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Re: Estébois - Gurvan - 2010-12-28 Monsieur Antillès secoua la tête : "Désolé, Khrys, mais je ne suis pas d'accord avec toi. Après les Kiffs, ces fumiers des Fils de l'Homme sont ce qui est le plus susceptible de faire de moi un assassin. Un dératiseur, plutôt. Je ne t'ai jamais parlé de mon prof d'intégration mentale à l'Académie ? Il était à la CT mais avait failli rejoindre les Fils de l'Homme. Ce con-là m'a tellement dégoûté de ses cours que j'ai fini par tous les sécher. Il faut dire qu'il faisait du prosélytisme pour ses théories de suprématie de la race humaine. Heureusement que le doyen l'avait déjà dans le collimateur, parce que j'ai failli être viré de l'Ecole le jour où je lui ai cassé la gueule à cause d'un énième prêchi-prêcha particulièrement haineux." [Soupir] "Je préviens Monsieur Baser." Il activa le réseau intercom et sélectionna la cabine de leur client, pour lui exposer la situation, passant (pour l'instant) sous silence la proposition des fermiers et leur discussion en cours avec Madame Chalmak. Re: Estébois - MdJ - 2010-12-28 Pour Sémirande c'est par là **************************************************************************************************************************************** Le résultat de la requête de Gurvan sur les ordinateurs de la station lui parvint. Les circuits semi-intelligents lui avaient fait un dossier qui éclairait la présence de ce prêtre à bord de la station : Liota était la seule Cité Etat où la théocratie des prêtres de l'Homme exerçait un pouvoir absolu. Les prêtres de l'Homme étaient une secte de l'Eglise des fils de l'Homme, aujourd'hui disparue partout ailleurs. Des purs et durs qui refusaient non seulement l'ouverture sur les uns et les Autres, mais aussi toute perversion de la chair par des implants impurs ... A n'en pas douté c'était un prêtre de la théocratie. ... Gurvan demanda la liaison. Cela sonna longuement. Monsieur Baser finit par lui répondre, en audio seulement. Oui ? Vous désirez ? Sa voix était un peu bizarre. Re: Estébois - Gurvan - 2010-12-28 "Monsieur, je voulais vous informer que nous avons conclu un accord avec le représentant de la Cité-Etat de Paraji. Nous allons pouvoir faire le plein d'antimatière et repartir en direction de Sima d'ici 72 heures. Cependant, cet accord comporte une contre-partie : nous allons devoir emmener avec nous un ressortissant impérial dont les autorités d'Estébois veulent se débarasser." Gurvan fit un signe au Marchand pour qu'il reprenne la main et déploie les trésors de diplomatie dont il avait le secret et fasse passer la pilule. Pendant ce temps, intrigué par la tessiture bizarre de la voix de Jilm Baser, il activa Aragorn et lança les programmes d'analyse audio du logimec. Re: Estébois - MdJ - 2010-12-28 Quoi ? Quoi ?! Et puis quoi encore ? Et on devrait le déposer où votre repris de justice ? Et ... [soupir]. Il y eut un long silence. Donnez-moi quelques minutes. Non. Venez m'expliquer ça en personne dans quelques minutes. Avec un raktagino. Noir fort et chaud. Gurvan eut la réponse à sa question. Visiblement il venait de réveiller monsieur Baser. Quelques minutes plus tard il était avec le marchand dans les quartiers de monsieur Baser. Celui-ci avait passé une robe de chambre de soie damassée. Il n'était pas rasé et avait juste eut le temps de se passer un coup de peigne. Il les fit entrer et de la cigarette qu'il venait de s'allumer, il leur désigna la petite table basse entourée de fauteuils. Il s'assit, versa d'autorité à chacun une tasse fumante. Il but une gorgée, reposa la tasse. C'est quoi ces bêtises ? Commissaire ? Re: Estébois - Khrys - 2010-12-29 MdJ Wrote:Il but une gorgée, reposa la tasse. C'est quoi ces bêtises ? Commissaire ? Il ne s'agit pas de betises comme vous le dites, mais de "monnaie d'échange"... il n'y avait aucune possibilité de faire du commerce avec eux sans impliquer longuement les soutes du Méphisto sur une longue période. Nous n'avions rien qui pouvait les intéresser pour faire un échange rapide. Et encore, j'ai du utiliser quelques subterfuges propre à la Hanse pour faire céder plus rapidement le Légat L'affaire est simple; nous avions un besoin urgent de cet antimatière, et eux un besoin urgent de se débarrasser de cet individu. Khaadaric se renseigne déjà sur les antécédents du "banni". Nous ferons au mieux pour que cela ne vous dérange pas. Re: Estébois - MdJ - 2010-12-29 Monsieur Baser termina son café. Vous avez tout essayé ? Pas moyen de soudoyer les autorités de la station je suppose ? Il se ralluma une cigarette avec son mégot. Il se leva, alla jusqu’à la fenêtre panoramique de sa suite, annulant la projection holographique qu’il avait choisi pour sa nuit. Le paysage de montagnes nocturnes fit place à un croissant de planète, aux reflets verts et à l’épaisse couverture nuageuse. Il observa quelques seconde celle-ci et reprit la parole sans se retourner. Bien. Nous n’avons guère le choix. Nous ne pouvons pas rester tanker ici en attendant que la situation s’améliore. Ce serait illusoire. Vous avez mon accord capitaine. Il resta ensuite silencieux. Toujours sans se retourner, il s’adressa une dernière fois à eux avant qu’ils ne quittent sa cabine. Commissaire ? Si je dois accepter à bord, même pour une courte période un passager imprévu, je souhaite le rencontrer. Organisez ça quand il sera à bord. Merci. Ils purent ensuite regagner la passerelle. Gurvan se remit au travail, il s’assit à sa console de pilotage et entreprit de faire un check rapide. Pendant qu’il vérifiait machinalement les points clefs et que doublait un diagnostique de classe I, il reçut la confirmation, un simple message texte authentifié, du lieutenant Tawnee. Leur accord tenait toujours : sauf impératif de service il leur laisserait réparer leur navire dans 72 heures. Il consulta les consignes d’approche de l’astroport de Paraji : un simple radio guidage et une autorisation de vol libre jusqu’à 1000 km de la capitale. Navigation à vue ensuite. Il faudrait rester à au moins quatre mille mètres d’altitude ensuite et réduire sa vitesse à 800 km/h : il y avait des vols de dirigeable susceptibles de croiser leur route et l’onde de choc généré à haute vitesse par leur navire pouvait déchirer leur fragile enveloppe. Le légat arriva sur ces entrefaites. Il monta à bord seul, laissant son secrétaire dans le sas d’entrée. L’entrevue qu’il eut avec Khrys fut brève : il portait une chemise de cuir remplie de papiers imprimés, portant sceau, coups de tampons et numéros et l’échangea contre le dernier « don » … Une pierre de plus changea de main. Il semblait assez pressé, mal à l’aise dans les couloirs NT6 du Méphisto. Pas à sa place. Après d’ultimes salutations d’usage, l’assurance qu’il restait à leur service, quelques explications complémentaires sur les papiers et leur utilité, il s’empressa de quitter leur bord avec son suivant. Enfin … Le Méphisto, blessé mais toujours opérationnel put reprendre son vol. Les crampons qui le relaient au navire kiffish furent libérés. Jouant doucement sur les verniers il s’écarta du navire … Vol libre hein ? Gurvan contrôla les détecteurs : pas un navire dans le coin. Il n’avait fait çà qu’une fois à l’école navyborg. A bonne distance de la station il lança une courte impulsion des varlets, le faisant bondir en avant. Il coupa ensuite, le laissant poursuivre sur ça lancée. Le transistel bascula dans le puits de gravité d’Estébois. Son horizon s’emplit de la planète. Les gouvernes antigrav retrouvaient petit à petit de leur efficacité au fur et à mesure que la gravité augmentait. Gurvan roula, reprenant à newton les commandes, inclinant la coque du Méphisto pour présenter sa surface la plus large à la rentrée en atmosphère. L’air surchauffé frottait contre le champ de force du navire, laissant une large trainée de flamme ionisée dernière lui … Un simple coup d’œil aux indicateurs le rassura : la consommation d’énergie était dans le vert, les circuits primaires et secondaire du champ opérationnels. Il pilotait « en manuel », assisté par le navordi, touchant du bout de l’esprit les commandes, corrigeant imperceptiblement les dérives …27.000 km/h. Il commença à freiner doucement, utilisant le bouclier, changeant imperceptiblement de trajectoire, se lançant dans de larges lacets. L’atmosphère se faisait plus dense maintenant. Sa vitesse continua de chuter. Le flux d’air dansait dans son esprit, chantant une chanson d’adrénaline et joie pure alors que son navire déchirait la couverture nuageuse. Il se permit un tonneau, jouant avec les pulseurs antigravs situés tout autour de la coque. Les protestations irritées provenant de la salle des machines le ramenèrent à la réalité. Il coupa cours aux récriminations qui avaient pour thème les réparations provisoires, la fragilité de celles-ci. Il avait vu le boulot des panzanopèdes : c’était du solide, bien mieux que pas mal de réparations faits par des chantiers de la bordure. Néanmoins pour leur complaire il freina, descendant sous la vitesse maximale autorisée. Il naviguait aux instruments maintenant, au sein des nuages qui l’enveloppaient étroitement. Il creva le plafond … il était à quelques centaines de mètres de la cime des arbres. Il survola des successions de collines boisées, d’épaisses forêts entrecoupées d’étangs, de lacs, avant de se retrouver au dessus de la mer intérieure. Les signes de civilisation se multipliaient au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient. Il survola un navire de pèche en bois. Un monocoque qui, voile ramenée avait entrepris de ramener à son bord un lourd filet. Les hommes à son bord relevèrent la tête. Quelques uns d’entre eux le saluèrent le la main. Il inclina le Méphisto d’un coté, puis de l’autre pour leur rendre la pareille. Il passa au dessus d’un village aquatique. Un ensemble de bâtiments flottants, plats, amarrés les uns aux autres et tractés par des remorqueurs. Un grain menaçait. On l’amenait à l’abri dans une baie. Une vingtaine de minutes après, un contact sur radio hertzienne lui demanda de réduire sa vitesse et lui donna un vecteur d’approche. Il approchait de la capitale. Il survola enfin celle-ci, à faible vitesse. C’était une ville sur pilotis, lacustre, construite dans le delta du fleuve. De larges canaux la parcouraient entrecoupés de ponts basculants. De nombreux navires de toute taille, la plupart à voiles, y étaient amarrés sur des quais flottants. Les bâtiments de deux ou trois étages étaient construits à une dizaine de mètres de hauteur au dessus du niveau de l’eau, perchés sur des pilotis. Seuls les quais étaient flottants. Il venait de pleuvoir, les tuiles de bois vernissées luisaient sous un rayon de soleil qui perçait les nuages. Il y avait du monde en bas. Les rues, les quais grouillaient d’activités. Tout était construit en bois. Du bois peint, naturel ou vernis, sculptés la plupart du temps. Seule exception notable une construction de pierre massive, située sur une ile en périphérie de la ville : l’astroport, une enceinte de pierre surmontée d’une large tour quasi gothique d’aspect dont le sommet se hérissait d’antennes et d’instruments de communications. Il descendit doucement à la surface de l’enceinte sablonneuse d’une centaine de mètre de diamètre : ils étaient le seul navire, sauf si l’on comptait les capsules de rentrée atmosphérique à la coque noircie qui rangées, bâchées, attendaient une navette pour être ramené en orbite. Gurvan se posa. Les patins antigravs rentrèrent en contact avec le sable noir. Gurvan coupa les moteurs et éteignit à regret, les uns après les autres, les relais de vol mettant en sommeil le navire Estébois ! Terminus. Tout le monde descend et faites attention à la marche. Que faites vous ? Re: Estébois - Gurvan - 2010-12-29 MdJ Wrote:Les crampons qui le relaient au navire kiffish furent libérés.Heureusement que c'était un navire karia en réalité, sans quoi Monsieur Antillès aurait probablement ouvert le sas au laser et utilisé son blaster comme lampe de poche pour se faire un chemin jusqu'au Méphisto Quoi qu'il en soit, Gurvan envoya un message à Sémirande pour lui demander de ses nouvelles, puis brancha le transmetteur radio à ondes hertziennes, très peu utilisé en temps normal, du bloc de communication du Méphisto dans le but de :
Il se tourna vers ses deux compagnons : "Messieurs Skriblllz et Skrublllz superviseront le ravitaillement. Qui m'accompagne en ville ?" Re: Estébois - khaadaric - 2010-12-30 Gurvan Wrote:"Messieurs Skriblllz et Skrublllz superviseront le ravitaillement. Qui m'accompagne en ville ?"Moi je viens, pour savoir si on va transporter notre colis mort ou vivant. Je tiens à savoir qui sait, pour notre sécurité et celle du client. Le client pourra le voir que si j'estime qu'il n'y a aucun danger. Re: Estébois - Khrys - 2010-12-30 khaadaric Wrote:Gurvan Wrote:"Messieurs Skriblllz et Skrublllz superviseront le ravitaillement. Qui m'accompagne en ville ?"Moi je viens, pour savoir si on va transporter notre colis mort ou vivant. Je tiens à savoir qui sait, pour notre sécurité et celle du client. Le client pourra le voir que si j'estime qu'il n'y a aucun danger. J'attends ton feu vert avant de le présenter au client de toute façon... Re: Estébois - Gurvan - 2010-12-30 khaadaric Wrote:Moi je viens, pour savoir si on va transporter notre colis mort ou vivant. Je tiens à savoir qui sait, pour notre sécurité et celle du client. Le client pourra le voir que si j'estime qu'il n'y a aucun danger. "On verra bien, mais je ne pense pas que ce type soit quelqu'un de dangereux. Tu sais qu'avec la multitude de systèmes judiciaires à travers tout l'Empire, ce qui est un crime grave sur un monde peut être une broutille sur un autre. Souviens-toi de ce qu'a dit Malasar : notre compatriote s'est mis dans la merde en commettant ce qui est aux yeux de la Théocratie gouvernant la Cité-Etat de Liota un crime. Chez des tarés comme les Prêtres de l'Homme, le simple fait de rabattre son caquet au prédicateur local en lui prouvant qu'il se trompe sur le nombre de poils de barbe de son prophète est certainement considéré comme un blasphème, alors... Ne le considère pas d'emblée comme un terroriste dangereux, parce que je crois qu'il a tout simplement été maladroit... ou malchanceux... ou les deux. De plus, nous avons été officiellement chargés par le Légat de Paraji de le déposer à notre première escale dans le territoire impérial, mais comme ce n'est pas demain la veille, il va falloir cohabiter avec lui un certain temps, vu qu'on ne va pas non plus le mettre aux fers à fond de cale." |