2009-02-12, 11:59 PM
[Soulignons les évidences]
Bien, je suppose que vous vous doutez tous que cette première journée fut très très dure.
[La première journée]
Un petit vent se leva, et quelques flocons tombèrent. Leur couleur oscilla entre l'orange et le rouge sang, selon l'heure de la journée. En début de parcours, ils se retrouvèrent au milieu d'un vol de Mirls, minuscules oiseaux si bien adaptés au froid qu'ils restaient actifs tout l'hiver. Il y en avait des bleus des hautes glaces, des oranges des zones de plaines où poussaient les épais tapis de lichens, des verts qui vivaient au sein de ces mêmes lichens, des rouges adaptés aux étangs gelés sept mois sur neuf. Et c'est donc un tourbillon multicolore qui les accompagna plus d'une heure. C'était le début de la saison des amours. Le mélanges entre couleurs permettait un brassage génétique intense. Les petits sortiraient tout blancs, mais en quelques jours, voire en quelques heures, ils se choisiraient un habitat et changeraient de couleur. Cette dernière n'était cependant pas définitive. Si les conditions l'exigeaient, des rouges pouvaient devenir verts comme qui rigole.
Le nuage multicolore finit pas s'éloigner et ce fut comme si Maxime se cachait une seconde fois.
Vers la douzième heure, ils eurent une émotion. Un grand serpent des neiges se tenait sur une crête qu'ils longeaient pour arriver à un col. Mais le bestiau était visiblement repus, et ne bougea pas quand ils passèrent à 50 mètres à peine de son museau vorace. Il ronflait.
Après un rapide déjeuner, ils repartirent.
Cette remise en train fut très dure pour le Guérisseur, qui se concentrait régulièrement pour récupérer. Cela dit, la discipline psychique qu'il employait pour soulager le corps fatiguait quand même l'esprit.
Le détective vivait cela mieux que son aumônier, mais on sentait qu'il se concentrait pas mal sur la marche.
Le soldat, bon, eh bien, c'était un soldat, n'est-ce pas ? Il marchait deux pas devant Madame, regardant de droite et de gauche, attentif.
Madame avait du tenir une forme olympique, autrefois. Elle avait de beaux restes. Econome de ses mouvements, se déplaçant d'un pas souple, soulevant à peine la neige malgré ses raquettes, elle avait des allures de fauve. Cependant, on voyait bien qu'elle n'était plus ce qu'elle avait du être.
Kolène Espéréro fermait la marche. Il se retournait deux fois par minute pour éviter de se faire surprendre par un prédateur. Il était impressionnant de prestance, de force, de sureté de soi. C'était le genre de type qui énervait le quidam moyen au premier regard.
Sémirande avançait avec une régularité surprenante pour une si petite bonne femme plus habituée au confort aseptisé des astronefs qu'aux glaciers de Vonda. Elle ne parlait pas, ne fumait évidemment pas et regardait elle aussi de droite de gauche, sans cesse. Sa lance semblait l'encombrer mais elle n'en fit pas cas.
L'après-midi se déroula sans incident. Ce fut alors que la lumière déclinait qu'ils rencontrèrent leur premier oursoïde. Un troupeau d'une quarantaine de créatures rampantes surgit. Elles avançaient très vite, glissant, ou plutôt surfant sur la neige glacée. Leurs têtes allongées, cornues, étaient munies de six yeux dont deux étaient actuellement fermés. Il servaient la nuit... Elles portaient une sorte de carapace souple, pour l'heure plaquées à leurs corps, qui leur servaient à se protéger des grands froids. Mais elles ne ressemblaient pas pour autant à des escargots, loin de là.
Elles étaient poursuivies par un petit oursoïde à six pattes et six yeux, très rapide, qui laissait derrière lui un nuage de neige pourtant glacée. "Un Meskaria !" Il avisa le dernier des fuyard et se rua sur l'animal glissant. La bête poussa un sprint désespéré, l'oursoïde sauta sur elle... et la manqua. C'était fini. Les créatures filèrent derrière une butte et l'ours, dépité, regarda ailleurs. Il vit le groupe d'humains. Intéressé, il s'approcha un peu, renifla, trouva l'odeur à son goût et s'approcha, prenant son temps.
Ces messieurs font quoi ?
Bien, je suppose que vous vous doutez tous que cette première journée fut très très dure.
[La première journée]
Un petit vent se leva, et quelques flocons tombèrent. Leur couleur oscilla entre l'orange et le rouge sang, selon l'heure de la journée. En début de parcours, ils se retrouvèrent au milieu d'un vol de Mirls, minuscules oiseaux si bien adaptés au froid qu'ils restaient actifs tout l'hiver. Il y en avait des bleus des hautes glaces, des oranges des zones de plaines où poussaient les épais tapis de lichens, des verts qui vivaient au sein de ces mêmes lichens, des rouges adaptés aux étangs gelés sept mois sur neuf. Et c'est donc un tourbillon multicolore qui les accompagna plus d'une heure. C'était le début de la saison des amours. Le mélanges entre couleurs permettait un brassage génétique intense. Les petits sortiraient tout blancs, mais en quelques jours, voire en quelques heures, ils se choisiraient un habitat et changeraient de couleur. Cette dernière n'était cependant pas définitive. Si les conditions l'exigeaient, des rouges pouvaient devenir verts comme qui rigole.
Le nuage multicolore finit pas s'éloigner et ce fut comme si Maxime se cachait une seconde fois.
Vers la douzième heure, ils eurent une émotion. Un grand serpent des neiges se tenait sur une crête qu'ils longeaient pour arriver à un col. Mais le bestiau était visiblement repus, et ne bougea pas quand ils passèrent à 50 mètres à peine de son museau vorace. Il ronflait.
Après un rapide déjeuner, ils repartirent.
Cette remise en train fut très dure pour le Guérisseur, qui se concentrait régulièrement pour récupérer. Cela dit, la discipline psychique qu'il employait pour soulager le corps fatiguait quand même l'esprit.
Le détective vivait cela mieux que son aumônier, mais on sentait qu'il se concentrait pas mal sur la marche.
Le soldat, bon, eh bien, c'était un soldat, n'est-ce pas ? Il marchait deux pas devant Madame, regardant de droite et de gauche, attentif.
Madame avait du tenir une forme olympique, autrefois. Elle avait de beaux restes. Econome de ses mouvements, se déplaçant d'un pas souple, soulevant à peine la neige malgré ses raquettes, elle avait des allures de fauve. Cependant, on voyait bien qu'elle n'était plus ce qu'elle avait du être.
Kolène Espéréro fermait la marche. Il se retournait deux fois par minute pour éviter de se faire surprendre par un prédateur. Il était impressionnant de prestance, de force, de sureté de soi. C'était le genre de type qui énervait le quidam moyen au premier regard.
Sémirande avançait avec une régularité surprenante pour une si petite bonne femme plus habituée au confort aseptisé des astronefs qu'aux glaciers de Vonda. Elle ne parlait pas, ne fumait évidemment pas et regardait elle aussi de droite de gauche, sans cesse. Sa lance semblait l'encombrer mais elle n'en fit pas cas.
L'après-midi se déroula sans incident. Ce fut alors que la lumière déclinait qu'ils rencontrèrent leur premier oursoïde. Un troupeau d'une quarantaine de créatures rampantes surgit. Elles avançaient très vite, glissant, ou plutôt surfant sur la neige glacée. Leurs têtes allongées, cornues, étaient munies de six yeux dont deux étaient actuellement fermés. Il servaient la nuit... Elles portaient une sorte de carapace souple, pour l'heure plaquées à leurs corps, qui leur servaient à se protéger des grands froids. Mais elles ne ressemblaient pas pour autant à des escargots, loin de là.
Elles étaient poursuivies par un petit oursoïde à six pattes et six yeux, très rapide, qui laissait derrière lui un nuage de neige pourtant glacée. "Un Meskaria !" Il avisa le dernier des fuyard et se rua sur l'animal glissant. La bête poussa un sprint désespéré, l'oursoïde sauta sur elle... et la manqua. C'était fini. Les créatures filèrent derrière une butte et l'ours, dépité, regarda ailleurs. Il vit le groupe d'humains. Intéressé, il s'approcha un peu, renifla, trouva l'odeur à son goût et s'approcha, prenant son temps.
Ces messieurs font quoi ?