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Le Grand Prix de Prias
#27
[Hiiiii]
Sémirande n'hésita pas : entre perdre un peu de temps ou risquer l'accident pour rester au contact de Psump Mèmkomba, elle choisit la prudence. Laisser du terrain n'avait pas d'importance à ce stade de la course. Aussi vit-elle sans regret aucun s'éloigner les feux arrière du Mèmkomba.
Elle évita à son tour l'épave, et consacra un tour à un petit plaisir personnel : une belle conduite.
Quote:Lors d'une escale sur un petit monde nommé Méroné, elle avait eu la chance de voir un ballet de ce que l'on appelait improprement, mais avec une certaine poésie, "oiseaux-danseurs". Vues de prés les bestioles ressemblaient à des cônes aveugles de chitines collante, mesurant, selon les espèces, entre vingt et trente centimètres à l'age adulte ; et munies de deux touffes de vibrisses plumeuses gris sale qui permettaient leur vol. Si on y ajoutait une légère odeur que beaucoup de d'espèces (dont une majorité d'humains) trouvaient désagréable, on pouvait éprouver une certaine répulsion.
Mais en vol...
Durant un tour donc, "son" tour, profitant du fait que ses adversaires, tant ceux qui la précédaient que ceux qui la suivaient, étaient loin, elle se fit le petit plaisir des belles trajectoires élégantes, des balises passées dans un souffle, des virages aux ailerons, moteurs réduits à un chuchotement, d'un tonneau lent à un endroit où seules quelques holocams pourraient la voir ; si toutefois elle intéressait quelqu'un.
La fin de cette courte détente vint bien trop vite. Elle fit un passage tout ce qu'il y avait de plus normal devant les tribunes, puis libéra cette hargne qu'elle avait soigneusement muselée. Ses yeux grands ouverts ne cillaient pas, son visage impassible était d'un calme olympien, son esprit empli de mantras et d'équations, son corps n'était que réflexes ; mais son cœur bouillonnait d'une sauvagerie primitive et dévorante.
Ménageant ses condensateurs, réserve d'énergie puissante mais éphémère et qu'il fallait constamment reconstituer, elle remonta au fil des quatre tours suivants les hectomètres, puis les décamètres qui la séparaient du Psump qui lui-même gagnait du terrain sur ses challengers.
Elle décida de frapper un grand coup en un endroit considéré comme le plus mauvais par tous les coachs : les tribunes figurez-vous. Ce passage était un lieu de parade, où l'on passait certes en vrombissant, mais pas trop afin de garder de la puissance pour la ligne droite du MagLev. Toute personne flambant aux tribunes déchanterait à l'entrée du complexe disait-on donc. Mais Sémirande avait piloté fin, sans adversaire à proximité, usant beaucoup de ses surfaces mobiles mais prenant garde à la traînée. Ses condensateurs étaient pleins, et elle devrait pouvoir tenir jusqu'à l'usine où, on l'avait vu, dépasser quelqu'un n'était pas si facile.
A l'entrée de la ligne droite des tribunes, dix mètres derrière le Mèmkomba qui talonnait lui-même un groupe de concurrents, elle lâcha ses réacteurs qui, dans un bruit infernal, lui firent prendre conscience de ce que ressentaient les hommes-obus de Cajark.


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