en pensant me tirer dessus.

Khaadaric affiche un air neutre mais parle avec foi.
Vous pouvez vérifier mon équipement, je n'ai utilisé que mon paralyseur.
Nous avons ensuite tenter d’arrêter ottilus sans faire feu.
C'est LUI et uniquement LUI le responsable de vos soucis.



Re: Estébois - Khrys - 2011-04-04

Khrys ne rajouta pas un mot, ses compagnons maitrisaient la situation: aucune faille dans leur argumentation, des preuves filmées, le ton calme... s'il avait été leur professeur, il aurait été fier :mrgreen:


Re: Estébois - MdJ - 2011-04-04

// J’adore l’habillage de la réalité que nous fait Khaadaric

L’enquêteur spécial Lorimo fût-il dupe ? En tout cas il ne réclama pas les enregistrements Tri-D proposés par Gurvan pour accréditer la thèse du Soldat …

// Un petit jet sous foi + volonté sous 4d6 pour mentir comme un arracheur de dent ?

… et fort heureusement.

Lorimo pianotait nerveusement sur la table. Ses yeux gris passaient de l’un à l’autre, les lèvres pincés.

Gurvan songea brièvement à une petite statuette qu’il avait vu lors d’une exposition dédiée aux objets retrouvés dans l’épave d’un mange poussière abandonné. Il se souvenait bien de l’objet et de cette journée organisée par l’école de la guilde : une petite statuette en bronze doré représentant trois silhouettes simiesques aux pantomimes amusantes.

Khrys était-il le singe qui se tait, Gurvan celui qui ne voyait rien et Khaadaric celui qui n’entendait rien ? En tout cas Monsieur Baser était celui qui fume et le pilote celui qui cherche à devenir invisible.

Mouais … Il trancha l’air de la main dans un mouvement transversal … qu’importe ! Le résultat est là. Je vais avoir un paquet d’emmerdes. D’emmerdes politiques !

Je sens que les ambassadeurs autres cités vont pousser de hauts cris, nous accusant d’avoir engagé des mercenaires.


Il secoua la tête.

Vous vouliez bien faire, je le sais. Mais c’est … compliqué. Si Otilus survit nous devrions au moins réussir à rabattre le caquet de la théocratie. Nous acceptons donc votre proposition d’aide : on va amener immédiatement à bord votre matériel médical.

Il se leva décidé : Je vais donner des ordres, en attendant vous êtes nos invités. Si vous avez besoin de quoique ce soit, nourriture, bannette, il désigna une petite clochette de verre posée sur un buffet, sonnez le steward.

Le pilote leva un doigt prudent : Dites, m’sieur ? J’pourrais pas partir ? Ya mon bateau et tout qui m’attend … L’enquêteur sembla remarquer enfin sa présence. Mais qui diable êtes-vous ?

Explication reçue, il le guida dehors, laissant l’équipage du Méphisto seul, enfin entre eux, au calme, sans personne tentant de les assassiner.