Estébois

[MdJ]

En attendant de consulter les images d'Aragorn, Monsieur Antillès commanda à sa pompe osmotique l'injection d'une nouvelle dose de speed et de combat.

// A combien de doses en est-il en quelques heures ?

Le logimec se glissa entre les branches des palétuvier violets. Il ressemblait maintenant à une grosse libellule à six ailes mordorées et aux pattes ravisseuses, simulation qu’il avait récupéré dans sa base de données sur la faune locale.

Il arriva bientôt au dessus du lieu où se trouvait Otilus. Il fit un point fixe, battant holographiquement des ailes.

L’épais feuillage filtrait quasiment toute lumière, plongeant le sol dont on ne pouvait dire avec certitude s’il était solide ou aqueux dans une pénombre percée par des obliques traits de lumière vive.

Les capteurs holographique dont était parsemés la coque externe d’Aragorn s’adaptèrent, glissant sur sa coque pour se concentrer sur son ventre dans un lent mouvement liquide de sa peau artificielle, captant toute parcelle de clarté, renvoyant une image nette et contrastée qu’aucun œil humain n’aurait pu percevoir.

Là, entre deux racines, les jambes immergées, il y avait un homme. Otilus était adossé à une grosse racine, il avait abandonné son fusil laser brisé qui était resté planté dans la vase. Il était pale, livide, respirant avec difficulté. Il ouvrit les yeux, ses yeux se posèrent brièvement sur la libellule avant de se reporter vers le fleuve … Avec difficulté il attrapa une liane et tenta de se redresser. Il se laissa retomber, le souffle court. Il se passa la langue sur les lèvres et entreprit de ramper, s’éloignant en direction des terres. Il ne fit que quelques mètres avant d’à nouveau s’adosser. Il eut une quinte de toux qui lui fit vomir du sang.

Khaadaric s’approchait … Il n’avait pas un bon angle de tir : Il le devinait, mais le palétuvier entre les racines duquel il s’était adossé le gênait.