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Pendant que l'on fait les valises
#28
Djal Gorda Wrote:"Sémi, la facture est pour moi !"
[Magnanime ? Magnanime !]
Sémirande fit un vague geste de la main qui signifiait tout à la fois "Ce n'est pas grave", "Ca peut arriver" et "N'en parlons plus". Elle monta donc à bord, et arriva devant les fameuses hôtesses.

[Un peu pareil sauf que...]
Pas de chance. C'était une superbe représentante de la gent féminine humaine qui l'accueillit, et bien que sa réaction fut irréprochable, il y eût un pétillement de malice dans ses yeux. Il faut dire que...
"Madame Chalmak ? La transgalactique-edenienne est... Mon dieu, mais que vous est-il arrivé ? Ah, je vois que vous avez demandé un rendez-vous urgent à un de nos Techno bien-être. Confiez-nous votre bagage, le logimec Rhodes ici présent va vous mener au Hammam de Météorion."

Sémirande, qui - on ne se refait pas - aurait bien fait un brin de causette à la belle blondinette si cette dernière ne s'était visiblement retenue d'éclater de rire, répondit platement :
"Oh, ça va... Oui, c'est plutôt drôle. Cela dit, je n'ai pas besoin de logimec, étant un cyborg intégral quoique cabossé. Pouvez-vous charger le plan de votre barcasse sur ma mémoire sociale.... Merci."

Elle accepta cependant l'offre de la damoiselle de la débarrasser de son sac et se mit en route, toujours voletante comme un ectoplasme. L'hôtesse n'avait pipé mot quand au refus du logimec non plus que sur le terme "barcasse". Ce n'est que bien plus tard que ses copines et elle firent des gorges chaudes (et hilares) de cette nénette qui se présentait en si fière tenue à la coupée d'un navire de luxe... Et sa façon de marcher :-) !

[Hammam de Météorion]
Il était difficile de faire de l'original, ou plutôt non. Reprenons. Il était facile de faire de l'original, mais que cet "original" soit réussi était une autre paire de manches. C'est pour quoi les architectes d'intérieure de l'Edénienne - à qui personne n'apprendrait à équiper un navire - avaient pris le contrepied de cette démarche : ce lieu était résolument classique. C'était une vaste pièce, sans cloison aucune mais divisée en zones adaptées aux différentes races des clientes présentes. C'était subtil, et devait nécessiter une sacrée machinerie. Il était possible que deux amies de rencontre, l'une respirant du fluor et l'autre un cocktail d'ozone et d'azote, l'une vivant dans une lumière tamisée et l'autre sous le feu de l'ultraviolet, l'une hurlant dans les graves l'autre murmurant en ultrasons ; se fassent masser côte à côte sans que les environnements n'interfèrent.
En l'occurence, le nombre de clientes du Hammam s'éleva à une quand Sémirande y entra. Les autres passagères ne désiraient certainement pas rater le décollage, ou bien s'installaient pour la traversée.
Sémirande ent un léger recul comme un homme d'age mur s'approcha d'elle, et s'inclina. C'était un "petit chauve" dont le visage était un masque à l'expression bonhomme, attitude dont il ne se défit pas durant toute la séance. Elle s'aperçut qu'elle avait négligé de spécifier ses préférences quand à l'esthéticienne, qui fut donc en l'occurence un esthéticien. Ainsi Sémirande dut-elle accepter de se faire toucher par un mâle :-(.
Elle n'eut pas à le regretter.
Ils étaient seuls dans le salon alors qu'il vaporisait sur la jeune cyborg un aérosol au doux parfum de jasmin, un produit visiblement conçu pour les créatures de son espèce, et qui la détendit tout en commençant à diluer le répugnant caoutchouc. Manuellement, l'homme enroula avec habileté la répugnante gomme autour d'une sorte de bâtonnet qui la réduisait en une fine croute évoquant une crêpe trop cuite.
"Fou poufez fous téshapiller, maintenant" ce qu'elle fit. Ses vêtements tombèrent, et elle hésita quand au harnais antigrav, mais l'homme eut une mimique encourageante. De fait, un champ suspenseur prit le relais de son moyen de déplacement.
Les mains de l'homme, agiles, utilisant des outils très simples comme des serviettes chaudes ou très complexes tels que de la pâte à nanomachines, commencèrent une série de massages nettoyants et relaxants. Au bout de quelques minutes Sémirande put enfin s'allonger et se détendre.
Mais pas complètement.
Au fond d'elle-même, quelque chose refusait de se laisser aller. C'était comme une douleur secrète, un inconfort mis en exergue par le bien-être qu'on lui prodiguait, quelque chose de tellement léger que bien malin qui...
"Che fois ke fotre korps a été pien apîmé, matame."
De surprise, Sémirande se mit sur un coude, considérant le bonhomme avec stupéfaction. Comment avait-il pu ? Rien qu'avec ses mains ! Elle se rallongea et ils parlèrent ; d'elle. Oui, il avait senti que quelque chose n'allait pas en elle. Comme une "bosse" mal placée au niveau des hanches, et qui blessait le reste de sa structure. Non, il n'y pouvait rien, cela se situant sur ce qui lui servait de squelette, qui en était comme déformé. Certes, il allait pouvoir la détendre, et d'ailleurs l'enjoignit à repasser le voir, ce qu'elle ferait assurément, mais sa guérison était bien au-delà de sa science.
Deux bonnes heures plus tard, Sémirande Louise Motoko Rosa Chalmak du cercle de l'Olive, veuve Simblo, s'inclina devant l'employé du hammam et prit congé. Elle était propre, détendue, coiffée, vêtue d'un ample kimono de soie rouge qu'elle avait acquis sur place, et dont les froufrous dissimulaient le harnais antigrav. Elle se rendit à sa suite, enclencha le NE PAS DERANGER, s'allongea et se réendormit illico, comme si la bonne nuit de sommeil dont elle n'était sortie il n'y avait pas cinq heures n'avait jamais eu lieu.


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