Estébois

[Manchu, le Fu]

Au fait, quand j'ai dis que j'aimais pas ta tronche, je le pensais.
T'es la parce que l'on a pas le choix. Fais ton boulot et on verras par la suite si je changes d'avis.

Khaadaric montre la sortie à Manchu.

Manchu hésita un bref instant, prêt à répondre ironiquement "Ouf ! J'ai cru que tu allais me faire un toucher rectal !" ou à l'inverse, à prononcer quelques mots compatissants du style "J'ai cru comprendre qu'un membre d'équipage qui vous était cher est décédé. Toutes mes condoléances". Mais finalement, trop épuisé par les longs mois passés sur cette planète, il préféra rester silencieux et passer son chemin.

Lorsqu'il en eut terminé avec la visite médicale imposée par Khaadaric, Monsieur Le Fu pût terminer son tour du Méphisto par le seul compartiment qu'il n'avait pas encore visité : la passerelle.

De toute façon, ce qui l'intéressait le plus, c'était de faire connaissance avec ... le vaisseau ! Être dans la passerelle d'un vaisseau Varlet, c'était presque comme entrer en symbiose avec une créature géante et merveilleuse. C'était en tout cas ce qu'il resssentait depuis ses jeunes années de "cadet de l'espace".

Il lui tendit deux aiguilles de données :

"Celle-ci, c'est le recueil de procédures officiel du navire. Et celle-ci, c'est une copie qui contient les annotations de Madame Chalmak et les miennes. Commencez à les étudier. Puis allez prendre un peu de repos, vous semblez fatigué.".

"Merci commandant. Je vais en prendre connaissance très attentivement."

... Ce dernier put enfin bénéficier d'un peu de calme. Deux douches soniques et un repas chaud. Voilà ce qui séparait l'homo galacticus de la barbarie exo-impériale.

Après les douches et avant de passer à table, Manchu n'oublia pas d'appliquer les conseils du médecin virtuel, surtout que, des mycoses, il n'en avait pas qu'aux pieds. Les dames de petite vertu de Paraji, si accueillantes avec les marins de tous bords, n'avaient en effet pas l'hygiène irréprochable des hiérodules affectées aux satellites-plaisir de la Lumière Intérieure. Alcool de contrebande et mauvaise vie avaient achevé de miner la santé de Manchu le clandestin.

Ainsi, manger enfin à sa faim et, plus que tout, des aliments sains , c'était déjà un luxe.

On lui affecta une cabine, petite, mais fonctionnelle et offrant tout le confort NT6 : projecteur tridi, bibliothèque étendue des médias des quatre coins de la galaxie connue, contrôle environnemental complet, couche antigrav, douche à particule, siège massant, holo-projecteur d’ambiance …

Une dernière chose avant de sombrer dans un sommeil profond tel qu'il n'en avait plus connu depuis un temps immémorable : prendre des nouvelles de sa station spatiale natale. Il n'avait plus vu sa famille communautaire depuis ... depuis un douloureux souvenir, mais il prenait discrètement de leurs nouvelles par le biais de la Toile. Il scruta les informations qu'il put glaner ça et là, relatives à ses 3 pères et 6 mères, et à tous ses frères et soeurs communautaires. Mais bientôt, ses paupières se firent lourdes comme jamais et il s'effondra sur la couche antigrav ... pour y rester en suspension pendant les dix heures suivantes !