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Bienvenue à Prias
#55
[Feu au... bas du dos]
A vrai dire, Sémirande aurait bien quitté le bord dès l'atterrissage. L'envie la grattouilla même de passer sa part de la "post-vol" à monsieur Azad et aux Panzanopèdes et de partir illico pour le bureau des douanes. Mais bien entendu, ce ne fut qu'une envie. On ne ne s'affranchit pas ainsi de longues années de réflexes conditionnés par des d'entrainements puis des procédures sans fin. De plus, Sémirande n'était pas du genre à faire ce genre de chose sans en éprouver aussitôt du remord.
Donc, elle fit sa part de travail. Cela dit, elle assuma les inspections des parties purement techniques, dans lesquelles elle ne risquait de croiser personne.
Bon, rien n'avait bougé. Elle envoya son rapport, puis contacta messieurs Gorda et Azad, l'un après l'autre.
Djal Gorda : "Bien les tentatives Djal. Mais la prochaine fois, abstiens-t'en quand je fais une manœuvre comme celle de tout à l'heure. Si tu avais réussi, les deux plongeurs de la mort qui tue auraient fait deux jolies étoiles filantes. Allez, à+"
Eron Azad : "Eron, si les deux sauvés-du-vide tiennent à rencontrer leur bienfaiteur, je te demanderai un service. Ne prends surtout pas la mouche, mais s'ils se font insistants, dis-leur que c'est toi qui pilotait. Je te crois intègre et sais que ton sens de l'honneur te défend une telle chose, mais là c'est moi qui te le demande, comme un grand service personnel."
Une fois cela fait, Sémirande se mit en marche, vêtue de la veste, du pantalon et des sandales des travailleurs pauvres. Elle emportait avec elle un paquet de cigarettes et un briquet ; au cas où elle aurait à acheter des "Nonauto".

Cet horrible mot-valise univerlang qualifiait tout objet dont le niveau technologique imposait des manipulations particulières ; en l'occurrence des cigarettes qui ne s'allumaient pas seules quand on aspirait. Dans le même ordre d'idée, des portes que l'on devait ouvrir "à la main", des véhicules qui ne se présentaient d'eux-mêmes pas à vous, des habitats à domotique restreinte ou sans domotique du tout étaient des "Nonauto". Sur les mondes NT6, seuls les pauvres utilisaient des nonautos. Ou les très riches...
Donc, lourdement armée d'un paquet de clopes déjà bien entamé, Sémirande se rendit au hangar du formec et entre-ouvrit la porte du sas. La lumière du jour éclaira brièvement le géant au repos. Sémi le considéra un instant avec un demi-sourire amer, puis sortit en refermant soigneusement derrière elle. Le sol était cinq mètres plus bas, encombré d'immondices. Elle repéra un coin à peu près dégagé et sauta.

Elle ne remarqua pas qu'une de ses sandales avait fait un drôle de bruit à l'atterrissage.

Elle marcha une centaine de mètres au milieu d'objets que seul un Prévert amateur de décharges publiques aurait eu quelques chances de décrire. Elle atteignit le pied d'un escalier en plastacier sans age qu'elle gravit, emprunta un tube de montée par lequel elle atteignit des zones "civilisées" (enfin...). Elle se présenta aux douanes, déclina son identité, fit ses déclarations légales, feignit ne pas comprendre les allusions des fonctionnaires (ou peut-être appartenaient-ils à une société privée ?) et sortit.

Elle avait soigneusement choisi la société de taxis. Un véhicule l'attendait, dans lequel elle s'engouffra bien vite.

Elle renversa la tête sur les coussins, se détendant enfin, alors que le véhicule décollait et se perdait en ville.


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