Quote:Je suis l'astre qui vient d'abord.
Je suis celle qu'on croit dans la tombe et qui sort.
J'ai lui sur le Sina, j'ai lui sur le Taygète ;
Je suis le caillou d'or et de feu que Dieu jette,
Comme avec une fronde, au front noir de la nuit.
Je suis ce qui renaît quand un monde est détruit.
Vic Urgo poète antique
[Nous venons de
là]
[hrp]à vous[/hrp]
Spoutkin fit les vérifications d'usage à l'approche de la station tri-annulaire :
- mise en sommeil du système d'armement
- signalement de la durée et du motif du séjour ainsi que de la cargaison
- récupération et mises à disposition des passagers des plans touristiques de la station et des lois sur lesquelles les admins de Jonction seraient susceptibles d'être frileux
Après autorisation, l'amarrage se fit sans soucis et lorsque les Varlets furent stoppés Spoutkin annonça :
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, chers exotiques... Le Songe d'Aran est maintenant arrimé à la station Jonction.
Merci de bien vouloir prendre connaissance des modalités de sortie pour la durée de notre séjour auprès du capitaine ou du commissaire de bord.
Les lois spécifiques en vigueur sur Jonction et les plans de la station ont été téléchargés et sont dès à présent disponibles sur vos communicateurs.
Il ajouta avec une touche d'humour palpable dans la voix : Merci de laisser vos chambres dans l'état ou vous aimeriez les retrouver lorsque vous remonterez à bord.
Bon séjour à toutes et à tous
il se déconnecta non sans un petit message sur le canal qu'il avait déjà utilisé :
Bon séjour Kald
Une fois déconnecté le pilote se tourna vers Zelda
Dites moi Dame Zonk, demanda-t-il à la jeune femme qui se levait elle aussi de son siège. Quel est donc le programme des réjouissances ?
Jim, sitôt l'arrimage envoya un message à leur client afin de lui signifié que la cargaison était arrivée et qu'il pouvait venir la récupérer en [C-25-ac]. Il partit ensuite dans le hangar afin de superviser le déchargement de la dite cargaison. Alors que la porte s'ouvrait il avisa une borne automatique sur le quai et y demanda les services de Formec de manutentions. Alors qu'il regardait d'un œil distrait le ballet synchroniser des drones réalisant un empilement parfait des caisses il se rappela qu'il avait lancé une requête pour un nouveau contrat. Encore fallait-il connaitre la destination future. Il décrocha son communicateur et appela Zelda.
"Capitaine, tu as décidé de notre destination suivante?"
Il lève la tête et abandonne la lecture des rapports du vaisseau pour écouter les consignes données sur le circuit de bord. Il serait presque prêt à sourire à la mention du commissaire de bord, mais soupçonnant qu'il était préférable de ne pas être trop visible auprès des passagers pour les temps à venir, il se contente d'activer la confirmation de lecture obligatoire des consignes spécifiques à la station Jonction pour s'assurer que ces derniers les aient bien consultées.
Par mesure de précaution, il vérifie les projections des systèmes de survie, inclus les risques de défaillances du bricolage en cours, et envoie une note de service demandant un check-up complet des sous-systèmes de survie avant le prochain décollage.
Estimant son travail effectué, il se dirige vers la soute du vaisseau tout en demandant un bref résumé historique et politique de la station "Jonction".
[in petto] Ne jetez pas ce qui n'est pas tombé ...
Tout en regardant la triple structure annulaire de Jonction grossir derrière les baies panoramiques de la passerelle, Théo était plongé dans ses pensées. Il avait des souvenirs mitigés de ses deux précédents séjours. Ils avaient été écourtés à chaque fois, pour des raisons différentes.
Il se gratta machinalement le haut du bras droit, là où se trouvait son nano-tatouage. Il esquissa un sourire : peut-être le propriétaire du salon accepterait-il de terminer le travail ? Il secoua la tête : non seulement cela n'avait plus guère d'intérêt, mais de plus il ne pensait pas avoir autant changé que cela, et si l'haecar à la crinière tressée et au museau orné de piercings le reconnaissait, les explications qui s'en suivraient risquaient de ne pas manquer de sel.
Son visage s'assombrit lorsqu'il aperçut l'un des nouveaux satellites de défense de la station sur l'holo projeté par la console des senseurs. Pour quiconque connaissait un peu son astrographie et l'histoire récente de la station, la raison en était évidente. Deux ans plus tôt, sa proximité avec les Territoires Kiffish avaient fait de Jonction la cible d'un raid. Au beau milieu du conflit avec la coalition Empire-Cygne-Douze Soleils, un prince kiffish dont Théo avait oublié le nom avait purement et simplement envahi et annexé la station. Il faisait partie des forces armées qui avaient été chargées de surveiller l'évacuation de Jonction par les Kiffs, à la fin de la crise, et pour lui, ça s'était terminé dans le confort tout relatif d'une cuve d'autodoc remplie de gel thérapeutique. Apparemment, les autorités de la station avaient retenu la leçon.
Une fois le Songe d'Aran amarré à son dock, il accompagna Jim dans les cales pour superviser le déchargement de la cargaison. Il intervint avant que Zelda ait pu répondre à la question du chef de la sécurité :
"Jonction était la dernière étape de Jimmy Jones avant qu'il ne disparaisse en Espace profond. Je pense que la prochaine escale dépendra à la fois des contrats de transport disponibles que nous serons en mesure d'honorer, mais aussi de ce que nous pourrons découvrir sur ce que Jimmy a fait ici. N'oublions pas non plus que lors de son ultime passage ici, le Songe avait un nouvel équipage, qui a depuis disparu. Bref, nos investigations continuent, et il faut en apprendre le plus possible avant de se pointer sur Tortuga, où se trouve a priori le noeud du problème..."
Zelda n'était mécontente d'être enfin arrivée. L'approche de la station était devenue une sérieuse affaire de sécurité. Les kiffs avaient mis tout le secteur à cran... les mesures de vérification avaient été renforcées et Zelda se dit, avec satisfaction, que certains vaisseaux à la triste réputation ne pouvaient plus faire relâche ici aussi sereinement qu’auparavant. Pourtant....
Instinctivement elle scruta les environs tel un prédateur à l’affût... une fraction d'éternité s'empara d'elle. Sa respiration se fit plus puissante pour devenir un souffle indomptable, son rythme cardiaque passa au dessus des 120 pulsations minute, un flux d’adrénaline inonda son métabolisme... Sa main effleura les commandes de déverrouillage du système de tir... Sa console s'illumina, en attente de confirmation. Le regard toujours plongé dans les abîmes, Zelda mis fin à sa requête d'un geste lent...
Songe d'Aran à contrôle Jonction, ici le capitaine Zonk je demande la permission d'apponter. Terminé.
La suite des opérations se déroulèrent sans encombre. Chacun savait ce qu'il avait à faire. Zelda vit apparaître plusieurs demandes simultanée. Elle répondit à la première qui émanait des autorités portuaires de Jonction.
Autorisation de monter à bord accordée. Nous mettons à votre disposition les documents d’affrètement, le rôle de l'équipage et le registre de transport de passagers.
Puis elle répondit à la seconde. Elle provenait de Ji. C'était une simple note de service. Elle valida sa lecture et la transmit aux mécanos...
Quant à la troisième...
Jim ! Avant tout, il nous faut savoir ce que Jones a fait sur Jonction lors de sa dernière visite, et voir dans vers quelle direction notre enquête nous mènera... Théo a raison. Il nous faut en savoir plus. Si vous avez des contacts, des relations, des connaissances sur cette base c'est le moment...
Les réflexions de Spoutkin sortirent naturellement de sous sa moustache lorsque le capitaine interrogea l'équipage à la cantonade :
Si nous nous posons des questions sur le Songe d'Aran à Jonction en Messier 1504 (il y a donc moins d'un an selon la timeline des évènements ici présentés), il n'y a me semble-t-il rien de plus légitime que de consulter les archives de la station quant à l'accostage du transistel (c'est le même vaisseau après tout).
Nous pourrions connaître l'objet de sa présence ici... au moins officiellement, sa cargaison, les membres d'équipages, l'approvisionnement en Anti-Matière pour les moteurs varlets, la durée de son séjour et pourquoi pas la raison de son départ (s'il a été écourté, allongé, etc.).
Ensuite, peut-être peut-on imaginer exhiber la photo de Jim Jones dans la station pour tenter de retracer son emploi du temps... avec un peu de chance les personnes qu'il a rencontré, ou que sais-je encore. Je rappel que cela fait à peine 10 mois qu'il est passé.
Le pilote fit une pause et reprit :
Sinon pour mes contacts c'est un peu léger mais j'ai rencontré un collectionneur de vieilleries, Jar6... quelque chose. J'ai participé à un stage de pilotage organisé par la guilde et j'allais faire un tour dans sa boutique pendant nos périodes de repos.
Je le "soupçonne" d'avoir des activités autrement plus rémunératrice pour maintenir son commerce, mais j'étais jeune et je n'ai jamais osé lui poser la question.
Comme je vous le disais c'est assez léger et je ne pense pas qu'il pourra nous être d'une quelconque utilité dans ce cas précis.
Zelda télétransmis une demande officielle aux autorités portuaires compétentes de Jonction.
Comme Spoutkin l'avait si justement fait remarquer, le Songe d'Aran y avait un historique relevant du code de navigation impérial et des procédures locales. Zelda sollicita donc un état complet sur 3 ans, quitte à régler des frais de greffe : dates d'arrivée et de départ, marchandises débarquées et embarquées avec si possible la dénomination commerciales des commanditaires connus, Identités des passagers transbordés, rôles d'équipage déclarés, archives des plans de vol déposés, demandes d’avitaillement AM, réparations astronaval et l'achat de pièces détachés, et le cas échéant, les amendes ou pénalités douanières, administratives et judiciaires réglées ou restant dues…
Jar6... Ce nom n'évoquait rien à Zelda. Si c'était un receleur, il devait avoir des fournisseurs, et des clients. Ce genre d'intermédiaire pouvait se trouver à la croisée de nombreux chemins... Le plus difficile sera de l’approcher et de l’amadouer ! … A moins, que...
Ce Jar6… C'est une source qu'il ne faut pas négliger ! Je connais quelques fripouilles qui seraient susceptibles de nous ouvrir la route. Mais ce ne sera pas sans risque... J'ai demandé un historique complet du Songe d'Aran sur la Station (Zelda fit un clin d'oeil à Spoutkin)... Je propose que nous en parlions tous ensemble une fois les formalités de débarquement achevées, les autres ont peut être d'autres angles d'attaque ou d'autres idées... Pour le moment, je vais rejoindre Ji et nos passagers pour m'assurer que tout est en ordre avant le contrôle douanier... Théo, je compte sur toi pour réunir tout le monde pour un barbecue dans le jardin...
Zelda quitta la passerelle. Elle retrouva Ji... Tout va bien ? Les autorités de Jonction vont contrôler nos hôtes. Veille à ce que tous ailleurs pour le mieux, les autorités sont assez procédures-procédures... Il faut juste arrondir les angles ! Et, il faudra aussi décharger les bagages et les hibernateurs... Bruhuk et Dom peuvent t'aider pour les caissons. Ah ! il y a des palettes antigrav dans ce compartiment pour les valises... Jim se charge de vider les soutes avec un formec de la guilde des dockers... Après tout ça, on se retrouve tous dans le jardin pour un barbecue...
Zelda se dirigea vers le salon passagers, tirant à sa suite le taciturne Ji...
Bonjour ! Miss Lime, monsieur Nokobe, monsieur Minsk, monsieur Apofis... L'équipage du Songe d'Aran et moi même vous souhaitons la bienvenue sur Jonction. M Schattenbogen et moi allons nous charger de vos bagages. Nos teknos et notre médecin de bord se chargent des caissons d'hibernation. Nous espérons, malgré les récents incidents, que vous avez apprécié votre voyage et l'escale sur la station Angmar...
Un officiel de la station se présenta bientôt au sas : un haécar vétu de l'uniforme noir des officiels de la station. Ses insignes le désignaient comme administrateur de classe II rattaché à la capitainerie.
il ne s'agissait nullement d'un douanier : aucune taxe autre que les droits d'amarrage n'étaient perçues par la station.
C'était essentiellement une visite sanitaire et pour les informer des règlements du bord. L'haécar (qui disait se nommer Yeius Ford) les enregistra sous le nom qu'ils déclarèrent puis leur remis à chacun, contre signature adn, une aiguille de données et un laisser passer à présenter en cas de contrôle.
Il leur rappela que si le port d'arme était autorisé sur la station, cette autorisation ne s'étendait pas aux armes lourde et que tout usage , quel que soit les circonstance donnerait lieu à enquête voir à amende ou emprisonnement.
A la lecture de l'aiguille de données Ji retrouva l'essentiel des informations qu'il avait déjà collecté : Jonction avait été fondée il y a 600 ans par un congloméra Tolien, Pasdesha et de la hanse, désirant faire de cette station un avant poste en espace profond pour l'exploitation future des planètes non revendiquées de ce secteur galactique. Conçue initialement par les ingénieur tolien sur des plans NT4 nécessitant peu de technologie importée et de maintenance, la hanse avait installée à bord une usine AM destinée au ravitaillement des varlets de la compagnie. Après la faillite du congloméra, suite à des malversations de certains de ses dirigeant les avoirs restant de la compagnie avaient été distribués à ses salariés. Un groupe de trois-cents d'entre eux, obtint la propriété de la station en dédommagement et décida se s'y installer définitivement avec leur famille.
Protégé dans un premier temps par les force du Royaume du Cygne, elle fit bientôt appel à des mercenaires pour assurer sa sécurité.
Aujourd'hui Jonction est dirigé par un conseil où sont représentés les trois espèces fondatrices de Jonction : humains,toliens et padesha. Ils sont élus par les citoyens de la station qui s'affilient, même s'ils n'appartiennent à aucune de ces espèces, à l'une d'entre elle.
Jonction s'est agrandie au cours des derniers siècles, tirant profit essentiellement de son système bancaire, de ses commerces, de ses installations spatiales.
L'essentiel sur jonction est la liberté de commerce, une liberté presque absolue. Ainsi, commerçant avec certains états ou espèces pratiquant l'esclavage ou la vente de prisonniers, il existe sur jonction un marché aux esclaves. Pour l'heure les pressions diplomatiques de l'Empire ou de la République du Cygne n'ont pas réussi à les faire renoncer à ce commerce.
L'haécar demanda ensuite le versement de la taxe d'amarrage et leur donna un reçu. Puis, après les salutations d'usage quitta leur bord.
[hrp]Bon, qui descend et pour aller où ? Armé ? Pas armé ? avec quoi dans les poches ?[/hrp]
Ecoutez capitaine; commença Spoutkin après s'être suffisamment approché de la jeune femme pour pouvoir chuchoter ses paroles,
je sais qu'on marche sur des oeufs dans cette affaire, que nous sommes sous surveillance et qu'avec le réveil de Kald nous venons de découvrir un indice plus qu'important, même si nous ne sommes pas encore capable d'en prendre toute la mesure. C'est plus qu'une IA...parler de confiance quand on est doté d'un cerveau positronique ou quelque soit la technologie utilisée, est plus qu'un indice.
Spoutkin pris une inspiration et poursuivit :
Je pense que nos passagers ne sont pas ce qu'ils prétendent, que la confiance accordée à Ji et à notre nouveau mécano ne doit pas être totale pour le moment.
Nous avons tous risqué nos vies dernièrement à cause du secret de M. Jones.
Oui nous devons sortir pour enquêter, mais je pense que plus aucun membre d'équipage ne doit sortir seul du vaisseau. Nous devrions donc former des binômes pour faire nos recherches et faire un point ensemble toutes les deux heures.